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Critiques Express

Cinq maîtres de Shaolin    (1974)
Après avoir enchaîné les wu xia pian, l’Ogre de Hong Kong a livré un grand nombre de films ayant pour cadre les affrontements entre Shaolin et les Mandchous. On y retrouve presque tout le temps Alexander Fu Sheng, souvent Chi Kuan Chun, et parfois Ti Lung et David Chiang. Ici, ils sont tous de la partie, et on a même le droit à un caméo de Gordon Liu, qui porte une perruque hideuse.

Si les années Shaolin se sont suivies et ont eu tendance à se ressembler, Chang Cheh nous gratifie ici de ce qui s'avère être le meilleur compromis entre les sommets émotionnels de ses wu xia pian et les qualités formelles de sa période Shaolin.


Visuellement somptueux, se déroulant dans des paysages naturels du plus bel effet, le récit est ponctué régulièrement de combats d'un bon niveau, très techniques, avec des plans contenant des dizaines de mouvements, mis en valeur par la réalisation très inspirée de Chang Cheh. Mais si ce film est si efficace, c'est parce que le scénario porte la marque des grandes réussites de l'ogre, à savoir du drame, de l'amitié virile, et une dimension épique qui permet au spectateur de se sentir investi.

Il faut dire que mis à part David Chiang, le casting est en grande forme. Le James Dean de Hong Kong n'est ici que l'ombre de lui même. S'il n'a jamais été le plus convaincant des acteurs martiaux, il lui est arrivé de briller (The Loot, The Challenger, Shaolin Mantis), mais ici on croirait presque qu'il est malade tant il a du mal ne serait-ce qu'à brandir son poing. Chaque affrontement le mettant en scène est une torture, et on sent que les chorégraphes ont eu à coeur de simplifier au maximum ses combats. Du point de vue dramatique, ce n’est pas beaucoup mieux, et l’acteur au rictus peine à convaincre en leader investi.

TI Lung est par contre plus charismatique que jamais, livrant une de ses prestations dramatiques les plus impressionnantes dans un rôle pourtant peu écrit, et on regrette que ce ne soit pas lui qui incarne le leader du groupe, tant il brille par sa simple présence. Sa conviction éclate à travers chaque regard, et il ne démérite pas sur le plan martial, maniant le bâton avec dextérité.

Fu sheng ne surprend pas, mais joue le rebelle malicieux avec talent, et affronte une fois de plus le fourbe de service, Johnny Wang Lung Wei. Leung Kar Yan apparaît pour l’un de ses premiers rôles en affreux mandchou. On le sent moins à l’aise, plus balourd même que dans les films de Sammo Hung, où il se montrera d’une grâce surprenante. N'étant pas fan de Chi Kuan Chun et encore moins de sa façon mécanique de décortiquer chaque mouvement, je l'ai trouvé aussi insipide que d'habitude, mais il est battu de ce point de vue par le dernier maître, dont j'ai oublié le nom, qui est un modèle de non jeu et ne se révèle pas beaucoup plus convaincant sur le plan physique, avec ses galipettes à l’efficacité douteuse.

Les combats nombreux et très bien chorégraphiés bénéficient d'une dramaturgie qui accentue leur efficacité, car l’Ogre n’oublie jamais qu’il raconte une histoire, ce qui ne sera pas toujours évident par la suite. Bénéficiant d’un véritable crescendo dramatique, la tension est permanente dans Five Shaolin Masters, trouvant dans la magnifique musique un écho spectaculaire.

Comment faire du neuf avec du vieux ? En reprenant la dramaturgie des wu xia de l’ogre, et en la mêlant à ses combats Shaolin, pour livrer l’un des meilleurs films du genre.
Léonard Aigoin 3/26/2010 - haut

Cinq maîtres de Shaolin    (1974)
Five Shaolin Masters est le quatrième film «Shaolin» tourné par Chang Cheh en cette année 1974 (après Heroes Two, Men From The Monastery et Shaolin Martial Arts). C’est aussi la «préquelle» à une œuvre qu’il tournera deux ans plus tard, Shaolin Temple, avec une grande partie des mêmes acteurs. (Five Shaolin Masters commence d’ailleurs exactement là où finit ce film et il n’est pas idiot de les regarder dans l’ordre chronologique plutôt qu’en suivant leur date de réalisation !)
1974 est d’ailleurs l’année où Chang Cheh se réapproprie le mythe de Shaolin (sur un conseil de Liu Chia Liang) pour le décliner sous toutes ses formes dans plus de 11 métrages sur 7 ans. Deux conséquences à cet acharnement : un thème usé jusqu’à la corde par le metteur en scène et le fleurissement de tout un tas de films «Shaolin», du meilleur (Executioners From Shaolin ou 36th Chamber Of Shaolin) aux pires relectures taiwanaises (dont Joseph Kuo s’est fait une spécialité à l’époque).

Five Shaolin Masters ne brille pas par son scénario ultra basique : cinq héros Shaolin (qui, rappelons-le, ne sont pas des moines) vont tenter d’organiser la lutte contre le pouvoir Qing et parcourir le territoire à la recherche des différentes factions rebelles. Chemin faisant, ils devront se battre contre les Mandchous qui les poursuivent inlassablement. Les seules trouvailles scénaristiques sont la caractérisation des méchants, chacun ayant une technique de combat spéciale et une arme favorite, et le personnage de Fu Sheng, une fois de plus turbulent et immature : des trouvailles bien classiques en définitive… Défaite après défaite, nos héros vont s’apercevoir qu’ils ne sont pas de taille à affronter les Mandchous (Choi Wang et sa hache volante, Kong Do et sa natte lasso, Fung Hak On et sa technique de la mante religieuse, Leung Kar Yan et ses bras d’acier et enfin Johnny Wang et sa boxe mâtinée de Shaolin) et vont se retirer une année dans la nature afin de trouver des parades aux styles développés par leurs ennemis. Fin prêts, ils pourront les affronter dans un combat équitable.

Tourné majoritairement en extérieur et ne montrant jamais la destruction du monastère Shaolin, Five Shaolin Masters n’a pas les apparences d’une production à gros budget typique de la Shaw Brothers. Les lieux nous semblent communs et vus des dizaines de fois, les décors bien pauvres (la taverne constituée de quelques poteaux et d’une bâche…), la figuration pataude (lors des combats, trop d’acteurs bougent les bras comme des pantins dans les arrières plans), et pourtant le film possède indiscutablement classe et panache.
Evidemment, c’est à l’excellence du casting qu’on doit cette rédemption. Imaginez un peu, côté gentils, l’ancienne garde de Chang Cheh avec le mythique duo Ti Lung / David Chiang et le renouveau avec Fu Sheng, Meng Fei et Chi Kuan Chun (on a également droit à une courte mais intense apparition de Gordon Liu !). Les méchants ne sont pas en reste avec aussi de brillants habitués : Johnny Wang, Choi Wang, Kong Do, Fung Hak On et Law Kar Yan. Ajoutons à cela Liu Chia Liang et son frère Lau Kar Wing aux chorégraphies et l’on obtient un générique à faire se pâmer n’importe quel amateur d’arts martiaux !
Chang Cheh, fort de son impressionnante équipe, ne lésine alors pas une seconde sur les combats et en fait le ressort principal (voire l’unique intérêt) de Five Shaolin Masters. Chaque fois qu’il se perd en dialogues, le film faiblit immanquablement et le récit se fait lourd… car s’ils sont des athlètes, les acteurs principaux ne sont pas d’excellents comédiens et le scénario ne leur vient jamais en aide. La psychologie des personnages est sommaire et hormis un Fu Sheng impétueux, ils restent bien fades et peu développés : on sait qui sont les bons, qui sont les méchants et vogue le navire !

Heureusement pour le spectateur, Five Shaolin Masters est peut-être une des œuvres de Chang Cheh où les joutes martiales sont les plus nombreuses. Certes, elles ne sont pas d’égale qualité et on sent bien leur intensité monter crescendo (la paire Liu Chia Liang et Lau Kar Wing est en effet beaucoup moins convaincante au début qu’à la fin). Mais la dernière partie du film, de l’entraînement des héros jusqu’à l’ultime affrontement, vaut largement toutes les attentes. Chacun d’eux se choisit l’adversaire correspondant à la parade martiale qu’il a créée : Ti Lung affronte ainsi Choi Wang à la hache volante (arme cinégénique au possible), David Chiang est opposé Kong Do et ses deux acolytes jumeaux, Chi Kuan Chun rencontre Fung Hak On, Fu Sheng se débat avec Johnny Wang et Meng Fei brave Leung Kar Yan. Nul besoin de dire que ces cinq combats sont le point d’orgue du film et surtout qu’ils durent très longtemps. Les plans passent de l’un à l’autre et le spectateur peut une nouvelle fois admirer le talent et l’inventivité des chorégraphies de Liu Chia Liang et de son frère Lau Kar Wing.

Chang Cheh cultive lui aussi son mythe et l’on assiste à un impressionnant défilé de jeunes athlètes torse nu suintants la transpiration, toujours disposés à se sacrifier pour la survie de leurs camarades. Aucune femme au générique, même pas pour mettre en valeur les héros, leur principale fonction chez le réalisateur. Bizarrement, Five Shaolin Masters est exempt des scènes gores qui ont aussi fait la renommée de l’ogre de la Shaw Brothers. L’influence d’un Liu Chia Liang de plus en plus confiant et prêt à livrer ses propres chef-d’œuvres ou un relent de censure à Hong Kong ?

Five Shaolin Masters n’est certes pas un film parfait, mais il demeure un des meilleurs opus de la saga Shaolin de son auteur et un superbe témoignage de la grandeur du cinéma d’arts martiaux «old school» de la colonie.
David-Olivier Vidouze 3/3/2005 - haut

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