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Critiques Express

Descendant Of The Sun    (1983)
Pendant longtemps, le monde du Wu Xia Pian des années 70 a été dominé par deux figures centrales : Chang Cheh et King Hu. Si ces auteurs méritent indiscutablement leurs statuts de maîtres du genre, ils font office d’arbres qui cachent la forêt. Les sorties régulières de titres de la Shaw Brothers entamées depuis plus de deux ans maintenant ont permis d’avoir une vue plus large des grands noms du genre. Et une des personnalités qui ressort le plus, c’est celle de Chor Yuen. Avec des films comme Killer Clans ou Jade Tiger, le réalisateur cantonais peut se vanter d’être un des tous meilleurs du petit monde du Wu Xia Pian.
Parallèlement, on a également pu apprécier un délicieux petit sous genre, le Wu Xia Pian à effets spéciaux, à travers des titres comme Buddha's Palm et Holy Flame of the Martial World. Généralement l’œuvre de relatifs débutants, il s’agissait de coûteuses tentatives de refidéliser (par une modernisation visuel et thématique) un public qui commençait à se lasser du genre. Les tentatives échoueront toutes mais préfigurent sur bien des points la vague du néo Wu Xia Pian des années 90.
Descendant of the Sun est à rajouter sur la courte liste de ces Wu Xia Pian bourrés de SFX des années 80. Mais il se distingue de ses congénères car il n’est pas l’œuvre d’un débutant mais bien du spécialiste Chor Yuen.

Alors que Zu ou Buddha's Palm puisaient de manière évidente dans le patrimoine cinématographique Hong Kongais (cantonais pour être précis) pour construire leur récits, Descendant of the Sun se tourne lui de l’autre coté du pacifique. Le film est en effet une sorte de transposition Wu Xia de Superman !
En lieu et place d’un extra terrestre exilé de sa planète, c’est à un « fairy » en provenance des cieux qu’on a à faire. Cela ne change pas vraiment la donne car il possède exactement le même type de pouvoirs que son alter égo : Capacité de voler, force décuplée, regard laser… Son histoire se rapproche également sur bien des points à celle du héros de Smallville. Tout comme ce dernier, Derek Yee est élevée par un couple de paysans honnêtes et travailleurs. Une des premières actions du jeune garçon, révélant ses pouvoirs, est de sauver son père adoptif qui manque d’être écrasé par son chariot (on pense aux parents Kent sauvés d’un accident de voiture par leur nouveau rejeton). Par la suite, le récit conserve la même structure duale que son modèle US avec d’un coté le Derek Yee timide dont les gens se moquent facilement et de l’autre, le Derek Yee invincible qui fait chavirer les cœurs (la belle Cherie Chung faisant ici office de Lois Lane).
Ce type d’emprunts est monnaie courante dans le cadre du Wu Xia Pian. De Chang Cheh à Chor Yuen lui-même, les réalisateurs du genre se sont largement inspirés des cinématographies étrangères : Magic Blade avec ses accents de Western Spaghetti, Killer Clans et ses emprunts au Parrain, Magnificent Trio bâti sur le modèle des Chambaras Japonais… Pourtant, les emprunts devaient sembler trop voyants aux yeux du réalisateur ou du studio au point qu’ils se sentent obligés de se justifier. On a ainsi droit à un court prologue fait d’extraits d’adaptations de célèbres légendes Chinoises (de Monkey Goes West à Enchanting Shadow) censé crédibiliser l’origine 100 % Chinoise de Descendant of the Sun.

En soi donc, cette transposition du plus Américain des super héros dans l’univers du Wu Xia Pian aurait pu donner de bons résultats, queles que soient les craintes sur la « sinité » du projet que se posait la Shaw Brothers. Malheureusement, Chor Yuen ne parvient jamais à s’approprier complètement le personnage. Or, c’est ici plus que nécessaire car le récit se base entièrement sur sa personnalité et son historique. Nous ne sommes pas dans un univers à la Ku Lung avec ressorts scénaristiques tortueux et autres coups de théâtre en cascades autorisant une caractérisation moins élaborée (où quelques accessoires bien sentis suffisent). Ici, l’histoire est immédiatement prévisible, les enjeux du film dans son entier déterminés en une poignée de minutes. Ce n’est certainement pas de ce coté là que Descendant of the Sun va briller !
Hélas donc, notre héros manque cruellement de développement pour pouvoir réellement prendre vie à l’écran. Il se contente uniquement de postures héroïques sans jamais se remettre en cause ou s’interroger un peu sur ses capacités. Un personnage bien trop unidimensionnel pour convaincre. Derek Yee est un bon acteur et il a plutôt fière allure dans son costume blanc de super héros mais il ne parvient jamais à crédibiliser le personnage à travers son jeu (plus que ses capacités, c’est certainement le script qu’il faut blamer).
Les autres personnages ne remontent pas vraiment le niveau. Tous se bornent à n’être que de simples caricatures : Des méchants très méchants (notons un prometteur Lung Tien Hsiang, sorte de nazi moyen-ageux mais jamais exploité jusqu’au bout), une princesse très jolie mais complètement inutile… Chor Yuen était-il si lassé du genre pour nous pondre de tels personnages ?

Tout n’est heureusement pas raté dans Descendant of the Sun. Le réalisateur de Black Rose a encore un authentique sens visuel pour lui. Profitant des moyens mis à sa disposition, des studios de la Shaw en passant par ces fameux effets spéciaux grattés à même la pellicule, Chor Yuen nous emmène dans un univers ultra coloré, fait de lasers rouge, de costumes brillants et de maquettes trop ambitieuses. L’ensemble tire régulièrement sur le Kitsch mais fonde un univers cohérent et très agréable visuellement.
Les combats, mélange de chorégraphies souvent câblées et de démonstrations de pouvoirs pré-numériques, sont proposés en nombre et permettent de ne jamais vraiment s’ennuyer. Le spectacle est au moins bien présent. On peut cependant sentir les limites de Chor Yuen dans ce registre. Réalisateur des années 60 et 70, il ne parvient pas à rivaliser avec l’incroyable sens du rythme que dégagent les nouveaux Wu Xia Pian comme Zu. La nouvelle vague va imposer de nouvelles règles au genre et Chor Yuen démontre ici ne pas pouvoir suivre ce nouveau courant. On ne l’en blâmera pas vraiment, le réalisateur ayant déjà signé plus de réussites qu’il n’en faut pour qu’on lui reconnaisse le statut de maître du genre !
Arnaud Lanuque 3/15/2005 - haut

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 3/15/2005 Arnaud Lan...

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