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Critiques Express

La Vengeance du Tigre    (1970)
Jimmy Wang Yu est une personnalité importante du cinéma de Hong Kong. Devenu star avec l’avènement de Chang Cheh, dans des rôles inoubliables comme celui du sabreur manchot, l’acteur a renversé les codes d’un cinéma dans lequel les femmes étaient alors les reines.
Renversé de son piédestal par la tornade Bruce Lee, l’acteur a vite décidé qu’il était le seul capable de se mettre en valeur comme il le méritait et est passé à la réalisation. Son premier essai, The Chinese Boxer est l’un des pionniers du film de combats à mains nues, avec King Boxer, mettant en vedette Lo Lieh.
Considéré comme l'un des premiers grands films de kung fu, The Chinese Boxer est une réalisation très soignée de Jimmy Wang Yu, qui n'a pas encore atteint la maturité qui lui permettra de réaliser son chef d'oeuvre Le roi du kung fu.

Les similitudes entre les deux films sont nombreuses, la construction du récit étant quasiment identique. Cependant, Chinese Boxer ne possède pas le rythme effréné de son petit frère, et les combats sont finalement peu nombreux. Les chorégraphies de Tang Chia, plutôt inégales, oscillent entre le très bon et le très mou. Surprenant de constater que le plus beau combat d'un des premiers kung fu à mains nues soit un duel sabre contre sabre. Les premiers affrontements possèdent des échanges très sympathiques et la scène de chirurgie, avec masque et instrument d'opération en main est jouissive. Le final est par contre très décevant.
Cette inégalité qualitative d’un combat à l’autre pousse presque à se demander s’il n’y a pas eu changement de chorégraphe en cours de tournage, une pratique plus que courante à Hong Kong.

Si Lo Lieh est grandiose en cocker japonais, il n'en est pas de même pour sa prestation martiale. Jimmy Wang Yu, qui est pourtant un manchot même avec ses deux bras sont disponibles, se montre assez convaincant ici. Il donne notamment quelques coups de pieds pas si mauvais (si on les compare à ceux qu’il donne habituellement bien entendu). Son interprétation est bonne, mais sans étincelle. On est loin de ses meilleurs rôles. La rebelle attitude lui sied nettement mieux. Il faudra attendre One Armed Boxer pour le voir exploser de nouveau à l'écran.
De plus, le scénario de Chinese Boxer ne possède pas le lyrisme des films que Jimmy Wang Yu avait tournés avec Chang Cheh, ni même leur côté épique. Les enjeux sont simplistes et ne permettent pas à l’acteur de puiser l’émotion nécessaire. Peut être était-il trop occupé dans son rôle de réalisateur pour se donner complètement dans son rôle ?

Indéniablement kitch et vieilli, Chinese Boxer, un film trop propre sur lui, les frères Shaw ayant sans aucun doute bridé Jimmy Wang Yu pour sa première réalisation, reste très plaisant à regarder. Il est également intéressant sur le plan historique.

Il est indispensable de voir ce film, ne serait-ce que pour son importance dans l’évolution de la production de l’époque.
Léonard Aigoin 1/19/2010 - haut

La Vengeance du Tigre    (1970)
The Chinese Boxer est une date plus qu’un grand film : c’est aujourd’hui l’œuvre référence témoin du passage du cinéma d’arts martiaux de type « wu xia pian » à celui de « kung fu pian ». Jusqu’alors, les longs métrages populaires hongkongais privilégiaient les récits de chevalerie dans lesquels les protagonistes s’affrontaient au cours de spectaculaires joutes menées à l’épée, au sabre ou toute arme suffisamment acérée pour trancher héros et vilains. Seul Kwan Tak Hing offrait à son public des combats à mains nues, mais dans un style pour le moins vieillot…
Jimmy Wang Yu, en bon révolutionnaire, décida de remplacer les armes blanches par celles que tout un chacun possède, mais n’utilise pas aussi brillamment : les pieds et les poings. Et quel meilleur ressort dramatique que l’opposition entre deux écoles ? Mieux encore, entre des arts martiaux issus de deux pays rivaux ? The Chinese Boxer aura-t-il pour objectif de montrer la suprématie des arts martiaux chinois sur les arts martiaux japonais (judo et karaté) ?
Enfin, avec ce film, Jimmy Wang Yu ouvrit la voie à son futur rival au sein de la Golden Harvest, Bruce Lee, rival qui ne tarda pas à lui porter le coup fatal au box office hongkongais. Mais restons pour le moment en 1970…

Dans The Chinese Boxer, Jimmy Wang Yu revêt la défroque d’un élève d’une paisible école d’arts martiaux chinois. Tous les clichés sont là : le sifu plein de sagesse, les divers cercles de disciples, les entraînements, les leçons philosophiques, etc. Un traître fait alors son apparition et bouleverse cet équilibre : il provoque le maître en duel et utilise une technique japonaise, le judo. Malheureusement pour lui, sa maîtrise est trop limitée pour mettre en difficulté le gardien des valeurs chinoises et il est brutalement éconduit. Un mauvais artiste martial, qu’importe la technique utilisée, reste un mauvais artiste martial… Le traître reviendra plus tard accompagné de redoutables karatékas japonais et sonnera le glas de l’école chinoise. Pour lui, les arts martiaux ne sont qu’un vulgaire procédé pour imposer sa loi et mener à bien ses ambitions pécuniaires : régner sur les salles de jeux de la ville puis de la région. Son approche n’est pas spirituelle (le vieux sifu rappelle cette dimension lors d’un cours à ses élèves au début du film) mais matérialiste : judo, karaté et kung-fu sont un moyen d’oppression et non de libération de l’homme.
Cette distinction profonde est en réalité le fond de The Chinese Boxer : on a trop souvent vu ce film comme un brûlot nationaliste anti japonais, une preuve de la suprématie des arts martiaux chinois sur les arts martiaux japonais, moins vieux et qui en sont des déclinaisons bestiales. Or, si l’on y regarde de plus près, on s’aperçoit bien vite que techniquement, à l’écran, les Chinois et les Japonais se battent de façon identique !
Il est donc inutile de chercher le nationalisme là où il n’est pas vraiment (même si parfois les propos tenus par les protagonistes semblent me contredire ou si les Japonais sont habillés en noir et poussent des cris stridents alors que les Chinois sont en blanc et demeurent stoïques jusqu’au trépas…). Les karatékas nippons ne sont en définitive que la représentation d’artistes martiaux sans scrupules qui utilisent leur art à des fins personnelles et répréhensibles. (C’est d’ailleurs un Chinois qui va les recruter, aucune nationalité n’est donc épargnée !) Pour les vaincre, le jeune Wang Yu devra purifier son âme et son corps, au cours de scènes devenues mythiques : il oubliera la douleur et renforcera sa puissance en plaçant à maintes reprises ses mains dans du sable brûlant (le « iron fist »), il portera des poids aux chevilles tout en s’entraînant à la course et au saut en hauteur (le « light leaping »), etc.

Lorsqu’il réalise The Chinese Boxer, son premier film, Jimmy Wang Yu est encore sous l’influence de son maître Chang Cheh (dont il se libèrera pour le pire plus que le meilleur dans ces futures mises en scène). Les combats sont donc très violents et utilisent les flots de sang de façon outrancière. Les méchants violent (scène explicite et graphique), arrachent les yeux d’un coup de main et provoquent de spectaculaires hémorragies.
Violence plutôt que flamboyance : c’est malheureusement le qualificatif qui vient à l’esprit lorsque l’on pense aux combats de The Chinese Boxer. Il est étonnant de constater que l’artiste martial émérite qui nous avait séduit dans bon nombre d’œuvres passées se révèle ici des plus décevants : difficultés à se mouvoir (je pense particulièrement aux coups de pieds, même si cela n’a jamais été la spécialité de Jimmy Wang Yu), lenteur des enchaînements, classicisme des figures… du basique non conforme à une telle production. On est d’ailleurs beaucoup plus proche du chambara (ou du western italien) que du film d’arts martiaux à la hongkongaise : longues périodes d’observation, plans larges, rythme contemplatif… et au final peu de réelles prouesses chorégraphiques.

La mise en scène, en revanche, est digne d’éloges. On sent que Jimmy Wang Yu s’est appliqué et a travaillé les séquences une à une, apportant un soin tout particulier aux décors (naturels et en studio), aux costumes, au montage et aux mouvements de caméra (même si les travellings circulaires, très « Lelouch », paraissent incongrus et sont techniquement loin d’être au point – la caméra tremble !).
L’influence nippone est très présente et des plus ironiques si l’on estime que The Chinese Boxer est un film anti-japonais !!!
Le magnifique final sous la neige (un des moments de grâce de ce film inégal) fait curieusement penser à la scène initiale et tragique de One-Armed Swordsman. Un hommage à Chang Cheh ?

Côté interprétation, Jimmy Wang Yu est comme à son habitude monolithique : avec deux expressions à son actif (la moue boudeuse et le dédain), il nous livre une nouvelle fois le même personnage de petit ténébreux, nerveux et revanchard. Seul fait notable, on le voit sourire au début du film alors qu’il casse des pierres dans une carrière (vous constaterez d’ailleurs qu’il n’est pas très épais) !
Lo Lieh, quant à lui, est fidèle à sa réputation d’excellent acteur. Capable de changer de peau à chaque film, il campe un impeccable karatéka japonais, vêtu d’un kimono noir comme la mort ou d’un manteau de fourrure. On notera aussi son abondante chevelure auburn, couleur assez rare dans la population japonaise ! Pourtant, comme Jimmy Wang Yu, sa performance martiale est assez décevante : il fait des « bonds » si haut qu’il en crève les plafonds, prend des postures et bouge dans tous les sens…

Si, décidemment, The Chinese Boxer n’est pas le chef-d’œuvre du cinéma d’arts martiaux qu’on voudrait bien parfois nous faire croire, il n’en reste pas moins séduisant par bien des aspects. Tentative de mise en scène d’une des plus grandes stars hongkongaises, stylisation à outrance de certaines scènes (somptueux combat dans des hautes herbes), nouveauté dans la représentation des combats à l’écran… un certain nombre d’atouts qui rendent ce film cher au cœur des amoureux du cinéma hongkongais, malgré d’indéniables défauts.
David-Olivier Vidouze 11/10/2004 - haut

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