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Critiques Express

Le Combat des Maîtres    (1976)
En 1975, le film de kung fu est en sérieux déclin. Mona Fong charge Lau Kar Leung de donner un coup de sang neuf au genre afin de le relancer de plus bel. L’ancien chorégraphe de Chang Cheh réalisa cetta année là son premier film : Spiritual boxer (Wang Yu défie le maître du karaté), première kung fu comedy à voir le jour. (Shaolin Martial Arts de Chang Cheh en 1974, avait semé les germes de ce genre.) Film pas très réussi qui obtient tout de même un beau succés. L’année suivante le réalisateur tente de dépoussiérer le mythe de Huang Fei Hong (rappellons que Lau Kar Leung travailla sur les films d’avec Kwan Tak Hing) en mettant en scène Challenge of the Masters (Le combat des maîtres).

Wong Fei-hong (personnage que l’on ne présente plus) étant à l’époque indissociable de l’acteur vétéran Kwan Tak Hing, Lau Kar Leung décide alors de montrer le héros sous un nouveau jour : en pleine jeunesse. En 1976, les films mettant en scène Huang Fei Hong ne sont plus au goût du jour : la Shaw Brothers essaya par deux fois (The Master of Kung Fu de Ho Meng Hua en 1973 et Rivals of Kung Fu de Wong Fung en 1974) de récuperer le célébre héros Chinois, sans succès. La Golden Harvest avait même mis sur pied un excellent The Skyhawk de Jeong Chang Hwa en 1974, film qui devait marquer le retour de Kwan Tak Hing dans la peau du personnage. Echec également.

Avec le succès de Spiritual Boxer, Lau Kar Leung a compris que les spectateurs voulaient de la nouveauté, une refonte complète du cinéma de kung fu. Challenge of the Masters est en soi une grande évolution : toucher au personnage de Huang Fei Hong en lui donnant un caractère unique. Fini le maître assagi qui ne cesse de répandre les valeurs martiales. Place au jeune homme turbulent qui n’en est qu’au début de sa formation martiale. Avec Challenge of the Masters, Lau Kar Leung montre que le personnage de Huang Fei Hong peut être dissociable de l’acteur Kwan Tak Hing. Cette audace s’avéra payante au box office. Artistiquement, Challenge of the Masters est le permier chef-d’œuvre du plus grand réalisateur de films d’arts martiaux.

Pour incarner le jeune Huang Fei Hong, Lau Kar Leung choisit son jeune frère adoptif, l’excellent Gordon Liu Chia Hui. Acteur de quelques « Chang Cheh » faisant parti du cycle shaolin (Shaolin Martial Arts, Five Shaolin Masters), le comédien tient pour la première fois le rôle principal d’un film. Faire oublier Kwan Tak Hing n’était pas chose aisée. Gordon Liu Chia Hui s’en sort avec les honneurs. Aussi à l’aise dans les scènes de combats que dans les dialogues, l’acteur s’impose d’emblée comme une valeur sûre du film de kung fu. La suite de sa carrière nous le prouvera de façon éclatante.

Challenge of the Masters met en avant les fameuses séquences d’entraînement chères à Lau Kar Leung. En effet une grosse part du récit nous montre la formation martiale de Huang Fei Hong auprès de Lu Ah-Tsai (Chen Kuan Tai). Cette partie du film s’en trouve être la meilleure. Accompagnées du thème musical des films avec Kwan Tak Hing (que l’on peut entendre dans un grand nombre de films tel que Drunken Master ou Once Upon a Time in China), ces scènes sont absolument splendides.

Ne pouvant baser son film que sur des séquences d’entraînement, Lau Kar Leung se met en scène dans le rôle d’un bandit qui élimine un ami de Fei Hong. Le thème de la vengeance étant le lot des trois quarts des films de kung fu, le développement et la place accordés à ce personnage d’assassin est tout à fait minime. A la fin da sa formation martiale, Fei Hong ira défaire ce bandit afin de faire respecter l’ordre. Mais là encore, le réalisateur tranche avec les autres films de l’époque. A la fin du combat, ayant brisé la jambe de son adversaire, Fei Hong ne l’achévera pas mais ira même lui remettre en place (à la manière de Toshiro Mifune dans le film d’Akira Kurosawa : Barberousse, quand le docteur remet en place les membres cassés de ses adversaires. Cette scène peut se voir comme les premiers pas de Huang Fei Hong dans le milieu de la médecine, prolongeant la mythologie du personnage). Point donc de violence, les arts martiaux n’ont pour but que de s’affirmer en tant qu’individu. Dès son deuxième film, Liu Chia Liang nous place les thèmes et les valeurs morales et martiales qui feront partie de toute son œuvre. D’ailleurs, le véritable climax du film est en fait une compétition sportive (qui ouvre également le film) : une sorte de fête des pétards où les membres des équipes adverses trichent en utilisant des armes pour gagner. Pas de tricherie chez Liu Chia Liang. Lors du final, Fei Hong déjouera leurs pièges et sortira victorieux. Tolérant, il tendra la main aux tricheurs en leur faisant prendre conscience de leur fourberie. Encore une fois, la morale est respectée. Au niveau de la forme, c’est (encore une fois chez Lau Kar Leung) du grand art : mise en scène fluide, décors et costumes soignés, les scènes d’actions portent la marque du réalisateur (à savoir des chorégraphies très élaborées) mais sont légèrement inférieures aux œuvres futures du maître.

Challenge of the Masters est un film intéressant à bien des égards : il enrichit le mythe de Huang Fei Hong en étant à la fois dans l’esprit de la série avec Kwan Tak Hing (la morale confucéenne, la non-violence du personnage) tout en y apportant de la nouveauté (l’aspect comédie, présente également dans beaucoup de films de Lau Kar Leung), il prouve aussi que la kung fu comedy est un genre désormais établi et enfin représente le premier film abouti d’un réalisateur qui apportera quantité de réussites au cinéma d’arts martiaux.

Deux ans plus tard, Yuen Woo Ping et Jackie Chan décidèrent d’exploiter cette idée (montrer le personnage dans sa jeunesse) à l’occasion de Drunken Master. Idée décidemment porteuse de succès tant le film sera un carton au box office. En 1981, Lau Kar Leung donna une suite à Challenge of the Masters : Martial Club, toujours avec Gordon Liu Chia Hui dans le rôle du docteur Huang. Grosse réussite, le film est indispensable à tout ceux qui ont aimé le premier opus. Le réalisateur toucha par deux fois encore au mythe de Huang Fei Hong en réalisant en 1994 Drunken Master II et Drunken Master III. Challenge of the Masters fut exploité dans les salles Françaises au milieu des années 80 et sortit dans la collection Film à Film au début des années 90.

Un excellent spectacle vivement conseillé aux amateurs de films d’arts martiaux.
Denis Gueylard 9/9/2005 - haut

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 9/9/2005 Denis Gueyl...

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