Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

A Mad World Of Fools    (1974)
Mad World of Fools fait partie de cette petite poignée de films réalisés par David Chiang et son comparse Ti Lung sous les auspices de leurs mentor Chang Cheh peu de temps après que tout trois aient acquis leur indépendance des Studios Shaw Brothers à la toute fin 1973. Après avoir été des acteurs sous contrat pendant des années la première chose que Chiang et Ti Lung firent avec leurs nouvelles indépendances fut de mettre en scène leurs propres projets cinématographiques. Ces premiers essais avaient tous en commun de se situer à l’intérieur d’un cadre moderne urbain et de jouer avec l’image héroïque de ces vedettes. Si The Drug Addicts (mis en scène par Chiang mettant en vedette Ti Lung) et Rebel Youth (mis en scène par Ti Lung mettant Chiang en vedette) étaient des drames lourds portant sur la drogue et la délinquance juvénile respectivement Mad World of Fools (réalisé par Chiang sans aucune implication de son éternel comparse) était par contre un film à sketch clairement inspiré par les comédies salaces de Li Han Hsiang.

Le film présente ainsi sur un ton badin et narquois une série d’historiettes portant presque tous sur un sujet osé ou scabreux mais alors que les films de Li étaient historiques et tournait presque tous autour des relations charnelles entre homme et femme, Mad World of Fools jouant à fond la carte du faux semblant et du grotesque présente surtout toute sorte de pathologies perverses telles : l’exhibitionnisme, le masochisme, le travestissement et même le fétichisme envers les sous-vêtement féminins tous cela dans un cadre urbain contemporain. En fait, par en juger de la nature de la plupart de ces histoires, il est fort vraisemblable de considérer que Chiang ait été grandement influencé par la comédie à sketchs de Woody Allen Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander réalisé en 1972 et qui traitait elle aussi de certains aspects de la sexualité ou de ces travers sur un même ton burlesque et surréaliste.

Ceci dit, tous les sketches ne tournent pas autour d’une perversité sexuelle. Ainsi Chiang lui-même prend un malin plaisir à s’auto-parodier dans les deux sketches les plus sages jouant dans le premier un mythomane qui se prend pour un maître du kung-fu alors que dans le deuxième il est un kleptomane dilettante. Un troisième sketch présente une famille chinoise traditionnelle mise en état de choc par la venue d’une bru occidentale passablement délurée n’est pas «pervers» à proprement parlé (bien qu’il y a tout de même une petite scène d’une certaine ambiguïté) mais joue à fond la carte du grotesque scabreux. Quelle que soit la nature de leur sujet chacune de ces histoires est bien ancrée dans son cadre contemporain et justifie pleinement le titre chinois du film Gwaai Yan Gwaai Sice qui signifie approximativement Étrange Personne, Étranges Choses.

Mad World of Fools présente une facette inusitée de la grande vedette martiale David Chiang surtout pour ceux qui ne le connaissent que pour les films réalisé par Chang Cheh. Chiang avait commencé sa carrière de vedette en jouant les héros moroses et ombrageux pour Chang dont Vengeance et New One Armed Swordsman demeurent les meilleurs exemples. Toutefois avec le temps les personnages de Chiang prirent une tournure un peu ne plus roublarde et malicieuse, la part d’ombre étant assumé par Ti Lung. Laissé à lui–même pour Mad World of Fools cette facette de la personnalité de l’acteur prend toute son ampleur avec Chiang s’auto-parodiant non seulement dans les deux sketches cités plus haut mais aussi en jouant les maîtres de cérémonie introduisant et concluant chaque sketch.

Mad World fut un peu un affaire de famille pour Chiang qui engagea sa propre mère Hung Mei pour joué la matriarche fort affligé par sa bru occidentale, son frère aîné Paul Chun pour joué les gangsters comiques et sa propre fiancée Maggie Lee Lam Lam pour jouer la petite amie du mythomane. Le film marque aussi une des premières apparitions de Lee Hoi San un expert en Wing Chun que Chiang et Ti Lung auront amené à faire du cinéma, de même qu’un des premiers thèmes musicaux (peut-être même le tout premier) du polyvalent Frankie Chan dont la savoureuse musique contribue beaucoup au charme cocasse du film.

Malgré son caractère scabreux et inusité, Mad World of Fools ne semble pas avoir fait trop de vague en 1974. On n’en retrouve en effet aucune trace sur les registres du box-office de Hong-Kong et le film n’était même pas listé dans le HKMDB jusqu’à récemment. Quoi qu’il en soit, puisque aucun des films contemporains de Chiang et Ti Lung ne rapportèrent de succès au box-office tout deux se retournèrent bien vite vers un cinéma martial plus conventionnel. Bien qu’il continua de jouer des personnages pleins de malice roublarde par la suite, Chiang ne retrouva la voie de la franche auto-parodie que quelques années plus tard dans une poignée de films durant le boom de la Kung Fu Comedie; tel The Challenger, The Loot et surtout Legend of The Owl un autre film qu’il réalisa lui-même. Il ne retrouva la comédie contemporaine que dans les années 80 et 90 époque où il n’était plus la super star martiale d’autant mais demeurait tout de même une figure reconnue de même qu’un réalisateur d’occasion surtout dans le registre de la comédie romantique ou fantaisiste.

Maintenant sorti en format vidéo digital après avoir passé trois décennies oublié de tous dans les caveaux de la Shaw, Mad World of Fools mérite d’être découvert par les fans de David Chiang et du cinéma hongkongais des années 70. Même si le film s’avère être une comédie passablement laborieuse et ringarde, elle n’en demeure pas moins une curiosité excentrique assez sympathique éclairant d’un jour inédit un des acteurs martiaux les plus marquant de son époque.
Yves Gendron 4/7/2005 - haut

A Mad World Of Fools    (1974)
1974. David Chiang est au faite de sa gloire. Profitant de son statut de super star, Chiang, soutenu par son mentor Chang Cheh, obtient de la Shaw Brothers le droit de passer à la réalisation. Mais contrairement à son réalisateur fétiche, Chiang ne fait pas un film d’action sanglant. Il choisit au contraire, pour son second travail derrière la caméra, de s’orienter vers la comédie, voulant ainsi prouver être capable de s’en sortir dans d’autres registres que le Kung Fu ou le Wu Xia Pian.

Mad World of Fools est un film à sketchs, un format assez populaire durant les années 70 et idéal pour un réalisateur débutant : Après tout, si une histoire est ratée, on peut toujours se rattraper sur la suivante ! Comme souvent avec ce types de films, et comme on pouvait s’y attendre ici, les « sketchs » de Mad World of Fools sont de qualité très variable.

On peut quand même relever quelques grandes caractéristiques communes à chaque segment, à savoir l’influence marquée de Michael Hui et une volonté de liberté par rapport à la Shaw Brothers.
Games Gamblers Play étant sorti juste après l’œuvre de Chiang, cette influence est certainement issue de la très populaire émission de TV animée par Michael. En tous les cas, la filiation demeure évidente. Comme chez l’aîné des frères Hui, l’humour du film est ancré dans la réalité Hong Kongaise. Mari obsédé par la TV ou les prostitués, rapport difficile de Chinois traditionalistes face aux comportements occidentaux, influence des films de Kung Fu sur le public… Chiang prend un malin plaisir à croquer les petits travers de ses concitoyens. Détail qui ne trompe pas, alors que la Shaw Brothers produit essentiellement des films en mandarin, Mad World of Fools est tourné en cantonais.
Ce choix linguistique illustre aussi la volonté d’autonomie de Chiang par rapport au lourd appareil productif de la Shaw Brothers. L’acteur profite du fait qu’il est derrière la caméra pour éviter une bonne partie des figures classiques de la firme. Pas de Chine ancienne en costume mais un Hong Kong contemporain à l’ambiance délicieusement seventies. Un minimum de décors en studio, un maximum d’extérieurs et des tournages en pleine rue. Seule concession : Des passages gentiment érotiques que n’aurait pas renié Li Han Hsiang à la même époque. Mais, après tout, c’était l’ensemble de la production locale qui se laissait aller à ce genre de mode…

Pour faire le lien entre les différentes historiettes du film, David Chiang joue les maîtres de cérémonie, sourire ravageur aux lèvres. A vrai dire, ses petites conclusions morales sont bien convenues mais le décor stylisé, la présence de Lee Hoi San en génie de la lampe (!) et la propension de Chiang à s’auto parodier enlèvent le morceau.
Quand aux sketchs même, comme relevé précédemment, leur qualité varie grandement.
Le premier, avec Dean Shek en vedette, n’a qu’un seul intérêt : Il est court ! On peut donc passer au second sans que l’ennui n’ait eu le temps de s’installer. Dans sa deuxième histoire, Chiang prend les devants en se donnant le rôle principal, celui d’un jeune amoureux, fan de films de Kung Fu mais bien mauvais pratiquant ! Un rôle on ne peut plus auto parodique pour la star de Vengeance ! Le récit est mené de manière prévisible (Chiang rêve de combats où il gagne comme dans un film, il revit la même situation dans la réalité mais évidemment rien ne se passe comme prévu) mais le concept est suffisamment bon pour faire mouche. Les trois segments suivants s’avèrent peu intéressants : Les chutes sont prévisibles et bien trop longues à se mettre en place. Heureusement, Chiang corrige le tir sur les deux dernières histoires. La première voit Hui Siu Hung (il faut voir sa tête jeune !) devoir composer entre son épouse occidentale extravertie et sa mère conservatrice. Chiang exploite la situation avec efficacité, renvoyant chaque personnage dos à dos pour mieux tirer la situation vers le rire. Pari tenu. Quand au dernier segment, le plus long du film, il voit le retour de Chiang au premier plan en tant que riche kleptomane confronté à une bande de malfrats. Le ton « Huiien » est mis de coté au profit d’un rythme plus enlevé. Avec ses courses poursuites sans fin et sa petite musique accrocheuse, on se croirait dans un dessin animé !

Pour une première réalisation, le résultat est inégal mais globalement positif. Ce qui frappe le plus, c’est qu’en s’inscrivant dans la réalité Hong Kongaise et en essayant de s’affranchir du processus de production rigide de la Shaw, Chiang était sur la bonne voir pour faire face aux concurrents de la Golden Harvest. Hélas, la Shaw Brothers ne le réalisera pas et, incapable de se remettre en question, entamera un long déclin commercial.
Arnaud Lanuque 8/12/2004 - haut

Index de la page
 4/7/2005 Yves Gendro...
 8/12/2004 Arnaud Lan...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com