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Frères de sang (1973) |
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The Blood Brothers est un chef-d'oeuvre, qu'on se le dise ! Trois des plus grands artistes martiaux alors en activité se déchaînent sous nos yeux pendant près de deux heures : le grand Ti Lung, dans ce qui est sûrement un de ses meilleurs rôles (inquiétant à souhait dans son rôle plus qu'ambigu et en grande forme physique), le bestial Chen Kuan Tai, autre combattant émérite, et un David Chiang moins crispant qu'à son habitude (il n'arbore pas son rictus en permanence).
Deux bandits de grands chemins en embuscade sur une route (David Chiang et Chen Kuan Tai), tentent de dévaliser un passant (Ti Lung). Celui-ci s'avère être un redoutable artiste martial et ne tarde pas à les maîtriser. Ils finiront par allier leurs forces afin de mener à bien l'ambitieux projet de Ti Lung : devenir chef de bande et dominer la région. Une fois ses desseins accomplis, il décide de rejoindre l'armée impériale et d'y faire sa place. Des dissensions commenceront alors à apparaître entre les trois amis.
Chang Cheh aborde un de ses thèmes favoris, le destin d'un homme qui sacrifie tout à son ambition, au but qu'il s'est fixé, jusqu'à effacer tout trace d'humanité en lui. Un être rongé par la mégalomanie qui n'hésitera pas à renier ce qu'il était et ce qu'il aimait. Le pouvoir n'est rien et il conduit forcément à la mort : le sort des puissants n'est pas enviable. L'esthétique et les figures de styles particulières du réalisateur sont aussi bien présentes : les combats sont violents, particulièrement bien chorégraphiés, forcément bien interprétés et très sanglants. Chang Cheh ne résiste pas au plaisir de faire souffrir ses héros : David Chiang sera crucifié et son foie lui sera arraché vivant... La petite touche du maître ! The Blood Brothers a la particularité d'avoir été tourné en grande partie dans de superbes décors naturels, délaissant pour une fois le carton pâte cher aux studios Shaw Brothers. La sensation d'étouffement que l'on peut ressentir dans certaines production est ici totalement absente : on respire, les combats utilisent tout l'espace nécessaire et les nombreux figurants s'en donnent à cœur joie.
A noter que John Woo, jeune disciple de Chang Cheh, est ici assistant à la mise en scène. Il donnera à Ti Lung un de ses derniers rôles marquants dans A Better Tomorrow et fera une sorte de remake contemporain de The Blood Brothers en tournant Bullet In The Head.
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David-Olivier Vidouze 3/1/2003 - haut |
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Frères de sang (1973) |
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Un grand film qui sous ses aspects de wu xia pian cache une véritable tragédie à la trame Shakespearienne. Une nouvelle fois le thème de l’amour extrême est abordé avec insistance dans ce film. Cette fois, les connotations homosexuelles laissent place à la dramaturgie hétéro. Les personnages agissent par individualisme dans un film qui parle de fraternité. Les fraternités se forgent par le sang et se défont par le sang, la mort est une nouvelle fois une finalité, elle est inévitable. Chaque personnage est bien ciblé, Ti Lung interprète le jeune idéaliste, intelligent et manipulateur qui vient amener la gloire puis le déchirement dans un cercle intime. Chen Kuan Tai interprète le mari trompé et Cheng Li l’épouse infidèle. David Chiang, lui est le personnage central du film, puisqu’il est le personnage neutre et en même temps celui le plus à même de juger. Il est d’ailleurs le conteur de l’histoire.
Ne vous attendez pas à un déluge de combats avec ce film, s’ils sont présents, ils n’en sont pas le principal intérêt. Les grandes batailles qui n’ont jamais été le fort de Chang Cheh sont cette fois assez bien rendues grâce notamment au spécialiste du genre, le chorégraphe Tang Chia. Par contre les duels à un contre un, chorégraphiés par Liu Chia-liang sont parfaits, moins violents qu’à l’accoutumée, ils n’en demeurent pas moins forts réussis. Vu le contexte et les moyens mis à sa disposition, Chang Cheh aurait pu réaliser un grand film historique se déroulant sous la Dynastie Qing, mais contrairement à un King Hu ou un Li Han-Hsiang, Chang Cheh n’est pas intéressé par le contexte politique de ses œuvres, et préfèrent de loin les guerres intestines et les déchirements intimes.
Long de près de deux heures, ce film n’en demeure pas moins une œuvre puissante, magnifié par des interprètes une nouvelle fois excellents.
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Philippe Quevillart 1/2/2003 - haut |
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