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Critiques Express

Run Tiger Run    (1984)
Suite au désaveu de ses films pré 1986 par son propre auteur, il est de bon ton de considérer toutes les comédies réalisées par John Woo comme des ratages sans intérêts. Assurément, la comédie n’est pas ce que préfère faire Woo, pour autant la qualité des longs métrages du genre qu’il a réalisé présentent de forts contrastes. Les quelques nanars affligeants qu’il a commis (Laughing Times surtout) ne doivent pas faire oublier les petites réussites qu’il a signées (Plain Jane To The Rescue ou The Time You Need A Friend). En d’autres termes, les comédies de John Woo sont une authentique loterie, capable d’être sympathiquement distrayante aussi bien que d’être complètement ratées. Malheureusement, Run Tiger Run appartient à cette dernière catégorie.
Au moment de sa mise en chantier, Woo travaillait pour la Cinema City à Taiwan après de sérieuses déconvenues chez la Golden Harvest. Run Tiger Run est alors un des projets développé par le studio, et plus spécialement par Raymond Wong, un film pour enfant s’inspirant très largement du Prince et du Pauvre de Charles Dickens. En tant que « spécialiste de la comédie », Woo récupère le projet mais le pauvre se montre très peu inspiré.

Le concept de Run Tiger Run est manifestement de raconter un conte de fée moderne mais tous les intervenants (à divers degrés) du film semblent penser que ce type d’histoire implique un manichéisme simpliste et une morale assénée au burin.

Le script de Raymond Wong n’est pas vraiment subtile, cependant, il a au moins le mérite d’être structuré de manière logique et fluide avec suffisamment d’opportunités de développement des personnages pour les rendre un minimum convaincants. Certes, il reste responsable d’une bonne partie de la morale lourdissime (les pauvres sont heureux/les riches malheureux… Si seulement ça pouvait être vrai !) et de certaines idées digne d’un scénario des Musclés (les acolytes du méchant particulièrement ridicules) mais force est de reconnaître que c’est bien ce cher John Woo qui porte l’essentiel de la responsabilité du naufrage.

En premier lieu, sa direction d’acteur est calamiteuse. Woo semble croire que parce que son film s’adresse aux enfants, il faut avoir recours à des émotions outrées. Résultat : Run Tiger Run est un festival de grimaces, de surjeu et de tronches pas possibles. Evidemment, le résultat est tellement énorme que c’est tout le contraire de l’intention originale de son auteur qui se produit. On ne ressent rien pour ces espèces de caricatures cartoonesques de personnages. Teddy Robin Kwan est un petit peu moins démonstratif dans ses attitudes mais il n’est pas sûr du tout que ce soit un choix conscient de sa part… l’incapacité de jouer autre chose que son habituel personnage de playboy (quel monde merveilleux que le cinéma, capable de faire croire en l’impossible…) est probablement la raison première de cette relative sobriété.

Sa mise en scène est du même style : pachydermique ! Woo réutilise certains effets qu’il avait déjà exploités jusqu’à la corde dans le consternant Laughing Times, tout particulièrement l’accéléré. Il s’agit certainement pour le réalisateur cinéphile de rendre hommage à sa façon aux maîtres du comique muet mais le résultat est contre productif à l’extrême. Déjà que les gags ne sont pas inspirés (essentiellement des gens qui tombent, des pets, des gadgets débiles ou les expressions outrées des acteurs), ils apparaissent encore plus consternants d’amateurismes après ce traitement grossier. A cela, il faut ajouter le fait que l’ensemble de la direction artistique fait preuve d’un mauvais goût constant (la patte Taiwanaise ?) avec ses couleurs bien criardes et autres costumes sortis de l’esprit d’un sous Galliano sous acide (mention spéciale pour les accoutrements des hommes de main durant le final).

Ceux qui espèrent trouver dans Run Tiger Run des inspirations géniales préfigurant ce que le réalisateur de The Killer livrera par la suite dans sa carrière en seront pour leurs frais ! Run Tiger Run est une comédie enfantine totalement ratée à laquelle il est difficile de trouver des circonstances atténuantes. Reste que le film aura son rôle à jouer dans la carrière de Woo en permettant à l’ancien assistant de Chang Cheh de faire connaissance avec Tsui Hark. De cette rencontre naîtra un des films les plus marquants produit à Hong Kong… L’incontournable A Better Tomorrow !
Arnaud Lanuque 7/6/2006 - haut

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