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Critiques Express

L' Insoumise de la dynastie Tang    (1984)
« Je ne serai pas une épouse ni une concubine ni une prostituée car je ne veux pas dépendre des hommes ; je ne serai pas moine bouddhiste car je ne veux pas me couper les cheveux… Je serai donc une prêtresse taoïste et garderai ainsi mon indépendance. » C’est la profession de foi de Yu Hsuan Chi, magnifique poétesse chinoise, courtisée par tous les hommes pour son esprit et sa beauté.
C’est le portrait de cette femme qu'Eddie Fong, pour sa première et brillante réalisation (il vient de la télévision), va nous dresser dans son film, avec toutes ses forces, ses faiblesses et ses contradictions.
Yu Hsuan Chi est un personnage complexe, image de la femme chinoise moderne qui cherche à s’émanciper d’une société machiste au possible. Parfois attirée par l’argent, le pouvoir et la culture – en un mot, la sécurité -, elle n’hésite pas à se jeter au cou des notables et organiser des fêtes orgiaques pour s’attirer les faveurs d’hommes qu’elle n’aura finalement pas de mal à dominer. A d’autres moments, ce sont les brutes qui la fascinent : elle ressent le besoin de se faire posséder, de se laisser complètement aller dans les bras d’un amant beau et fort, sans attache… Entre ces deux désirs opposés, elle éprouve aussi une attirance homosexuelle envers sa servante Lu Chiao, seul être à faire naître en elle un sentiment qu’elle combat et qui est l’unique preuve de l’échec de son indépendante : la jalousie.

Pat Ha est admirable et impressionnante dans sa personnification de Yu Hsuan Chi. Tour à tour dominante et dominée, sereine et folle, amoureuse du précieux taoïste (Lam Hoi Ling) et du guerrier errant (Alex Man)… On croirait que deux actrices l’incarnent, à la manière de l’héroïne perverse de Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel (1977), jouée simultanément par Carole Bouquet et Angela Molina, selon la personnalité dominante. La transformation physique de Pat Ha est remarquable : Cheveux tirés ou lâchés, maquillée ou pâle à faire peur, souriante ou grimaçante… C’est à n’en pas douter sa meilleure prestation et il est triste de constater qu’elle n’a pas aujourd’hui le statut qu’elle devrait avoir dans le cinéma hongkongais.
Alex Man est lui aussi très convaincant dans le personnage classique de cet épéiste errant, sans port d’attache, disparaissant un jour et réapparaissant un autre. Yu Hsuan Chi était sûre d’elle, de sa capacité à vivre sans amour, sans homme, jusqu’à le rencontrer par hasard, comme un fantôme dérivant sur un lac…

An Amorous Woman Of Tang Dynasty s’achève pas la déchéance de la poétesse taoïste qui, bouleversée et submergée par des sentiments qu’elle s’attachait tant à combattre et à rejeter, va préférer la mort à la perte de contrôle… à l’amour. L’indépendance a un prix, la solitude ou la mort.

La mise en scène est subtile et c’est sûrement le plus japonisant des films de la Shaw Brothers : les éclairages, les décors (la superbe maison de Yu Hsuan Chi à l’architecture nippone se trouve au pied d’une montage et l’ensemble nous rappelle les estampes traditionnelles), les accessoires (un masque de théâtre No qui sert à la fois à cacher le visage d'Alex Man alors qu’il s’apprête à tuer, mais aussi d’objet sexuel quand la poétesse batifole avec sa servante – il est vrai que le masque possède un long nez très phallique -…), les costumes… A maintes reprises, on a l’impression de se trouver devant des tableaux vivants qui se figent parfois. Magnifique !

Les scènes érotiques sont elles-aussi superbes. Pas de vulgarité, de racolage : le spectateur est pris pour un adulte, capable d’apprécier des représentations sexuelles à l’écran sans ricaner dans son coin. Nous sommes à mille lieues de la Catégorie 3 de base.
De même, An Amorous Woman Of Tang Dynasty n’a rien à voir avec les célèbres films érotiques de Li Han Hsiang des années 70. Ceux-ci étaient grivois (il s’agissait toujours d’histoires de cocus), bons enfants et ne cherchaient jamais la beauté.

On notera que An Amorous Woman Of Tang Dynasty a été tourné en format 1.85, ce qui était une évolution importante au sein de la Shaw Brothers : fini le mythique ShawScope !
Il existe, paraît-il, un premier montage d'Eddie Fong qui durait une heure de plus. Malheureusement, il semble perdu…
David-Olivier Vidouze 9/5/2004 - haut

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 9/5/2004 David-Olivi...

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