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Critiques Express

Love Battlefield    (2004)
Après avoir commencé sa carrière de réalisateur avec deux films d’horreur, Soi Cheang a rapidement tenté de changer de registre. Pourtant, une certaine violence sèche semble être sa marque de fabrique, si bien qu’on retrouve sa patte d’un film à l’autre. Faisant partie de la nouvelle génération de cinéastes de l’ex-colonie, sa réalisation est extrêmement soignée et bénéficie d’une qualité technique et d’une recherche esthétique propres aux années 2000. Cependant, son cinéma n’est pas aseptisé, et chacun de ses récits baigne dans une atmosphère étrange et unique.

Love Battlefield n’échappe pas à la règle, et son mélange de genres, typique du cinéma des années 80 et 90 sort du lot grâce à quelques choix artistiques surprenants. Car malgré les affiches et sa réputation de polar, Love Battlefield est avant tout une romance. Les premières scènes annoncent immédiatement la couleur en nous faisant découvrir un couple campé par Eason Chan et Niki Chow dont nous allons suivre les mésaventures.
Cette première partie, qui commence de façon idyllique, n’est finalement pas aussi calme qu’on pourrait le croire et le danger qui guette le couple à ce moment n’est pas forcément celui auquel on pourrait s’attendre.

Ces scènes comptent d’ailleurs parmi les plus réussies du film. Comme le disait le Léonard Shelby de Memento, ce sont les petits riens qui font un couple, et Soi Cheang l’a parfaitement compris. Les moments les plus anodins, les désaccords les plus futiles prennent dans le couple des proportions qui paraissent excessives à l’œil extérieur. En installant le spectateur dans une position de voyeur, le réalisateur crée un rapport intimiste qui permet de rapidement s’attacher à chacun des héros. C’est cette sobriété et cette absence d’effets appuyés qui rendent cette partie aussi crédible que réussie.

Lorsque le film bascule dans le thriller, le changement brusque de ton prend au dépourvu, cassant totalement le rythme d’une histoire qui semblait sur le point de s’arranger. Cette alternance de séquences est habilement montée, et dès lors, conne nos deux héros, le spectateur n’attend plus qu’une chose : les retrouvailles du couple.

Le suspense sera entretenu jusqu’à la fin, en sortant du carcan d’une intrigue purement linéaire. Le réalisateur va jouer avec la chronologie, présentant certaines scènes avant leur explication, ou exposant la destinée morbide de personnages en pleine action afin de surprendre constamment le spectateur et d’éveiller son intérêt (procédé repris sans succès par Hung Yan Yan dans sa première réalisation Coweb). Le rythme est donc vraiment trépidant sans que le film ne soit une simple succession de scènes d’action.

C’est d’ailleurs plus la mise en place des situations et les rencontres avortées qui créent la tension que des échanges physiques. A ce titre, les quelques affrontements, peu nombreux, sont vite expédiés et ne constituent vraiment pas l’intérêt du film.

Soi Cheang maîtrise clairement son sujet et a une idée précise de ce qu’il veut offrir aux spectateurs. Malheureusement, son enthousiasme le pousse, dans sa dernière partie, à abuser des effets mielleux pour appuyer son message : « l’amour plus fort que tout ». Cette surenchère, loin de provoquer l’émoi, fait presque sombrer le film dans la parodie. On est loin de la sobriété des premières scènes. Sans être un documentaire, Love Battlefield restait plutôt réaliste jusque-là, alors que son climax totalement surréaliste est en total décalage avec ce à quoi on a assisté auparavant.

La musique est un des éléments participant à cette exagération. Trop grandiloquente et rose bonbon, elle aurait gagné à être plus sobre, plus nostalgique, sans verser dans l’air de karaoké. Cette déception est relativisée par le jeu des acteurs, Eason Chan en tête. Plus connu pour ses rôles comiques, il s’investit complètement dans son rôle, explorant une palette d’émotions admirable, sans jamais trop en faire. Son physique de Monsieur Tout Le Monde constitue indéniablement un atout, mais il parvient à rendre son personnage attachant, y compris dans les scènes où il se comporte lâchement. Niki Chow, dans le rôle de la compagne prête à tout est également très convaincante, et le tournage a dû être éprouvant pour elle. Les ravisseurs sont froids et inquiétants, comme leurs rôles l’exigent, créant un véritable sentiment de menace.

Love Battlefield est un film sincère, bien réalisé et interprété, dont les quelques défauts diminuent l’impact, mais qui mérite largement qu’on s’y intéresse.
Léonard Aigoin 1/12/2010 - haut

Love Battlefield    (2004)
En ces temps peu nourrissants en polars HK de qualité, il nous faut guetter les sorties récentes pour essayer de trouver la perle, le film qui nous secouerait comme le faisaient non sans avec une certaine nervosité les bons polars/actioners du bon vieux temps, comprenez les bombes de la trempe de Tiger Cage ou les In The Line Of Duty. Mais nous sommes maintenant en 2004 et il est grand temps de mettre une croix sur cette période fertile du cinéma de l’ex-colonie, car rien ne semble pouvoir les concurrencer sur le terrain de l’action pure et dure. Donc, plus de montées d’adrénaline devant un super kick de Yuen Biao, tout cela est fini et rangé dans les archives, et remballez-moi aussi ces vieux réflexes de pervers qui fantasme sur les super femmes flics. Pour faire des généralités, on pourrait voir les polars actuels (Infernal Affairs, Breaking News…) comme des œuvres plus réfléchies et qui finalement n’ont plus rien à voir avec la définition du polar d’il y a 15 ans. Et Love Battlefield vient s’inscrire dans cette lignée de films soignés visuellement et bien écrits (même si comme nous le verrons, ce Love Battlefield a parfois du mal à tenir la route), qui pensent avoir autre chose à proposer que des coups de poings.

Le but de Soi Cheang s’appuyant sur un bon scénario de Szeto Kam Yuen : une sombre histoire de laquelle émerge l’amour de deux conjoints, une belle histoire d’amour qui après avoir été sur le point de mourir, est plus que jamais renforcée par le kidnapping dangereux d’un des deux tourtereaux. L’idée est plutôt alléchante et bien transposée à l’écran : ce petit couple aisé, qui est sur le point de rompre pour de bien stupides raisons, va être précocement séparé par l’enlèvement de ce brave Yui, un bon chirurgien et mari (comme on n’en fait plus) qui n’a rien à se reprocher mais qui un beau jour est embarqué par des criminels chinois, la faute à pas de chance. Et c’est là que sa femme va se rendre compte de combien il est important dans sa vie, seulement il est un peu tard pour le lui dire alors qu’il est dans les mains d’une bande de bad guys ! A sa façon (à peu de choses près, en pleurant passivement et en demandant un coup de main inutile à ses potes cools et branchés), cette courageuse compagne va tenter de sauver son pauvre mari, et c’est là qu’on rigole déjà moins (plus ?).
C’est là que Love Battlefield nous présente quelques petites incohérences et des péripéties peu crédibles (jolies, les montres téléphones !) ce qui peut dans certains films ne pas gêner du tout tant on prend son pied devant le spectacle, mais qui dans Love Battlefield apparaissent aussi digestes que des churros bien gras achetés en fête foraine. A force de vouloir démontrer l’amour de Yui et Ching, Soi Cheang en fait trop, et on se dit « dommage ». Dommage car la mise en scène est plutôt bonne et n’a pas besoin de se charger de ce fardeau romantique poussé trop loin en pleines scènes cruciales (le braquage du fourgon, la discussion téléphonique suivant la scène de l’hôpital). Dommage car ce bon scénariste qu’est Szeto Kam Yuen voit son boulot amoché par des longueurs et des effets de style (ralentis, musique dramatique) qui pourraient faire oublier la qualité de son écriture des relations entre les personnages. Mais c’est sans conteste le flash back final se déroulant dans l’eau, détaillant la scène qui précédait alors qu’il n’en était nul besoin, qui est le plus laborieux et traduit vraiment la volonté du metteur en scène d’insister sur l’amour du couple. Interminable et vraiment pas crédible (à croire que les deux amoureux sont champions du monde d’apnée), cette scène finale donne plus envie d’appuyer sur « avance rapide » que de pleurer. Tout le monde ne peut pas être aussi talentueux que Patrick Leung et réaliser un final paralysant comme celui de Beyond Hypothermia, mais on est tout de même en mesure de regretter ces abus de romantisme qui font quelque peu dérailler Love Battlefield. Car les scènes entre Yui et les terroristes sont très réussies et mouvementées (on pense un peu à ce pauvre Kent Cheng dans Run And Kill !) et surtout, le réalisateur ne manque pas de savoir faire.

Soi Cheang (réalisateur qui s’est essayé, parait-il avec succès, à l’horreur avec Horror Hotline... Big Head Monster et New Blood) aime utiliser les effets de style et de construction, ne se contentant pas d’enchaîner les plans sans aucune recherche. Mine de rien, ces fondus à répétition produisent l’effet voulu de continuité et de fluidité entre le temps présent et les flash backs, mais tout n’est pas là. Le montage est assez travaillé : quand l’issue d’une scène n’est pas annoncée par un flash forward, c’est un flash back qui vient expliquer les éléments d’un dialogue juste après qu’il soit prononcé ou qui vient détailler un évènement passé. Inutiles pour certains, c’est à bras ouverts que j’ai accueilli ces astuces de narration, la première visant à dévoiler le dénouement d’une scène au spectateur en lui ôtant tout suspense, la seconde ayant une valeur explicative pour éviter la noyade du spectateur. Mais elles ne sauraient compenser un certain manque au niveau du casting.
Niki Chow ? Peu convaincante et manque de hargne véritable pour assumer ce rôle d’épouse qui se sent pousser des ailes pour sauver son mari. Raymond Wong ? Le jeune acteur révélé par Johnnie To se retrouve transformé en jeune hong kongais branché vraiment médiocre, de même que l’autre ami du couple dans le film, tout aussi peu à la hauteur. Reste l’honorable prestation de Qin Hai Lu (vue dans Durian Durian) et heureusement, le rôle principal confié à Eason Chan est entre les mains d’un bon acteur et idem pour Wang Zhi Wen qui incarne le leader du groupe criminel. La relation qui aurait pu devenir amicale, entre le kidnappeur et le kidnappé, est ainsi très bien restituée par deux acteurs sobres tout à fait adaptés au ton noir du film.

Love Battlefield est à la fois une bonne surprise et une petite déception. Partant sur une très bonne base scénaristique, Soi Cheang (pas aidé par un casting en partie constitué de légumes) fait certes de Love Battlefield un bon polar noir dont certaines scènes vont tout de même trop loin dans leur volonté de frapper émotionnellement le spectateur.
Florent d'Azevedo 11/2/2004 - haut

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