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Critiques Express

China O'Brien    (1990)
Datant de 1990, China O'Brien est le premier film de langue anglaise dont l’actrice martiale Cynthia Rothrock est la vedette en titre. Il devrait être également le premier film martial américain dont le héros est une femme.

CONTEXTE DE PRODUCTION (UN WESTERN MODERNE)

Produit par la Golden Harvest, les dirigeants du studio espéraient avec ce film lancé Rorthrock en Amérique et percé le marché du film international. Pour ce faire, ils ont fait appel à leurs fréquents associés : le producteur Fred Weintraub et le metteur en scène Robert Clouse. Ceux-ci les avaient déjà aidés à lancer Bruce Lee avec Enter The Dragon (1973) puis Jackie Chan; avec Battle Creek Brawl (1980).

Si la Golden Harvest est le commanditaire du film, China O’Brien est toutefois une production complètement américaine. Presque tous les acteurs de même que l’équipe de production du film viennent des É.-U. et le film a été tourné dans une petite ville rurale dans l’état du Utah. À part Rothrock la seule figure familière du cinéma de Hong-Kong que l’on retrouve dans ce film est le karatéka australien Richard Norton qui joue son amoureux.

Alors qu’Enter The Dragon s’inspirait du film d’espionnage et que Battlecreek Brawl mélangeait le film de gangsters et la screwball comédie, China fait dans le western moderne. Le film présente après tout un shérif qui s’oppose à la tyrannie et la corruption d’un affairiste véreux dans une petite ville. Un guerrier amérindien vient même donner un coup de main au héros. Au lieu d’être un cowboy valeureux, armée d’un revolver le héros de China est une jeune femme qui fait du kung-fu.

Rothrock ayant surtout joué des rôles de policière de choc étrangère dans ces films hongkongais, l’idée d’en faire une ex-flic qui revient au pays natal pour affronter de gros redneck yankees en terre américaine n’est pas du tout mauvaise. Cela permet de présenter un coté plus intime au personnage de Rothrock qui retrouve parents et amis cela dans un contexte et avec des personnages typiquement américains. Rothrock à d’ailleurs confier lors d’une entrevue que parmi tous les rôles qu’elle a joué celui de China était celui qui était le plus proche de sa personnalité.

Rothrock a beau être la vedette du film, plus celui-ci progresse plus elle fait de la place à deux faire valoirs ; Richard Norton (Matt) de même que Keith Coorke (Dakota). En fait, China O’Brien reprend un schéma scénaristique similaire à celui que l’on retrouvait déjà dans Enter the Dragon. Celui-ci présentait en effet trois protagonistes chacun de races différentes auquel autant d’attention était offerte à tour de rôle : un chinois, un blanc et un afro-américain. On espérait de cette façon attirer le plus de spectateurs possibles. China emploi une stratégie similaire de diversification des héros excepter que ceux-ci prennent la forme d’une femme, d’un blanc et d’un pseudo indien (Coorke étant mi — japonais mi-caucasien).

Si Rothrock et Norton sont des figures reconnues du cinéma d’action hongkongais; Keith Coorke lui est une vedette mineure du film d’action américain. Expert en wushu, en karaté et en taekwondo son look ténébreux stoïque de même que son athlétisme martial bondissant font songer un peu à Donnie Yen. D’ailleurs, un des premiers affrontements du personnage le voit faire un double coup de pied sauté atteignant deux adversaires simultanément ce qui est également un des coups de marque de Yen. Coorke s’étant cassé la main gauche avant le tournage, son personnage est mutilé par les méchants et porte un gant prothèse.

SCÈNES D’ACTION
China O’Brien contient une demi-douzaine d’affrontements qui se déroule entre autres dans un bar, une allé obscur, un rallye politique, un gym et même une étable. Ils sont tous filmés en plan séquences, une approche qui a la vertu de mettre bien en valeurs l’athlétisme martial des acteurs et de paraitre robuste et réaliste. Toutefois, malgré leurs vigueurs physiques les scènes de combat de China O’Brien sont moins flamboyantes et beaucoup plus poussives que ceux que l’on retrouve dans les films hongkongais de Rothrock.

Le calibre moins extravagant des combats à l’américaine s’explique entre autres par l’emploi de cascadeurs qualifier mais moins casse-cou que ceux de HK, un rythme moins vivace, une chorégraphie à la fois moins féroce et un emploi du montage plus limité.

Aussi le cinéma américain a en général une conception différente des scènes de combat. Habituellement, le héros démontre sa valeur en étant une force irrésistible qui démolit ces adversaires. Cynthia et ses comparses font de même dans China en faisant face à des dizaines de fier à bras dont aucun n’est à leurs mesures. Cela donne un spectacle de bagarres qui bien que ludique à un certain niveau (surtout lorsqu’il implique une petite blonde contre des loubards ayant deux fois sa taille) ne suscite guère de suspense.

Les deux meilleures bagarres du film sont celles du gymnase et du bar. Ces deux séquences font un emploi judicieux de l’environnement et de quantités d’accessoires. Les adversaires ne font pas juste s’échanger des coups de poings et de pied, ils se lancent tout de sorte d’objet sur eux incluant des poids d’haltérophilie et des vases. Cette façon de se bagarrer de même qu’une cascade dans lequel une moto passe à travers une vitrine pour écraser un adversaire suggère une influence probable du style d’action à la Jackie Chan (en particulier de Police Story) en beaucoup moins virtuose naturellement.

Assez curieusement, même si elle est la vedette du film, ce n’est pas le personnage de Cynthia Rothrock qui affronte le grand méchant pour le dénouement. Cet honneur revient au personnage de Keith Coorke. Le méchant en question étant un vieux pourri sans aucun kung-fu (il n’a rien d’un M. Han, le méchant de Enter the Dragon) la confrontation entre les deux antagonistes se joue comme un jeu de cache-cache dans une étable. La mise en scène fait un emploi judicieux d’ombre et de clôtures en bois pour découper l’image en une série de ligne verticale, une stylisation visuelle (la seule du film) qui évoque la fameuse scène de la galerie des miroirs vue dans Enter the Dragon. Comme le vieux pourri et Dakota emploi des armes à feu China ne se termine pas sur un corps à corps épique ce qui un peu décevant pour un film martial.

SURVOL CRITIQUE
Au-delà du caractère ludique des bagarres et de sa gimmick d’avoir une femme combattante comme héroïne il n’y a pas grand-chose à retenir de China O’Brien., à tout le moins pour un fan de film d’action made in H-K.

C’est un film d’exploitation assez bancal reposant sur des formules scénaristiques dérivatives remplies de personnages et de situation aussi clichées les unes que les autres. Les méchants quant à eux sont juste des crapules sans envergures.La qualité de l’interprétation est aux mieux moyenne en générale. La grosse scène dramatique de Rothrock fait dans l’hystérie maladroite et pour un américain du Midwest le personnage de Norton a un joli accent australien.

Ceci dit malgré leurs limites d’acteurs les deux protagonistes créent quand même des personnages sympathiques et crédibles tant dans leurs personnalités que leurs relations; une belle complicité unit tant les personnages que les acteurs qui les jouent. C’est le meilleur atout du film.

INFORMATIONS SUPPLEMENTAIRES.
L’histoire du film vient de la propre fille du producteur Fred Weintraub; Sandra, que Clouse développa en scénario. Sandra c’est peut-être inspirer du film Walking Tall un film de 1973 dans lequel un shérif intègre fait face à la violence et la corruption en pleine Amérique rurale.

Weintraub et Clouse ne se sont pas arrêté à faire un seul film lors du tournage de China O’Brien, ils sont également filmés la suite. Celle-ci reprend les mêmes acteurs et le même type de méchants des fiers à bras diriger par un mafieux sans aucun art martial.

Petit détail amusant ; les spectateurs avec le sens de l’observation ne manqueront pas de noter que l’apparence luxueuse de certaines automobiles tranche avec ce que l’on retrouve en Amérique rurale. En fait, il semble que China O’Brien fait dans le placement publicitaire comme d’autres films de la Golden Harvest notamment ceux de Jackie Chan. C’est la seule explication logique pour expliquer la présence de véhicule si incongrue dans le film.

CONCLUSION
China O’Brien n’est pas un film qui aura bénéficié du même niveau de ressources et d’ingéniosité que Enter The Dragon, Battle Creek Brawl ou les principaux films hongkongais de Rothrock. Cela est bien dommage considérant le talent martial de cette dernière. Cela dit, China O’Brien n’avait pas le même type de vedette que les films de Bruce Lee et Jackie Chan et n’était pas tout à fait destiné au même genre de public.

China O’Brien ne semble pas avoir remporté le succès escompté en salle. Par contre, il aurait été plus populaire en tant que produit DVD et aurait ainsi contribué au développement du marché des films d’action « » direct to video » » (dtv) au cours des années quatre-vingt-dix. C’est d’ailleurs là que Rothrock poursuivit sa carrière une fois que sa phase hongkongaise terminer.

Maintenant vieux de plusieurs décennies, China O’Brien peut être considéré comme une antiquité filmique passablement vétuste. Bien qu’il s’agisse du premier film martial féminin provenant des États-Unis son importance historique et ses qualités formelles sont assez limité.

Il pourrait quand même être d’un certain intérêt comme curiosité pour des admirateurs de Rothrock même si le film ne se compare en aucune manière à ces films hongkongais. La seule nouveauté que China offre par rapport aux films Made in H-K est d’entendre l’actrice parlée avec sa propre voix de même que le spectacle un tant soit peu ludique de la voir se bataillé avec de gros red-necks.


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 10/28/2018

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