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Mad Mission 2 (1983) |
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La série des « Aces go Places » est représentative des films de Hong Kong des années 80. Le kung fu traditionnel est passé de mode, et les chorégraphes ont dû s’adapter à une action plus urbaine. Si le public est toujours friand d’affrontements à mains nues, cela ne suffit plus à le divertir. En 1983, Jackie Chan a prouvé que son style pouvait s’exporter en occident avec son petit rôle dans Cannonball Run, et Sammo Hung a instauré de nouveaux standards d’action avec des films comme Carry on Pickpocket ou Winners and Sinners. Ce mélange de comédie, de combats, et de cascades motorisés ouvre la porte à toute une génération de réalisateurs, et les années 80 seront témoins de l’explosion des comédies d’action et des polars urbains.
Eric Tsang, plus connu pour son physique bonhomme et sa capacité à passer du rire aux larmes, est pourtant loin d’être un amateur lorsqu’il réalise ce second opus de la saga. Après deux kung fu comedy mettant en scène le duo David Chiang/Norman Chu et un pseudo remake de The Party avec Peter Sellers, l’homme est prêt à diriger un autre duo : Sam, le dernier des frères Hui, superstar de la chanson et acteur pour son grand frère, et le producteur Karl Maka.
Véritable buddy movie, Aces Go Places II rappelle énormément la construction d’un « Pom Pom ». Même dynamique du duo d’amis gaffeurs que rien ne pourra séparer, une épouse qui vient compléter la fine équipe, des situations de vaudeville, de l’action efficace dont le but est plus de faire rire que de gagner des prix de chorégraphie… Et il faut avouer que la recette fonctionne au moins aussi bien.
Plus axé action que la série avec Richard Ng et John Sham, Aces go Places n’est pas avare en poursuites en véhicules : voitures, camions, motos et même vélos offrent au spectateur quelques cascades des plus spectaculaires, histoire de ne pas laisser le rythme retomber. Les combats sont plus anecdotiques mais restent efficaces, ce qui est le minimum quand Lau Kar Wing est aux chorégraphies. De ce point de vue, Sam Hui manifeste une belle énergie, et même s’il a prouvé dans Dragon From Russia qu’il n’était pas capable d’enchaîner les mouvements compliqués sur un même plan, il se montre très crédible pour les actions simples. On notera également un caméo de Joyce Mina Godenzi, qui attendait encore son heure pour distribuer les coups dans ses propres aventures, et s’entraînait avec bonheur ici.
La réalisation d’Eric Tsang est tout à fait dans le ton du film : sans génie, mais efficace et énergique. Les acteurs peuvent s’en donner à cœur joie et cabotiner comme seuls les acteurs de Hong Kong peuvent le faire, sans pour autant verser dans le trop. Les références au cinéma occidental sont nombreuses, notamment avec ce faux sosie de Clint Eastwood, appelé Harry, et donc chaque apparition est accompagnée de la musique du Bon, la brute et le truand.
D’un point de vue historique, cet opus est également intéressant pour d’autres raisons. Dans le premier « retour vers le futur », Robert Zemeckis chambrait gentiment la science fiction telle qu’elle était dépeinte dans les années 50. Même si le film d’Eric Tsang n’est pas réellement un film de science fiction, les gadgets et véhicules témoignent d’une volonté de faire dans le high tech. Les motos et voitures ont des formes très géométriques, ce qui ne manquera pas d’amuser le spectateur témoin de l’arrondissement général de nos véhicules. Les robots sont archaïques et ressemblent fort aux jouets que les enfants à l’époque. Même pour l’époque, cette technologie semble dépassée, mais c’est aussi ce qui fait le charme du film.
Aces Go Places II n’est certes pas indispensable, mais tout fan des actionners ou des comédies de hong kong des années 80 ressentira immanquablement la nostalgie l’envahir.
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Léonard Aigoin 7/8/2009 - haut |
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