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Critiques Express

Fist Of Fury    (1995)
Dans le monde de l’audiovisuel hongkongais, la télévision est intimement liée au grand écran. En effet, qui n’a jamais entendu dire que telle actrice devenue superstar avait fait ses débuts en animant un show télé pour enfants pour la TVB, ou que tel réalisateur ayant connu le succès international a fait ses premières armes en signant des séries télé ? Véritable tremplin pour artistes en herbe, la télévision est à une certaine époque presque devenue un passage obligé pour ceux qui désiraient ensuite faire du cinéma. D’autre part, il n’est pas exclu que les figures devenues célèbres (re)viennent dans le petit écran pour participer à des séries dont le succès est quasi assuré à l’avance. Le cinéma et la télévision peuvent par ailleurs exercer des influences mutuelles : si un film fonctionne bien au box office, il sera envisageable d’en reprendre le principe et de l’adapter pour la télévision, et vice versa.

Ainsi, la série télévisée Fist Of Fury naît probablement du succès tout frais de Fist Of Legend, lequel est un remake du Fist Of Fury avec Bruce Lee. Le début et la moitié des années 1990 marquant un retour en force du film martial dans une peau neuve (les indéniables succès des OUATIC, Fong Sai Yuk et autres), la télévision se devait d’exploiter le filon. Ce qu’elle fera notamment avec la série Fist Of Fury confiée à Benny Chan qui n’était alors pas un débutant. Il a en effet à son actif plusieurs films dont le très bon A Moment Of Romance et sa suite, quand il s’attaque à la réalisation de la série. L’idée est de retracer le parcours de Chenzhen, jeune homme doué au combat et se faisant un devoir de venger son maître Huo Yuanjia dans un Shanghai que le Japon ronge peu à peu. L’histoire, inspirée de faits réels et ancrée dans l’histoire de la Chine car traitant de l’occupation japonaise, est déjà connue de la plupart des chinois et a vu son héros interprété au cinéma par Bruce Lee (Fist Of Fury) et Jet Li (Fist Of Legend) dans ces deux films ayant chacun fait parler d’eux auprès de tous les amateurs de films de kung fu. Afin justement de ne pas trop faire écho à ces deux films de qualité, la série de Benny Chan en prend d’abord des airs de préquelle.

La série étant constituée de trente épisodes durant chacun entre quarante et quarante cinq minutes, une petite variation (par rapport à Fist Of Fury et son remake de Gordon Chan) a pu s’imposer au niveau du scénario qui couvre dans ses deux premiers tiers les faits antérieurs à ceux narrés dans les deux longs métrages plus haut cités. Le futur héros nous est donc présenté avant même son arrivée à Shanghai et sa rencontre avec Huo Yuanjia, lorsqu’il n’était qu’un jeune garçon de famille modeste, naïf et passionné par les arts martiaux du fond de son petit village de campagne. Nous sont donc décrites les origines de Chenzhen et la source de son tempérament combatif qu’il doit sans doute au massacre de ses parents par des bandits et au mépris que lui témoignaient les « riches » quand, arrivé sans le sou à la ville avec sa petite sœur, il redoublait sans cesse d’efforts pour la nourrir. Ce côté « préquelle » est appréciable mais s’étend peut être un peu trop sur la longueur, avec des péripéties un peu répétitives qui font stagner l’intrigue jusqu’à ce que Chenzhen fasse la rencontre de son shifu et qu’enfin, le spectateur ne comprenant pas le mandarin et déplorant l’absence de sous titres comme l’auteur de ces lignes, se trouve en terrain connu. La suite, tout le monde la connaît mais heureusement un nombre conséquent de rebondissements viennent dynamiser les péripéties du héros. Ce dernier est une fois de plus, et c’est là qu’on retrouve un élément forcément indissociable de l’histoire et qu’on trouvait déjà dans Fist Of Fury et Fist Of Legend, un prétexte pour magnifier les valeurs chinoises.

Le fait que probablement beaucoup de chinois apprécient de voir toujours des nouvelles adaptations sur le grand ou le petit écran d’histoires inspirées de faits réels comme celle de la présente série, n’est pas dû au hasard. Chenzhen, jeune chinois parti de rien et destiné à se battre contre l’envahisseur nippon pour vivre en paix dans son pays, est un héros comme d’autres, représentant symboliquement les ardeurs patriotiques du chinois se renforçant à mesure que les colons démoniaques tentent de transformer son pays. Ainsi Chenzhen, comme Fang Shiyu, Hong Xiguan ou bien sûr le célèbre Wong Fei-hong (symbole de la résistance chinoise face au colonialisme yankee) a la particularité d’avoir été maintes fois interprété devant la caméra souvent dans le but à peine caché de brosser le vieux sentiment rancunier du spectateur chinois dans le sens du poil. Ce qui explique sans doute que le Japon soit dans cette série représenté d’une bien péjorative manière, derrière les traits cruels d’un influent personnage prêt à tout pour installer le pouvoir japonais à Shanghai. Certains clichés ressortent évidemment des personnages japonais, austères, prompts à se sentir déshonorés (on n’échappe bien sûr pas au rituel du seppuku ayant pour cause la défaite logique contre le roi des kickers Donnie Yen) mais l’on ne sombre pas pour autant dans un racisme anti-japonais à demi avoué. En effet, exit les virulents sentiments anti-nippons que véhiculaient Bruce Lee dans Fist Of Fury et Wang Yu, enter une douce mais impossible romance shakespearienne inspirée de Fist Of Legend entre Chenzhen et Yumei, fille du puissant colon japonais. Un souffle de romantisme fleur bleue donc, et un personnage de traître chinois (le fils ingrat d’un important homme d’affaire shanghaien, de mèche avec les japonais) censés montrer que les japonais ne sont pas tous mauvais et que l’ennemi peut être chinois. D’ailleurs, qu’ils soient japonais ou chinois, les personnages aux vils desseins sont inévitablement confrontés au héros justicier de la série, Chenzhen, à qui Donnie Yen prête ses traits.

En 1995, trouver un acteur et artiste martial capable d’endosser le rôle principal de la série Fist Of Fury n’est peut être pas la chose la plus difficile au monde, les années précédentes ayant été le théâtre d’une effusion d’exploits martiaux à l’écran par des artistes tels que Chiu Man Chiuk, Hung Yan Yan, Jet Li, Yuen Biao, etc. Donnie Yen, auteur de quelques uns des plus beaux coups de pieds sautés de l’histoire du cinéma, s’impose comme un des choix convenables pour le rôle, avec sur sa carte de visite de véritables armes cinématographiques de destruction massive ayant pour titres In The Line Of Duty 4 ou Tiger Cage 2. Si on l’embauche pour interpréter Chenzhen, élève du maître Huo Yuanjia fondateur de l’école Jing Wu dont le style est toujours pratiqué à travers le monde grâce notamment à des maîtres comme M.Yuan Honghai installé en France, c’est bien sûr pour ses atouts physiques. Des aptitudes martiales dont il fait montre une fois de plus, mais l’acteur, qui possède un parcours quasi-similaire à ceux de Wu Jing et Jet Li dans la mesure où la carrière cinématographique vient chronologiquement après celle d’athlète professionnel en Wushu, n’est pas pour autant minable en tant que comédien. En effet, Donnie Yen est ici assez à l’aise devant la caméra et, même si elles ne sont jamais d’une savante composition, il assure avec talent les scènes de romance comme celles de colère. Dans les scènes de combat, il se prête à l’exercice difficile d’imitation de certaines mimiques de Bruce Lee qu’il associe à son propre style, dans certaines attitudes comme les gardes basses avec les mains écartées et le regard enflammé. L’hommage rendu à Bruce Lee passe évidemment par d’autres reprises de Fist Of Fury comme la visite mouvementée au dojo japonais, l’utilisation du nunchaku et d’autres détails qui renvoient au célèbre film du regretté Lee. La série repose d’ailleurs en grande partie sur les épaules de Donnie Yen qui en devient le meilleur pilier, lequel offre quelques combats savoureux.

Le réalisateur de la série n’est pas le seul à travailler également dans le monde du cinéma car en plus de quelques acteurs chevronnés en fin de course, Lau Chi Wing et Eddie Ko en tête, son chorégraphe Hung Yan Yan a déjà quelques travaux à son actif quand il co-signe les combats de cette série avec son acteur principal Donnie Yen. Les scènes d’action et d’affrontements, puisqu’il en est question, sont dans l’ensemble de bonne facture mais l’on a plus affaire à de gros morceaux de temps en temps qu’à de mémorables joutes à chaque épisode. En effet, certains combats sont plus soignés que d’autres et marqueront plus les esprits, comme celui qui oppose Donnie Yen a un boxeur au début du film, l’affrontement entre le héros et Hung Yan Yan ou encore le dernier épisode, véritable festin qui regorge de coups. Ces séquences, qui se rapprochent des scènes de combats de films de kung fu dignes de ce nom, souffrent tout de même parfois d’une sale manie de tout accélérer et de trop découper les échanges de coups en une trop grande quantité de plans dans un montage très serré. Ce qui n’empêchera pas de garder en mémoire de formidables moments de castagne en compagnie d’un Donnie Yen enragé, d’un Eddie Ko logiquement doublé et d’un jeune acteur présent dans les deux premiers tiers de la série et qui fait montre d’une talentueuse pratique des styles de Wushu du Sud.

A partir d’une histoire que le cinéma a fait redécouvrir aux chinois, Benny Chan brode des rebondissements et des péripéties qui sans problèmes parviendront à fidéliser le spectateur qui, même s’il n’a que faire des dialogues pourra du moins apprécier les combats malheureusement parfois mal filmés. Indispensable pour les fans de Donnie Yen et de l’histoire, dispensable dans son intégralité pour les autres qui se rabattront sur le remontage qu’un éditeur de dvd propose, ne contenant que l’ « essentiel » à voir de la série.
Florent d'Azevedo 8/25/2005 - haut

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 8/25/2005 Florent d'...

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