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Critiques Express

Bat Without Wings    (1980)
Le héros maléfique mi-homme mi-chauve-souris est une figure récurrente des épopées martiales romanesques. Sa présence au cinéma n’est donc pas étonnante, la plus connue étant le très bon Legend Of The Bat, mis en scène deux années plus tôt par le même Chu Yuan. Malheureusement, le résultat n’est pas aussi probant et le méchant semble tout droit sorti d’un groupe de hard rock dégénéré (Kiss et plus précisément Gene Simmons, pour ne pas le nommer !).

Le démoniaque Bat Without Wings terrorise la région en violant et assassinant sans relâche. Vingt huit épéistes décident de s’unir pour l’éliminer. De cette petite armée, seuls deux survivent et arrivent à leurs fins.
Cinq années plus tard, Bat Without Wings réapparaît. Pour sa première action, il décime un groupe de soldats et kidnappe la fille d’un chef de clan, Feng Ehr (Susanna Au Yeung Pooi San). Celle-ci revient quelque temps plus tard sous la forme d’un zombi et s’effondre en morceaux ! Tout semble accuser un chevalier, Xiao Qi (Derek Yee), qui va s’unir avec le père de la jeune fille et son fiancé (Goo Goon Chung) pour percer le mystère…

Comme souvent chez Chu Yuan, Bat Without Wings s’apparente à un bon vieux roman noir américain, du style Raymond Chandler, dans lequel l’intrigue est compliquée à souhait et dotée de nombreux (et invraisemblables) rebondissements. Pas étonnant que des spectateurs peu attentifs s’y perdent, les personnages étant nombreux – certains acteurs en interprètent même deux -, les situations sans cesse remises en question, le récit non linéaire (le réalisateur est un adepte des flash-back) et les styles très changeant (on passe du fantastique au wu xia pian traditionnel et vice-versa). Bat Without Wings est l’histoire d’une résurrection, celle d’un être maléfique dont le monde martial pensait être débarrassé à jamais. Tout d’abord sceptiques, les héros doivent se rendre à l’évidence : l’homme chauve-souris est bien vivant ! Mais alors qu’il tuait et violait sans réel objectif – si ce n’était celui de satisfaire ses bas instincts -, il semble avoir aujourd’hui un plan bien précis tant ses actes sont réfléchis et ciblés. Le monstre est à la recherche de deux sabres qui, une fois réunis, sont censés mener à des trésors martiaux…
Injustement accusé du meurtre d’une petite armée de surveillance et dans l’obligation d’assurer sa défense, le chevalier Xiao Qi (Derek Yee) se lance aux trousses de l’homme chauve-souris et enquête parmi les différents clans. Chacun manipulant l’autre, il lui sera difficile de démêler les fils d’une intrigue où les mensonges et les non-dits sont légion.

Les récits à tiroirs et à rebondissement sont devenus au fil du temps la grande spécialité de Chu Yuan, peut-être à cause de ses multiples adaptations d’œuvres littéraires de Gu Long qu’il a réalisées pour la Shaw Brothers. Dans Bat Without Wings, il peut s’en donner à cœur joie tant l’histoire fourmille de caves, grottes, passages secrets, poison, statues gigantesques, etc. Mais il apparaît aussi clairement que Chu Yuan a tenté de renouveler un peu son éternel style de « wu-xia pian enquête » en y apportant des touches fantastiques. Ainsi, lorsque la fille du chef de clan revient de captivité, elle est dotée de réactions proches de celles d’un zombie.
Malheureusement, Bat Without Wings arrive un peu tard dans la filmographie du grand metteur en scène et, malgré ces tentatives de régénération, la sauce ne prend pas vraiment. Certes, on suit le film sans déplaisir et la performance stylistique propre à son auteur est toujours indiscutable, mais on n’est pas emporté par le récit : en quelques mots, on est plus frappé par l’esthétisme que par l’histoire, ce qui est bien dommage ! Pourtant, elle avait un potentiel dramatique et horrifique indéniable : imaginez un méchant que tout le monde croyait mort et enterré qui enlève et séquestre les femmes lui faisant penser à d’anciennes conquêtes !

Globalement, les acteurs de Bat Without Wings, tous de grandes stars maisons comme Chu Yuan aime les rassembler, sont convaincants dans leur rôle. Derek Yee n’est pas un artiste martial mais, à son habitude, se tire plutôt bien des joutes et sait quand laisser la place aux doublures. Ku Feng, en méchant de haut vol, est une nouvelle fois impeccable. Chu Yuan mise d’ordinaire plus sur son intrigue que sur les combats, qui n’ont de légitimité que s’ils la servent. Malheureusement, bien que chorégraphiés par Tong Gaai, ils semblent poussifs ou tout au plus satisfont le minimum syndical.

Le début des années 80 est une période difficile pour les réalisateurs de la Shaw Brothers. Le public délaisse les genres de prédilection (arts martiaux traditionnels) et la direction du studio réduit les coûts (elle investit de plus en plus dans l’immobilier et la télévision). Les créateurs, même les meilleurs, sont conscients de cette évolution et leur travail s’en ressent. Chu Yuan n’est pas épargné et, s’il demeure un des trois plus grands metteurs en scène du studio en activité, ses films se font de plus en plus répétitifs. Bat Without Wings fait partie de cette veine : une œuvre de qualité, certes, mais qu’on aurait aimé plus originale, plus jusqu’au-boutiste dans son récit et ses personnages. Timidité et création n’ont jamais fait bon ménage…
David-Olivier Vidouze 6/8/2005 - haut

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