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Critiques Express

Ninja Kids    (1982)
Joseph Kuo est un célèbre cinéaste indépendant auteur de plusieurs grands films de kung fu old school relativement sérieux (Seven Grandmasters, Mystery Of Chessboxing,…). Pour sa dernière réalisation, il se voit confier la délicate mission de travailler avec les cadors du cinéma bis taïwanais, parrainés par Robert Tai. Pari osé, étant donné la sagesse qu’incarne Joseph Kuo Nam Hung face à une équipe de déjantés qui feront peu de temps après des films comme Ninja Final Duel. Le pari est-il réussi ?

Ninja Kids démarre sur les chapeaux de roue avec un générique d’introduction ancré dans la tradition des films de kung fu : les futurs protagonistes se succèdent devant le spectateur en se combattant « pour de faux », référence directe au théâtre. Le décor rouge minimaliste, la lumière façon projecteur et l’accompagnement rythmique de percussions permettent aux acteurs de se donner littéralement en spectacle (apparitions et disparitions par l’éclairage, poses avant d’entamer le combat, etc.). Joseph Kuo s’inscrit directement dans la lignée des réalisateurs qui souhaitent démontrer que leur cinéma n’est fait que de trucs et de bricolage servant uniquement au divertissement. Et quoi de plus divertissant, truqué et bricoleur qu’un film estampillé « ninja » ?
Le film continue donc sur une présentation sommaire de ces guerriers de l’ombre, sautillant dans tous les coins et rappelant vaguement la magistrale intro de Duel to the death de Tony Ching Siu Tung. La voix-off en profite pour donner le contexte du film : un Japon emprunt de mystère, de danger et de complot qui n’épargne personne, pas même la Chine. Le grand méchant, chef ninja (Lu Feng, costumé avec une cape rouge et un sac à sapin) souhaite en effet mettre la main sur des dissidents réfugiés. Sa première prestation, un Méliès-like avec explosion colorée, décor en carton-pâte et porte tournante qui le fait apparaître dans un rire sardonique très 1900, contraste nettement avec le ton historique qui précède. Le reste du casting ne dépareille pas de l’ambiance : Alexander Lo Rei, roublard à casquette, Mark Long Kwan Wu, maître mendiant ultra-classe, Alan Lee, ninja en mode je-rigole-jamais et Chiang Sheng (comparse des Vénoms avec Lu Feng), aveugle qui, curieusement, se bat avec des handicapés moteurs. Sans oublier le mystérieux et violent Masque d’acier, une miss ninja péripatéticienne à ses heures perdues et, surtout, une pléthore de ninjas bondissants. Le tout se mélangeant sans difficulté dans une histoire d’héritiers et de magouilles vue et revue et ficelée avec une corde de marin.
Peu importe, l’amateur du mélange improbable entre sérieux japonais noir et blanc (genre Shinobi no mono) et délire taïwanais haut en couleurs est conquis. L’autre reste stoïque. Comment lui faire comprendre alors que Ninja Kids est un grand moment de divertissement et de plaisir brut, la cervelle déposée pas loin. Pas loin, mais pas trop près non plus.

Scénario basique, soupçon d’érotisme et violence à gogo sont en effet les valeurs chérissables et faciles à adopter pour qui souhaite s’aventurer dans les tréfonds du divertissement. Joseph Kuo ne déroge pas à ces principes universels et nous offre essentiellement un festival d’action. Sur ce terrain, le film est absolument satisfaisant. Offrant un nombre important de combats variés, répartis tout au long du métrage et bien intégrés à la narration, le réalisateur se permet, dans un contexte bis pas évident à maîtriser, de nous gratifier d’une mise en scène et d’un montage totalement dynamiques et admirables. Les différents plans fixes, caméras épaule et autres jeux sur la focale sont répartis et découpés de manière habile et nerveuse (avec des raccords-mouvement excellent) et n’ont rien à envier aux productions plus aisées de l’époque.
Car c’est un fait, Ninja Kids est un film objectivement pauvre. Mais subjectivement, ça dépote sévère. Tous les participants donnent d’ailleurs l’agréable impression de se sentir totalement concernés par les mouvements et positions qu’ils prennent. L’excellente utilisation des câbles donne quant à elle une dimension aérienne qui parachève l’impression globale de liberté maîtrisé, sommet du divertissement. On sent un vrai et grand travail derrière chaque chorégraphie (dirigées par Robert Tai) et on s’amuse à discerner un début de prise d’Alexander Lo qui, après avoir attendu que la caméra se mette en route, s’active fortement à castagner de manière à ce qu’on oublie déjà que ce n’est que du cinéma.
Cependant, Joseph Kuo n’oublie pas de nous rappeler à l’ordre et de s’amuser aussi. Ainsi a-t-on droit, comme de coutume dans le genre, à différentes exploitations de trucages artisanaux du cinématographe, comme le cut qui permet à un ninja de se multiplier, la pellicule que l’on inverse et qui donne des sauts incroyables ou encore le bout de plastique que l’on place devant l’objectif pour les scènes de flash-back. Tous ces trucages nous rappellent toujours les fantômes du cinéma muet où ce qui importait était uniquement ce qui était projeté à l’écran. « Peu importe que cela fasse faux » serait un peu le mot d’ordre du film. Aussi on ne s’étonne pas d’assister à des combats accélérés qui, associés aux caricatures des acteurs (Alexander Lo, toujours prêt à faire Bruce Lee) et des ninjas (constamment en mouvement et s’éclatant au sol comme dans un film burlesque), donnent toute la dimension comique volontaire pour prendre le recul nécessaire face à cette grande farce qu’est Ninja Kids.

Alors, oui, ça reste un film fauché avec des délires qu’il faut réussir à accepter pour peu qu’on ait un minimum de raison. Quant aux amateurs de bis, peut-être seront-ils déçus de la relative sagesse de l’ensemble qui ne rivalise pas avec les futurs gros délires des "ninjateries" de Robert Tai. Mais c’est justement ce milieu bien proportionné par Joseph Kuo qui fait de Ninja Kids un film tous publics. Un divertissement populaire en somme, un pari réussi donc, et de surcroit accessible par tous dans un dvd avec une VF tordante.
Maxime Brun 9/5/2007 - haut

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 9/5/2007 Maxime Brun

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