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Kickboxer King (1991) |
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Joseph Lai et Godfrey Ho sont les deux piliers de la IFD. Cette compagnie basée à Hong Kong n’a pourtant que très peu produit de films à destination des cinémas locaux. Au contraire, la spécialité des deux compères consistait à acheter à l’étranger (Thaïlande et Corée essentiellement) les droits de films ou dessins animés pour mieux les revendre (après remontage maison à la hache) du coté de l’Occident. Mais revendre directement ces films n’était pas toujours d’un potentiel commercial suffisamment élevé. Un traitement plus drastique était nécessaire. En premier lieu, il fallait sentir dans quel sens le marché de la vidéo internationale convergeait. Il suffisait alors de faire appel à quelques acteurs Occidentaux basés à HK pour leur faire tourner diverses scènes dans le cadre d’une intrigue passe partout. Le résultat était ensuite mélangé à l’œuvre étrangère pour un résultat que leurs auteurs voulaient impossible à suspecter.
Kickboxer King est une de ces œuvres 2 en 1. La mode visée par IFD est bien sûr celle du Kickboxing initialement lancée par Jean-Claude Van Damme. Godfrey Ho (ou son assistant) se charge de filmer la moitié du film à Hong Kong tandis que l’autre partie est comblée par l’adjonction de scènes de combats (très majoritairement) en provenance de Thaïlande. Malgré les illusions que pouvaient abriter Lai et Ho, qui avaient annoncé le film comme le « Rocky 3 du kickboxing » ( ! ), le résultat est juste calamiteux.
Evidemment, le mélange des deux époques et location ne peut aboutir à un scénario cohérent et ce malgré tous les efforts du monteur. Kickboxer King propose donc d’un coté une classique histoire de rivalités au sein du petit monde des Kickboxers. Il s’agit bien évidemment de la partie filmée à Hong Kong. A coté de ça, on suit les efforts de policiers afin de mettre fin à un trafic de drogue supposé avoir un lien avec les matchs de Kickboxing. La partie Thaïlandaise donc. Difficile de juger cette dernière sur autre chose que ces combats car le montage proposé par Lai et consorts n’a pas conservé grand-chose d’autres. A défaut, on peut tout de même apprécier l’agressivité des chorégraphies de Panna Rittikrai (proches de celles faites à HK dans les années 80, la précision et la fluidité en moins) et son goût du ralenti. On trouve d’ailleurs déjà certains mouvements et idées de cascades qui seront réexploités pour ses œuvres avec Tony Jaa. On ne félicitera pas Lai pour la manière dont il commercialise ces œuvres méconnues mais c’est tout de même une occasion à peu de frais de s’initier aux spécificités de la baston Thaïlandaise, un peu comme la VHS Les Meilleurs Combats d’Arts Martiaux l’avait fait en son temps pour l’action à la HK.
C’est à Hong Kong que ce qui forme l’essentiel du film, scénaristiquement parlant, a été tourné. Malheureusement, c’est le je m’en foutisme le plus total qui semble prédominer à tous les niveaux. L’histoire n’est qu’un vague bricolage de clichés en vigueur dans les films de Kickboxing des années 80 avec le héros déchu qui remonte la pente à la force de ses poings. Bien sûr la réalisation de Ho (ou d'un quelconque autre exécutant) ne fait qu’enfoncer un peu plus l’aspect vide du scénario avec sa mise en scène plate comme la poitrine de Gigi Leung. Les premiers rôles sont tenus par 3 des acteurs occidentaux les plus actifs de la période 89/92 à Hong Kong, de retour du tournage d’Operation Condor si l’on en croit les beaux coups de soleil qu’arbore Bruce Fontaine. Kickboxer King est d’ailleurs la première occasion pour l’artiste martial de jouer un premier rôle héroïque mais le Canadien ne semble pas avoir trop d’illusion sur l’envergure du film et fait le strict minimum. Son comparse Nick Brandon est un peu plus motivé mais son look mi baba cool mi mendiant ne l’aide pas beaucoup. Enfin, Ken Goodman obtient un surprenant rôle de méchant. Son visage de gars sympathique nuit à sa crédibilité mais, l’un dans l’autre, c’est celui qui s’en sort le mieux de la distribution. Histoire d’économiser jusqu’au bout, Godfrey Ho a laissé ses deux « stars » s’occuper des chorégraphies. Malgré la petite expérience acquise sur les plateaux, leurs combats sont tristement routiniers, sans intensité ni techniques impressionnantes. A leur décharge, on peut penser qu'il ne leur a pas été laissé beaucoup de temps pour les tourner.
Produit typique de la IFD, Kickboxer King est une œuvre bâtarde à la médiocrité rampante. Les amateurs de films de Kickboxing à la recherche d’une touche HK seraient plus inspirés de se tourner vers King Of The Kickboxers.
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Arnaud Lanuque 9/10/2007 - haut |
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