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La Vie fantastique de Bruce Lee (1976) |
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La Bruceploitation est un sous-genre paradoxal : on a beau adorer les films avec Bruce Lee, rien n’empêche de trouver divertissantes ses pâles imitations.
Et pourtant les films mettant en scène des faux Bruce Lee sont pour la plupart mauvais (Fist of fury 3, Bruce Lee fights back from the grave), certains étant même de grands moments de solitude pour le spectateur (Dragon lives again, Le cri qui tue). Seuls quelques un font preuve d’un minimum de talent et parviennent à offrir de l’action de qualité (Le jeu de la mort 2, Les 6 épreuves de la mort).
Parmi les nombreux clones de Bruce Lee, l’acteur Bruce Li sera celui qui aura le plus de succès et, aujourd’hui encore, est considéré comme le meilleur des faux Bruce Lee. Choix étonnant compte tenu de l’absence de charisme de l’acteur, de ses faibles capacités martiales et de ses films bien trop sages. Quitte à aller dans l’exploitation pure, autant y aller gaiement (voir l’hystérique Bruce Le).
Bruce Li sera l’un des premiers acteurs à imiter le petit dragon (Bruce Lee - A Dragon Story, Goodbye Bruce Lee et sa chanson entraînante « The king of Kung Fu »). Contre toute attente, le public ne rejette pas ces films, au contraire, ils sont même auréolés d’un petit succès bien réel (les spectateurs voulant voir du Bruce Lee, on leur en donne la possibilité). Logiquement, la Bruceploitation va intéresser de plus en plus de metteurs en scène, dont Ng See Yuen, l’un des rois du Kung Fu indépendant.
Celui-ci décide de mettre sur pied une biographie de Bruce Lee en se concentrant exclusivement sur la période adulte de l’homme, à savoir ses années de galères aux U.S.A., sa reconnaissance dans le monde des arts martiaux et enfin son triomphe au cinéma. Choix logique, Bruce Li y tient le premier rôle.
Succès au box-office, Bruce Lee true story (La vie fantastique de Bruce Lee) possède plus d’ambition que la plupart des faux Bruce Lee. Mais l’ambition ne faisant pas tout, le film n’est pas vraiment une œuvre de qualité.
Ng See Yuen a voulu faire les choses en grand : multiplication des lieux où se déroule l’action (pour un Kung Fu old school, c’est assez rare), budget confortable, figuration plus imposante que la moyenne, Bruce Lee true story ne rentre pas dans la catégorie des films fauchés et impose une qualité artistique largement au-dessus de la Bruceploitation lambda. Mais malgré tous ses efforts, le métrage n’arrive pas à dissimuler ce qu’il est vraiment : une opération mercantile. Plus qu’une biographie, nous sommes en présence ici d’une accumulation de combats prenant pour cadre des moments clés de l’existence de Bruce Lee en occultant totalement sa vie de famille. Bruce Lee est un castagneur, point. A la trappe le père de famille, l’homme torturé, la star mégalo. Tout ce qui compte, ce sont les victoires de Lee sur des adversaires anecdotiques lors de joutes peu trépidantes (comme d’habitude avec Bruce Li, les combats manquent indéniablement de puissance).
Seule sa liaison avec Betty Ting Pei et sa prise de substance illicite sont évoqués (histoire d’aller dans le sulfureux à l’image de Bruce Lee and I).
L’amateur (peu exigeant ou très fatigué) pourra trouver un certain intérêt à voir Bruce Lee en découdre avec des gangs aux Etats-Unis, donner une leçon à des mafieux derrière le colisée lors du tournage de La fureur du dragon ou encore remettre à leur place des cascadeurs sur le film Opération dragon.
Mais ces séquences s’enchaînent platement et l’on finit par attendre le générique de fin avec impatience.
Le film définitif sur Bruce Lee qui couvrirait l’ensemble de sa vie reste encore à faire. Rob Cohen réalisera en 1993 un superbe long métrage, Dragon : l’histoire de Bruce Lee, qui avait néanmoins tendance à privilégier l’aspect mythologique de l’homme au détriment de la réalité.
Il était en tout cas plus respectueux de la star et intéressant que Bruce Lee true story.
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Denis Gueylard 4/7/2007 - haut |
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