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Critiques Express

Thunder Cops 2    (1989)
C'est en 1989, soit l'année suivant la sortie d'Operation Pink Squad que Jeff Lau réalise ce petit Thunder Cops 2, film injustement sous-estimé dans la filmographie du bonhomme. Cette nouvelle itération du réalisateur sur le thème des fliquettes undercover met en scène Sandra Ng, cherchant à venger son père (Eddie Ko, le regard toujours affûté) abattu par Sunny Fang lors d’une opération de police.

On connaît le Jeff Lau fou, le Jeff Lau graphique, coloré et sautillant, mais on était loin de se douter que la personnalité capable de pondre le délirant A Chinese Tall Story ou encore un Chinese Odyssey 2002 très musical, cachait une facette sombre et violente (facette que le réalisateur campe ouvertement dans le film via l’un des second rôles). Loin des délires à la Haunted Cop Shop ou Operation Pink Squad, Thunder Cops 2 ne se contente pas de reprendre une bande de flics à des fins comiques mais propose un vrai polar sombre et brutal, ce qui peut surprendre lorsque l’on voit l’aisance du réalisateur à aborder le genre. Quoique, celui-ci nous avait déjà prouvé qu’il était capable de distiller une atmosphère sombre et de composer des scènes d’actions passablement réussies dans sa saga vampirique. Si le début du film se permet quelques petits écarts humoristiques, la suite du film est en revanche beaucoup plus sérieuse et obscure et n’a rien à envier à la production sans concession de l’époque. L’atmosphère du film, nocturne et froide place les personnages dans un contexte d’office bien différent de la séquence d’introduction comme si le réalisateur basculait progressivement dans ses propres ténèbres.

Cette plongée est l’occasion de montrer un renversement de statut particulièrement étonnant pour le personnage campé par Sandra Ng. Alors que celle-ci joue au départ une rookie maladroite, la suite nous la montre comme une femme forte, qui dégage à l’écran beaucoup de confiance. Un rôle surprenant de sa part, qui montre qu’à défaut d’avoir les compétences physiques d’une Michelle Yeoh ou d’une Cynthia Khan (après tout, Sandra Ng n’est pas une artiste martiale), elle est en revanche une véritable actrice, au jeu tout en nuance capable de passer avec aisance de la comédie à un rôle psychologiquement plus torturé. Un bon point à souligner à tous ceux qui pensent que son jeu ne repose que sur son faciès et ses oreilles. Le casting du film participe grandement à la noirceur du film. A ce titre, Sunny Fang présente une bonne gueule de raclure et il est bien dommage de voir que cet acteur fût sous-employé par l’industrie du ciné HK. D’autant plus que celui-ci tient aisément tête à un autre monstre de l’écran, à savoir Shing Fui On. Les personnages du film sont donc particulièrement sombres. On notera par exemple la présence de Ann Bridgewater en camée. Un aspect « badass » qui se dégage parfois lors d’un simple plan, où Shing Fui On entre dans le cadre pour lâcher un élégant « Pook Guy » et en ressortir. Si ça c’est pas la classe ! Cela n’empêche cependant pas le film de jouer la carte de la légèreté, notamment au travers du personnage de Stephen Chow avec qui Sandra Ng entamera une romance.

Les séquences d’action du film n’ont pas à pâlir de la comparaison avec le reste de la production hongkongaise de la fin des années 80. Si au début du film, les gunfights s’avèrent assez sommaires, très vite le réalisateur se montre plus ambitieux et met en scène des fusillades aux élans suspendus et plus oniriques. Qu’il s’agisse de la séquence où Sandra Ng entre chez Stephen Chow ou encore de celle du mariage sur l’escalier, il y a là un sens de la mise en scène particulièrement théâtral, où le suspense se retrouve étiré sur la longueur, évoquant le meilleur de De Palma (autant pour la mise en scène très Les incorruptibles que pour le suspense lié à l’héritage Hitchockien) mais aussi John Woo. Le combat final est quant à lui emprunt d’un véritable souffle westernien qui rend aussi hommage au chambara avec combat au sabre et jeu d’ombres chinoises. Le film propose aussi une scène d’action kung-fu dans la veine d’In the Line of Duty réussie mais anecdotique mettant en scène les performances physiques de Lam Siu Lau lors d’un combat assez hargneux.

Lors du dernier acte, une romance s’esquisse et le film devient moins froid, plus émotionnel. Cette rupture de ton assez inattendue n’est cependant pas gratuite puisqu’elle prépare le final, plus tragique que jamais, que le film tente de créer. Dommage cependant que la fin survienne aussi subitement. L’autre point noir au tableau vient des musiques au piano, véritable manque de goût qui vient appuyer excessivement l’aspect mélodramatique du film.

Si le film de Jeff Lau se montre un peu bancal et brasse les genres parfois maladroitement, il s’agit en revanche d’un vrai bon polar, tout droit issu des années 80 et emprunt de la folie qui possédait le cinéma de Hong Kong à l’époque. Avec sa noirceur et ses scènes d’action particulièrement réussies, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une pièce intéressante dans la filmographie du réalisateur.
Anel Dragic 2/9/2010 - haut

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 2/9/2010 Anel Dragic

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