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Critiques Express

The Web Of Death    (1976)
Rarement Chu Yuan sera allé aussi loin dans la magnificence des décors, la somptuosité des costumes et la qualité du casting (il manque peut-être seulement Ti Lung à l’appel…). Tout semble parfait dans The Web Of Death, de la mise en scène au scénario, et le film porte son auteur un peu plus près du statut de plus grand réalisateur de la Shaw Brothers !

Dès le générique de The Web Of Death, la rétine du spectateur est fascinée par le déluge de couleurs (nous découvrons des membres du Clan des Cinq Venins aux prises avec leurs ennemis qu’ils terrassent à l’aide d’une curieuse arme). Cela durera près d’une heure et demie.
Chu Yuan compose avec les éclairages – principalement rouges, bleus et verts -, les costumes – chatoyants et propres à chaque clan ou famille –, les décors – gigantesques et originaux – et les effets spéciaux – des classiques nappes de brouillard aux éclairs arachnéens -. Chu Yuan agit comme un peintre et sa volonté de maîtrise du matériau le conduit à ne tourner qu’en studio (les éléments naturels étant peu propices aux recherches esthétiques tendant vers l’onirisme).
Parmi les grandes réussites formelles de The Web Of Death, on pourra mentionner le palais sous terrain du Clan des Cinq Venins (Five Venoms Clan) où chaque chef de famille (araignée, serpent, mille-pattes, crapaud et scorpion) trône sur une sorte de balcon, affublé d’une arme le caractérisant (Chan Shen a ainsi une magnifique épée-mille-pattes !), en cercle autour d’une araignée géante qui crache de l’acide ! Baigné de rouge, ce décor est véritablement gigantesque et laisse imaginer quelle devait être la taille des studios de la Shaw Brothers. Jouxtant ce repaire se trouve le mausolée des ancêtres du Clan des Cinq Venins où est cachée l’arme absolue : pour l’atteindre, les téméraires chevaliers auront à triompher de nombreux pièges cruels et ludiques (d’ailleurs intégralement repris dans les aventures d’Indiana Jones !).
La magnificence des décors ne s’arrête pas en si bon chemin, mais il serait très long de les décrire tous.

Vous l’aurez compris à la lecture du résumé, The Web Of Death est un wu-xia pian mâtiné d’aventures féeriques, où des araignées magiques tissent des toiles énormes et vident les hommes toute substance organique. L’utilisation des effets spéciaux est donc de mise et, il faut bien l’avouer, ceux-ci ne sont pas très convaincants : araignée peinte à la main, toile géante à l’aspect corde même pas caché, musique tonitruante à chaque apparition de la bête... Tourné en 1976, le film n’a pas bénéficié des technologies qui ne tarderont pas à envahir les écrans du monde entier. Mais honnêtement, cet aspect quelque peu désuet des effets spéciaux n’est pas gênant étant donné que nous nous trouvons devant un récit féerique : le réalisateur ne demande pas au spectateur de croire à son histoire (il ne s’agit pas d’un film d’anticipation dans lequel il est indispensable qu’il puisse se projeter) mais de rêver, de laisser son esprit vagabonder à sa vision. Le contrat est donc rempli puisque Chu Yuan s’est appliqué à créer une telle ambiance dès le début de The Web Of Death. (On pourra d’ailleurs noter que le film préfigure de sept ans le similaire – dans l’esprit – Buddha's Palm.)

Le scénario de The Web Of Death a été écrit par Ni Kuang d’après un roman de Jin Yong. (Ni Kuang sera également le scénariste de Five Deadly Venoms, réalisé quelques années plus tard par Chang Cheh, et qui reprend le concept des « Cinq Venins ».) Rien d’extraordinaire donc à ce que nous retrouvions dans le récit des luttes de clans pour la domination du monde martial. Mais alors que ce type d’intrigue est souvent similaire d’un film à l’autre, celle de The Web Of Death bénéficie d’un travail d’écriture supplémentaire : Ni Kuang enrichit le récit de péripéties amoureuses et pirouettes narratives, sans pour autant le complexifier (défaut de bon nombre d’adaptations d’œuvres de Jin Yong ou Gu Long). Le spectateur a ainsi le plaisir de ne pas se perdre devant l'abondance des personnages et peut suivre sereinement leur destin. Une des caractéristiques de The Web Of Death est aussi la variété des genre que le scénario embrasse : le wu-xia, la féerie, le drame, l’amour (avec même une tentative un peu osée entre Angela Yu et Lo Lieh !) et l’humour. Un vrai panel de ce que le cinéma de la Shaw Brothers avait alors à offrir.

Si le héros de The Web Of Death est un chevalier (Yueh Hua), Chu Yuan donne la part belle aux femmes et notamment aux deux héroïnes magnifiquement interprétées par Cheng Li et Lily Li. Si Ti Lung avait eu le premier rôle masculin, nul doute que cet équilibre aurait été rompu. Cheng Li commence le film dans les habits d’un jeune mendiant effronté et se transforme bien vite en la fille d’un chef de clan : une des figures imposées du roman wu-xia !
Lo Lieh n’apparaît pas souvent (sommairement, au début et à la fin) mais il s’impose une nouvelle fois comme le méchant absolu, ne laissant que peu de chance à Ku Feng et Chan Shen, pourtant eux aussi vilains, de s’imposer.

Les chorégraphies martiales sont sous la responsabilité de l’indispensable Tong Gaai qui a pu, une fois encore, laisser libre cours à son imagination pour inventer de nouvelles armes ou des joutes originales (Wong Chung attaqué par des hommes qui jettent du feu, par exemple). L’utilisation d’armes « magiques » limite néanmoins son travail, les chevaliers s’affrontant de loin (moins de contacts et plus de mouvements) et utilisant d’autres moyens de combats (poison arachnéen, pièges, pyrotechnie, etc.).

The Web Of Death est le meilleur exemple de ce dont était capable le système Shaw alors au faîte de sa gloire : un film à la croisée des genres, à la fois moderne et classique, populaire sans être décérébré, à la production artistique de premier ordre et au casting de rêve. Tous ces ingrédients placés dans les mains d’un véritable auteur et l’on obtient un chef-d’œuvre !
David-Olivier Vidouze 6/6/2005 - haut

The Web Of Death    (1976)
Curieux mélange de fantasy et de kung-fu, cette œuvre démontre la recherche de diversification de la Shaw Brothers dans un genre relativement figé par ailleurs. Ce qui ne garantit pas forcément une réussite…

Résumer correctement « Web of Death » est une vaine entreprise, tant les rebondissement sont multiples, les genres mélangés et la narration même au cours du film chaotique ; et puis, il faut avoir vu les images pour le croire. Dans une pléthore de lieux différents, les décors du refuge du "Five Venoms Clan" détonne par son côté kitsch et plastoc. Au milieu de la salle principale trône une araignée rouge et caoutchouteuse du plus mauvais effet et portes, costumes et mêmes coiffes débordent de références arachnides. Les effets spéciaux sont directement repris des films de science-fiction américains de vingt ans plus tôt (entre autres, War of the Worlds pour les éclairs grattés à même la pellicule) et que dire de l’insert sonore d’une sirène sourde à chaque apparition de l’araignée ? Vu au premier degré, il s’agirait donc d’un wu xia pian mâtiné d’une forte dose de fantasy, dont l’histoire partirait dans tous les sens. Ce qui n’a pu être développé correctement, dans l’1h26 que dure ce film, est expliqué par des flash-back expédiés en quelques plans – souvent signe d’un mauvais traitement scénaristique. Le côté irrémédiablement kitsch, ainsi que l’intrigue abracadabrante réjouira les amateurs des ovnis filmiques, mais irritera également d’autres, plus regardants sur une certaine logique. Or, l’intérêt du cinéphile en herbe est éveillé quant à la découverte de Chu Yuan à la réalisation ; le joyeux foutoir prend quelque sens.

Illustre réalisateur récemment re-découvert par la sortie de plusieurs de ses films, la qualité de son travail est indéniable. Lié par la Shaw de réaliser parfois des films de commande, The Bastard était déjà un parfait exemple du compromis de Yuen quant à concilier impératifs de production et une certaine liberté expérimentale très personnelle. Web of Death en est un autre exemple. Si l’intrigue semble respecter scrupuleusement un cahier de charges imposé, Yuen se donne à cœur joie à une compilation impressionnante de toutes les formules typiquement shawiennes. Une sorte d’hommage à la filmographie passée des illustres studios. La scène dans l’auberge en début de film renvoie directement au fameux Come Drink with me et pléthore de films s’étant servis du même cadre. Le personnage de la petite mendiante est également un archétype des productions Shaw et repris de The Bastard réalisé par Yuen même. Le mausolée truffé de pièges est directement inspiré du Temple Of The Red Lotus (évoquant curieusement certains jeux vidéos de nos jours avec quelques décennies d’avance).

Le réalisateur - réputé pour ses deux Chinese Courtesans - amorce même une scène érotisante entre la femme du chef du clan des Five Venoms et l’infidèle bras droit – sans pousser le vice jusqu’à inclure une séquence entière. Si l’histoire part dans tous les sens, elle reprend pourtant tous les poncifs du genre (trahison, affrontement des clans, vieux maître sage). L’action haletante prend place dans pléthore de décors, tous visibles dans d’autres productions Shaw. Bien évidemment, les studios avaient monté leur système en utilisant d’un film à l’autre les mêmes décors, costumes et figurants, mais le nombre impressionnant contenu dans ce film n’est pas anodin. Yuen fait même un rapide détour par le Temple de Shaolin de la fameuse trilogie.

A noter, que certains de ces décors semblent même re-construits en studio, alors qu’ils avaient été montrés en extérieur dans d’autres productions ; comme si Yuen voulait pointer directement du doigt, que tout ceci n’est finalement que du cinéma…Malheureusement tout ceci n’est que suggéré, mais non abouti. Il aurait fallu compiler moins de choses, recentrer l’intrigue principale et surtout crédibiliser un iota la trame principale. Dans l’état, le résultat final ressemble plutôt à un fouillis indigeste au spectateur non averti. La mise en scène - d’habitude tellement maîtrisée par son réalisateur – est réduit au minimum syndical. Et que dire de ces nombreux inserts sur de faux bains d’acide ? Etonnant, alors que Yuen a fait preuve jusque là d’une épuration de plans inutiles de ce genre dans ses productions antérieures. Un film pour des spectateurs avertis; à prendre au énième degré et à regarder entre copains pour une franche rigolade.

Parmi les acteurs, Lo Lieh endosse une nouvelle fois les habits du vilain à abattre, prêt – cette fois-ci – à dominer le monde ( !). Lily Li apparaît au détour de quelques plans pour faire le bonheur de certains…
Bastian Meiresonne 8/11/2004 - haut

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