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Critiques Express

Death Traps    (1960)
Les emprunts Occidentaux aux films Hong Kongais sont bien connus de tous fans de cinéma de l’ex-colonie Britannique. On citera bien évidemment le « fameux » final de Reservoir Dog, copié sur celui de City On Fire, ou plus récemment la destruction d’un bidonville reprise de Police Story. Mais on a un peu tendance à passer sous silence les très nombreux emprunt faits par HK aux films Hollywoodiens. Bullet In The Head avec ses nombreux passages repompés sur Voyage au bout de l’Enfer par exemple. Une tendance qui ne date pas d’hier, comme le montre ce Death Traps, version Hong Kongaise des œuvres d’Alfred Hitchcock.

« Faire du Hitchcock » porte souvent une connotation négative. Pourtant le réalisateur Britannique n’a pas créé le thriller (le genre pour lequel il est connu mondialement), il n’a donc aucun droit dessus. Sa spécificité, c’est d’en avoir été un des illustrateurs les plus brillants, si ce n’est LE plus brillant. Que HK fasse des films du même style n’est donc pas en soi quelque chose de mauvais ou d’infamant. Tout ce qui importe, c’est que le réalisateur soit à la hauteur de l’héritage laissé par le gros Alfred. Wong Tin Lam, cheville ouvrière de la Cathay à l’époque de sa grandeur, livre avec Death Traps une variation Chinoise correcte à défaut d’égaler les œuvres du maître du suspense.

Le concept du film n’a en tout cas rien à envier à son modèle. Alfred Hitchcock avait en effet l’art d’impliquer le spectateur en basant ses films sur un personnage commun, ordinaire, à qui il arrivait une chose extraordinaire. Death Traps part du même principe. Jieyun est une femme typique des années 60, tendance petite bourgeoisie (le public type des productions Cathay). Son seul défaut, c’est sa discrète mais puissante addiction à l’alcool. Ce travers va servir de détonateur pour lancer l’intrigue de Death Traps. Jieyun va en effet, sous l’emprise de la boisson, demander à un petit boss du crime de faire assassiner celle qui épousera Shouli, son fiancé qu’elle croit en train de la tromper. Mais ce dernier n’avait fait que monter une petite mise en scène afin de la convaincre d’arrêter l’alcool. Et si Jieyun réussit bien à mettre fin à son alcoolisme chronique et se voit demander en mariage par Shouli, la voila également sous la menace de son propre contrat criminel… La mise en place de ces divers enjeux est assurée avec grand professionnalisme par Wong Tin Lam et son scénariste. Aucun élément superflu n’est présent dans le récit, rien qui pourrait détourner l’attention du spectateur du suspense qu’on veut lui raconter. Au contraire, tout est fait pour poser des bases solides au film en un minimum de temps et n’avoir plus qu’à laisser tourner par la suite une machinerie bien huilée. Le but est atteint puisque le reste du récit voit une Jieyun sous la menace constante d’attaques mi réelles mi imaginaires, assurant un rythme soutenu à Death Traps.

Cependant, le film ne peut pas rivaliser avec les chefs d’œuvre d’Hitchcock à cause de son manque de finition évident. Un long métrage est un travail collectif, et même avec un bon script, il faut prendre soin de tout le reste (réalisation, jeu des acteurs, direction artistique, musique…) pour accoucher d’une œuvre parfaite. Dans le cas de Wong Tin Lam, son travail est compétent puisqu’il parvient à maintenir le film prenant du début jusqu’à la fin… Mais certainement pas plus. Sa réalisation manque de finesse, se contentant d’être simplement illustrative. Une véritable recherche dans la mise en scène, un soin accru apporté aux cadrages (tel qu’il a prouvé en être capable avec Wild, Wild Rose) aurait permis au film d’acquérir une plus grande envergure que celle d’un simple sous Hitchcock.
Le père de Wong Jing n’est pas le seul responsable bien sûr. L’inconstance du casting a également sa part de responsabilité. Si Helen Li Mei joue les différentes facettes de son rôle avec un certain talent, on ne peut qu’être déçu par l’aspect « pilotage automatique » de la prestation de Roy Chiao. Son personnage manque trop de passion et de conviction pour pleinement convaincre. De même, Tin Ching « le dandy » n’est pas ce qu’il y a de plus crédible pour interpréter une crapule…
Mais le plus gros souci, c’est la faible qualité de la direction artistique. La Cathay était, contrairement à sa rivale la Shaw Brothers, un studio spécialisé dans les films urbains. En cela, leurs travaux se rapprochaient davantage des productions cantonaises mais avec une orientation plus bourgeoise. Death Traps obéit bien à ce credo avec ses personnages issus de la classe moyenne de l’époque et avec tous les stéréotypes qui y sont liés (la femme qui se réalise à travers son soutien à son mari). Cette marque de fabrique de la Cathay se retrouve aussi dans un tournage partiel à l’étranger, ici Macao, un lieu plutôt bien choisi pour illustrer ce genre d’histoire (ce n’est pas Johnnie To qui me contredira). Malheureusement, le studio est loin d’avoir la belle direction artistique de sa rivale et on ne peut que regretter l’impersonnalité chronique des intérieurs. Impossible de prendre ces grands murs blancs et ces quelques meubles spartiates pour de véritables maisons. Une constante du film qui, sans l’empêcher de rester plaisant, nuit à sa crédibilité et à la totale immersion du spectateur sur les traces de Jieyun.

Dommage que plus de soins n’ait pas été apportés à la production de Death Traps. Si cela avait été fait, le film aurait pu se placer aux cotés des nombreux thrillers réalisés par le gros Alfred sans avoir à rougir de la comparaison. Une occasion manquée donc, on devra juste se contenter d’un correct sous Hitchcock à défaut de plus.
Arnaud Lanuque 7/10/2005 - haut

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 7/10/2005 Arnaud Lan...

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