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Le Chinois se déchaîne    (1978)
Snake In The Eagle’s Shadow est à la fois le premier film mis en scène par le grand cinéaste/choréagraphe martial Yuen Woo Ping et le film qui a lancé Jackie Chan pour de bon sur la voie du vedettariat. À une certaine époque, l’idée que Snake et Drunken Master étaient les points de départ de la Kung Fu Comedy, créée par Jackie Chan à lui tout seul, était très répandue. C’était là une exagération simpliste bien que ces films aient effectivement constitué ensemble un point tournant dans le développement et la popularisation de la kung-fu comedy.

En 1977, le directeur des combats Yuen Woo Ping voulait faire le grand saut vers la mise en scène de films comme ses collègues Lau Kar Leung et Sammo Hung. En plus de créer des scènes d’action enlevées, ceux-ci avait également introduit de nombreux éléments comiques dans leurs films tels des kung-fu kids clownesques ou des duos contrastés humoristiques, et il semblerait que Yuen Woo Ping ait voulu aller lui-aussi dans cette direction. Ce dernier trouva un soutien en la personne de Ng See Yuen le plus grand producteur/ metteur en scène indépendant du cinéma de H-K avec qui il avait fait ses débuts comme chorégraphe en chef (Mad Killer (1970)) et travaillé depuis dans nombre de ses films (Secret Rivals Part 2, Invincible Armour)

Ng avait du flair pour découvrir des vedettes et exploiter des genres à succès tel le kung-fu au début des années 70 et maintenant il a du sentir que le kung-fu comique était la voie à suivre. Ng et Yuen s’entendirent très bien : Ng produisant et scénarisant le film que Yuen allait mettre en scène et chorégraphié. Ils décidèrent que le héros du film serait un kung-fu kid facétieux et que le cœur dramatique du film reposerait sur sa relation avec un mendiant truculent maître en arts martiaux, une sorte de personnage pittoresque récurrent dans le cinéma martial.

L’idée d’un tel duo peut avoir été inspirée par les personnages de Alexander Fu Sheng et Simon Yuen Siu Tien dans Shaolin Martial Arts (74) de Chang Cheh ou ceux de Gordon Liu et Chen Kuan Tai dans Challenge Of The Masters (77) de Lau Kar Leung. Le film de Yuen allait aussi reprendre certains éléments déjà vus dans le premier film de Sammo Hung : The Iron Fisted Monk, tel un kung-fu kid clownesque, une trame combinant vendetta et comédie, de même qu’un emploi conjoint de burlesque martial et d’humour irrévérencieux. Tout comme Monk, le film de Yuen serait également un film cantonais, langue de la comédie dans le cinéma local, alors que d’habitude, les films martiaux, même produits à H-K, étaient présentés juste en mandarin. Le fait que Yuen fut directement influencé par Monk ou si les similitudes entre son film et celui de Sammo sont dues à leur background commun de chorégraphes formés à l’opéra n’a jamais été éclairci.

Pour le casting du maître, Ng raconta plus-tard, qu’il a auditionné plusieurs candidats, mais qu’il s’agissait soit d’acteurs pas assez martiaux ou de maêtres martiaux pas assez acteurs. Finalement il engagea le propre père de Yuen, Simon Yuen Siu Tien qui était habitué à ce type de rôle. Trois frères de Yuen Woo-ping : Yuen Shun-Yee, Yuen Yat Chor et Brandy Yuen Jan Yeung allait également participé au film en tant que cascadeurs et chorégraphes, alors que Ng donna les rôles de méchants à son propre protégé, le grand kicker Hwang Jang Lee, de même qu’au disciple de ce dernier Roy Horan, un des rares gweilos à travailler dans le ciné kung fu durant cette période..

On raconte souvent que Ng See Yuen aurait voulu engager Alexander Fu Sheng qui était à l’époque le kung-fu kid le plus reconnu du cinéma martial. Toutefois, c’est une anecdote peu crédible, Fu Sheng étant un acteur sous-contrat pour les studios Shaw Brothers qui ne louaient pas leurs vedettes. Quoi qu’il en soit, Ng jeta son dévolu sur Jackie Chan, un jeune cascadeur qu’un autre metteur en scène indépendant, Lo Wei, essayait de transformer en nouveau Bruce Lee sous le pseudonyme de Sing Lung (« Devenir le Dragon »). Or le pauvre Jackie avait eu si peu de succès que, selon Ng, d’influents propriétaires de salles de cinéma protestèrent lorsqu’ils apprirent son choix. C’est probablement suite à la recommandation de Yuen Woo-ping que Ng s’intéressa à Jackie. Issu du même milieu de cascadeurs formés à l’opéra, Yuen connaissait Jackie et ses talents, et le jugea apte pour tenir le premier rôle dans son film. Le milieu du cinéma étant très petit à H-K il se peut aussi que Ng et Yuen aient été au courant des propres tentatives de Jackie de créer un kung-fu kid comique dans les films Half A Loaf Of Kung Fu et Spiritual Kung Fu pas encore sortis en salles. Ng ayant acquis les services de Jackie, ce dernier se plongea dans son rôle de gamin facétieux sérieusement, apportant même ses propres idées pour le jouer.

Pour Snake, Ng See Yuen aura concocté un scénario combinant non seulement l’action et la comédie mais également l’intrigue et le pathos afin de créer de la tension dramatique et rendre les personnages plus redoutables ou émouvants. Ng aura également introduit ou étoffé quantité de trouvailles comiques. Certaines des plus importantes étaient centrés sur le kung-fu kid. En effet, bien que ce dernier soit pris au milieu d’une trame de vendetta sanglante, il ne devient pas, contrairement à la norme des films martiaux de l’époque, un vengeur furibond mais reste toujours un jeune coquin expert en kung-fu, ce qui rend son personnage plus sympathique et accrocheur auprès du public et plus ouvert à la comédie.

Une idée astucieuse employée pour combiner rire et pathos était de ne pas faire du kid un personnage activement comique au départ. Présenté d’abord comme un souffre douleur sympathique mais pitoyable de l’école martiale où il travaille, le gamin est au centre de quelques situations burlesques mais qui se font à ses dépends, telles les fois où il sert de punching bag humain pour tester le kung-fu des disciples de l’école ou encore lors d’une séquence de kung-fu clandestine entre lui et le mendiant. C’est l’entrainement qu’il reçoit de ce dernier au milieu du film qui le transforme en combattant prodige, lui permettant enfin de donner sa pleine mesure tant physique que comique. Comme d’habitude dans le cinéma kung-fu, l’entrainement martial est dépeint comme tortueux, ce qui est nouveau, c’est sa tournure comique, l’accent étant mis sur les pitreries du kid, la discipline de fer du maître et la nature souvent farfelue mais efficace des exercices. Snake est le premier film à présenter ce type de scènes d’entrainement comiques appelées à devenir très vite l’un des éléments les plus emblématiques de la Kung Fu Comedy.

La comédie de Snake In The Eagle’s Shadow ne repose pas uniquement sur les facéties du kid et la roublardise du mendiant, en fait les plus gros rires du film sont suscités par les nombreux bouffons peuplant les écoles martiales, avec en tête l’inévitable Dean Shek Tien. Remplies de frimeurs, de cancres et de fiers à bras, les « koons » (écoles martiales chinoises) dans Snake sont bien loin de suivre les vertus martiales de Shaolin. Si présenter des écoles malveillantes étaient coutumier jusque là dans le cinéma kung-fu, en montrer de si vénales et d’une façon si caricaturale peut bien avoir été une grande première. Ici, l’humour irrévérencieux du film joue la carte de la satire, non de la parodie. L’idée de faire prendre avantage du look à la Jésus de Roy Horan en le faisant apparaître en missionnaire zélé est aussi délicieusement perverse. Malgré l’imposant dosage de comédie, presque aucun élément comique ne vient compromettre l’impression d’urgence que l’on retrouve dans la trame de vendetta. De même, malgré tous les combats et quelques tentatives de meurtre, la trame de la vendetta n’embrouille plus la dimension comique du film.

Autant le comique des koons joue la carte de la bouffonnerie, autant à l’inverse la relation entre le kid et le mendiant, se veut pleine de bonhommie. D’habitude dans les films martiaux, le maître est un noble vieillard que le héros vénère, alors que la figure du mendiant «cogne fou» est celle d’un trublion (d’ailleurs Jackie en avait croisé plus d’un dans ses films avec Lo Wei). Dans Snake, ces deux figures se fondent et bien que le mendiant finisse par enseigner son kung-fu, il demeure plus son ami que son maître. Le film met davantage de cœur à établir la relation chaleureuse entre les deux protagonistes qu’à poursuivre la trame de vendetta bourrée de clichés. C’est dans cette relation pas ordinaire que le film trouve son vrai nœud sentimental et sa grande fraîcheur. Les plus beaux moments du duo sont lorsqu’ils s’entrainent et s’amusent ensemble, notamment dans le délicieux numéro du «attrape le bol si tu peux». Introduit avant que le kung-fu kid n’apparaisse et aussi présent que lui dans la première moitié du film, le mendiant est vraiment le co-héros du film et pas uniquement un faire-valoir. Aussi conquérant que soit Jackie dans son rôle de kung-fu kid, Simon Yuen Siu Tien ne lui cède en rien en termes de charisme et sans lui le film n’aurait pas la même magie.

Le titre chinois de Snake She xing diao shou/ «la Main rusée de la forme du serpent» fait référence au kung-fu endiablé de Jackie. Dans la seconde moitié des années 70, le type de prestation martiale le plus populaire sont les styles animaliers (mante religieuse, tigre, singe, etc.). Des chorégraphes formés à l’opéra tels Sammo Hung, et Yuen Woo Ping ont sut créer des variations aussi exubérantes que féroces. La propre approche de Jackie Chan, présentée dans Snake, est dans cette même veine mais avec une gestuelle plus fantaisiste, truffée d’acrobaties tant pour rendre les affrontements plus haut en couleur que pour créer de la comédie. Comme son personnage n’apprend le kung-fu qu’à mi chemin, Jackie ne se bat que dans la seconde moitié du film. Il a quand même quelques opportunités de démontrer son agilité comme dans la scène de kung-fu clandestin et le numéro de «attrape ce bol ». Une fois devenu un kung-fu kid, Jackie rattrape le temps perdu avec une série de combats dont l’intensité dramatique et martiale croît au fur et à mesure. En tout, il est présent dans 5 affrontements, plus une scène d’entraînement supplémentaire. En ajoutant les duels impliquant d’autres personnages, cela fait 10 scènes d’action toutes superbement chorégraphiées de même qu’adroîtement agencées par le scénario pour faire la part belle à la comédie de même que quelques moments de suspense et de retournements surprises.

L’action du film ne repose pas juste sur les cabrioles martiales de Jackie. Après tout, 6 des 11 combats dans Snake impliquent le mendiant ou l'un des protagonistes du film qui comprend pas moins de 4 chorégraphes, (5 en incluant les contributions de Jackie). Le calibre des autres acteurs martiaux de Snake est également très relevé. Hwang Jang Lee est particulièrement formidable dans sa façon de terrasser ses ennemis tant avec sa savate foudroyante que sa féroce technique des serres d’aigle. Son allure cruelle et distinguée lui donne également un indéniable charisme. Acteur sous contrat pour Ng See Yuen, Hwang était sa botte secrète dans la mesure où si les vedettes changeaient de films en films, Hwang restait et garantissait un spectacle enlevé.

La façon dont l’action a été filmée est tout aussi cruciale que la chorégraphie et la prestation des acteurs. C’est là qu’entre en scène le réalisateur Yuen Woo Ping. Dès son premier film, celui-ci démontre ce qui restera son grand talent : celui de concevoir et d’orchestrer des scènes d’action complexes, hautes en couleur, à la fois parfaitement adaptées à l’ambiance dramatique ou comique d’une situation de même qu’au talent et à la personnalité des acteurs. À cela s’ajoute une indéniable maitrise du langage filmique qui capture et magnifie les affrontements notamment avec l’emploi des zooms et des vues plongées / contre-plongées.

La trame musicale de Snake contribua aussi à la « saveur » comique, dramatique voir même ésotérique du film. C’est un travail du compositeur Frankie Chan Fan Kei qui avait déjà composé la musique pour Iron Fisted Monk. Pour Snake, il conçut une bande son éclectique constituée de morceaux qu’il avait lui-même composés (certains dans un style occidental, d’autres en employant de la musique chinoise) soit emprunté à d’autres sources (notamment des extraits d’Oxygène de Jean Michel Jarre). Chan devint par la suite le compositeur attitré de la kung-fu comédie, œuvrant sur la plupart des titres les plus importants du genre.

Lau Kar Leung et Sammo Hung ayant connu des succès surprises avec leurs propres Kung Fu Comedies, Spiritual Boxer et Iron Fisted Monk, est-ce que la foudre allait frapper une 3ème fois pour le film de Woo-ping? La réponse ne se fit pas attendre lorsque Snake sortit en salle le 8 mars 1978. Bien qu’il n’égala pas le score de Game of Death ou de 36th Chamber Of Shaolin, les deux superproductions martiales de la Golden Harvest et de la Shaw Brothers sorties à la même période, le film connut un bien plus gros succès que n’importe quel autre film de kung-fu de Ng See Yuen et surpassa de peu le box-office du Iron Fisted Monk (à la fin de l’année le film se classa en 8ème position au box-office). Même Alexander Fu Sheng le premier kid martial du cinéma de kung-fu n’avait jamais connu pareil réussite. Il faut dire que tous les films de ce dernier avait toujours été en mandarin alors qu’avec le doublage cantonais de Snake, montré au public de Hong Kong, on présentait non seulement un kung-fu kid parlant leur dialecte mais dont les facéties reflétaient l’humour irrévérencieux local.

Ainsi donc, du jour au lendemain, Snake éleva Jackie d’underdog dénigré à kung-fu kid par excellence, imposa Yuen Woo-ping comme nouveau réalisateur, et donna enfin une nouvelle carrière à Simon Yuen. Face à leur réussite, Ng et Yuen s’attelèrent aussitôt à la production d’un nouveau film réunissant à nouveau Jackie et Yuen senior avec des idées comiques encore plus audacieuses, ce qui aboutit à Drunken Master.

Bien qu’on pourrait lui reprocher quelques facilités grossières tant dans son sens de l'humour bouffon que sa trame narrative (les pitreries niaises de Dean Shek Tien, la trame machinale de la vendetta, ce traître empoisonneur sorti de nul part), Snake n’en demeure pas moins un vrai petit joyau de la Kung Fu Comedy, superbement enlevé, diablement inventif et délicieusement sympathique. Le spectacle d’un jeune Jackie tourbillonnant d’énergie tant martiale que comique est magnifique tout autant que la prestation roublarde de Simon Yuen et les relations chaleureuses entre les deux compères. Bien que pas aussi reconnu que le mythique Drunken Master, l’importance du film dans le développement du cinéma-kung-fu est tout aussi primordiale et tout aussi amusante pour ceux qui aiment et apprécient un tant soit peu Jackie Chan, Yuen Woo Ping et la kung-fu comedy.
Yves Gendron 7/12/2011 - haut

Le Chinois se déchaîne    (1978)
Au début de la carrière de Jackie Chan, le réalisateur - producteur Lo Wei voulait en faire un héros sérieux, monolithique et bagarreur. Pari impossible tant Jackie Chan ne pouvait rentrer dans la peau d’un personnage sérieux de la trempe d’un Bruce Lee ou d’un Jimmy Wang Yu. Cette période noire pour Jackie Chan commença en 1976 avec La nouvelle fureur de vaincre (New Fist Of Fury), suite médiocre du célèbre film avec Bruce Lee, et se poursuivit jusqu’en 1978. Durant deux années, Jackie va tourner une dizaine de films ne correspondant absolument pas à sa personnalité. Néanmoins à deux reprises, Jackie va réussir à imposer de l’humour dans ses films : dans Le protecteur (Half A Loaf Of Kung Fu) et L’irrésistible (Spiritual Kung Fu), Jackie se montre comique à plusieurs reprises et nous avons droit à des situations burlesques dans le style de la Kung Fu Comedy. Jackie n’a pu avoir le loisir de poursuivre dans cette voie car quand Lo Wei (crédité comme réalisateur, mais en fait les films étaient tournés pour beaucoup par ses assistants, en particulier Chen Chi-Hwa) découvrit ces scènes, il fut terrifié du résultat (preuve qu’il n’avait rien compris à la personnalité de Jackie Chan) et reprit le contrôle des films. Les films étant systématiquement des échecs critiques et commerciaux, Lo Wei se désintéresse de son acteur principal et accepte de le confier à un autre producteur le temps de deux films. Une erreur de plus dans la carrière de Lo Wei. Ce producteur c’est Ng See Yuen, réalisateur qui vient de fonder sa propre société de production, la Seasonal Film. Ng See Yuen est pris pour un fou lorsqu’il exprime le désir de travailler avec Jackie Chan. En effet, celui-ci n’a jamais eu de succès au box office mais Ng See Yuen est sûr de lui.

Peu de temps avant, Lau Kar Leung avait eu un beau succès commercial avec sa Kung Fu Comedy Le combat des maîtres (Challenge Of The Masters). Ng See Yuen veut utiliser la même formule : humour, apprentissage, respect envers les maîtres et les traditions martiales, peu de violence et surtout des chorégraphies très élaborées, avec pour acteur principal Jackie Chan (certaines sources affirment qu’Alexander Fu Sheng aurait du tenir le rôle) et comme réalisateur, son ami Yuen Woo Ping. Woo Ping est déjà un chorégraphe confirmé, il a entre autre participé à Shaolin Martial Arts de Chang Cheh, le film qui posa les bases de la Kung Fu Comedy. Les trois hommes se rencontrent, Jackie Chan est extrêmement confiant, il va bénéficier d’une large liberté de création et son personnage lui correspondra plus.

La première production de la Seasonal Film Corporation est donc lancée : Le chinois se déchaîne (Snake in the eagle’s shadow / Eagle’s shadow). Le film sera un succès faisant de Chan une des plus grandes stars de cinéma à Hong-kong. L’approche de la Kung Fu Comedy de Woo Ping et Jackie Chan est plus burlesque, plus légère que celle de Lau Kar Leung. Reste que le film est une réussite. Chan s’amuse et cela se voit à chacune de ses apparitions. Tout ce qu’il n’a jamais pu faire chez Lo Wei lui est permis avec Woo Ping. Il interprète à la perfection son personnage de jeune garçon naïf qui va recevoir l’enseignement d’un vieux maître lui permettant de s’affirmer autant aux autres qu’à lui-même.

L’humour est très présent, très réussi, il s’intègre très bien au film. Même le très énervant Dean Shek se montre dans ce film assez amusant. La partie apprentissage du film est excellente. Le maître de Jackie Chan est joué par le propre père de Woo Ping, Yuen Hsiao-Tien (Simon Yuen). Ce choix constitue un véritable tour de force car Hsiao-Tien fut l’un des enseignants de la "China Drama Academy", institut où Woo Ping et Chan firent leurs apprentissages des arts martiaux. L’hommage est évident et sincère. D’ailleurs pour Chan et Woo Ping, la Kung Fu Comedy sera, entre autre, un moyen de tourner en dérision les brimades qu’ils ont subies durant leurs éducations à la dure à la "China Drama Academy". Le choix de Hsiao-Tien s’avéra judicieux et payant. Dans le rôle du maître, il est parfait et l’alchimie avec Chan fonctionne.

Côté réalisation, pour ses premiers pas, Woo Ping se montre bon mais par la suite, fera bien mieux. Pour les combats, rien à redire : du très bon travail orchestré par le maître qui nous montre plusieurs techniques de combats efficaces : Technique du serpent, de l'aigle, de la Mante Religieuse. Dans le rôle des adversaires de Chan on trouve entre autres Hsu Hsia et surtout Hwang Jang-Lee, acteur Coréen très impressionnant sur le plan martial qui jouera dans d’autres Kung Fu Comedy de la Seasonal Film. Souvent crédité comme directeur de combat, Woo Ping sera toujours aidé par ses frères Yuen Yat-Chor, Sunny Yuen Shun-Yee, Yuen Cheung-Yan et Brandy Yuen Chun Yeung pour concevoir les combats formant ainsi le Clan Yuen, très réputé pour les scènes d’arts martiaux.

Le chinois se déchaîne est une excellente Kung Fu Comedy, qui en quelque sorte servira d’entraînement à toute l’équipe pour le film suivant : Drunken Master. A noter que la version originale du film est plus compréhensible et cohérente que la version Française, encore une fois mal desservie par un doublage ridicule.
Denis Gueylard 8/25/2005 - haut

Le Chinois se déchaîne    (1978)
Après ce film, Jackie est devenu célèbre dans toute l'Asie, il représente donc un tournant capital dans sa carrière. Yuen Woo Ping a su, contrairement à Lo Wei, exploiter le filon Jackie Chan dans un sens original et novateur. Un film indispensable pour tout fan de Jackie Chan, mais aussi pour tous les amateurs de cinéma Kung-fu.
Benoît Duverneuil  - haut

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