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Critiques Express

The Golden Buddha    (1966)
Dans la moitié des années 60, la «James Bond-mania» a conquis les cinémas du monde. De la France au Japon quantité de studios cherchaient à lancer leur propre variante d’un espion, séducteur et dur à cuire qui est la cible tant de vamp sexy que de redoutables organisations subversives. À Hong-Kong, les Shaw Brothers s’essaient pour la première fois à la production d’un «spy caper» (spy = espion; caper = film de genre avec un degré d’humour) en avril 1966 avec Golden Buddha. Le film est tourné par le réalisateur à succès Lo Wei, et a pour vedette la plus viril des stars de la Shaw : Paul Chang Chung. Le tournage a lieu en partie en Thaïlande.

En fait, plutôt qu’un film à la James Bond, Golden Buddha évoque surtout les films d’Alfred Hitchcock, le grand cinéaste des spy caper, et plus particulièrement son chef d’œuvre La Mort aux Trousses (film que de nombreux spécialistes considèrent d’ailleurs comme le premier James Bond tant les artifices de la série tiennent de ce seul film). Le héros n’est pas un agent secret mais un Don Juan (adepte en karaté tout de même) qui se retrouve lancé dans un chassé croisé entre lui, de redoutables gangsters et une belle fille cueillie au passage. Par contre, le film saute de plain pied dans un univers pseudo-bondien lorsqu'on arrive à l’antre des méchants : une base secrète d’allure futuriste et qu’on présente le petit rituel du « chef qui tuent les subordonnés ayant faillit ». Le chef lui-même est vêtu d’un accoutrement (uniforme doré, cape et lunettes noires) tenant plus de la bande dessinée que du cinéma. L’intrusion des éléments « bondiens » ne dure que lors des séquences dans la base. Les démarcations entre les deux tendances Hitchcock/ Bond s’avèrent aussi brusques que boiteuses mais ajoutent quand-même un zest kitch aussi absurde qu’amusant.

Les Shaw ont du étudier de très près les films de Bond et d'Hitchcock pour pouvoir reproduire leurs conventions et leurs artifices. Ils avaient aussi les moyens adéquats pour créer les décors futuristes de la base secrète et les uniformes bariolés des gangsters. Toutefois, les Shaw n’avaient aucune expertise dans le cinéma d’action moderne ni d’affinité véritable avec le spy-caper. Lo Wei lui-même n’avait presque jamais réalisé d’autre chose que des drames jusque là dans sa carrière. Golden Buddha s’avère donc un film d’action et de suspense au récit archi-conventionnel, raconté, tourné et monté sans brio avec une efficacité tout juste passable. Bref, la sauce ne prend pas. La trame musicale a du panache mais il s’agit la plupart du temps d’extraits empruntés aux vrais films James Bond. La vedette Paul Chang en Don Juan aux poings d’acier exhibe peut être un certain charme bien mâle mais il est loin d’égaler le charisme et la verve que l’on retrouve chez Gary Grant et Sean Connery ses plus proche modèles. Son personnage demeure superficiel, le film ne s’attardant jamais à révéler ses mobiles pour intervenir. On sait juste de lui qu’il pratique les arts martiaux et que c’est un élégant séducteur. Le dénouement est le point d’orgue des défaillances du film, lorsque suite à une ruse saugrenue, les gangsters se dégonflent subitement en énergumènes chamailleurs. .

Quant aux scènes d’action, partie cruciale des films Bond, Golden Buddha ne montre aucune cascade, juste 2 ou 3 fusillades sommaires de même que quelques poursuites dont l’une se déroule dans les ruines de l’ancienne capitale Thaïlandaise Ayutthaya et qui évoquent la séquence mémorable de la fuite au Mont Rushmore lors du dénouement de la Mort Aux Trousses (le site sera également entrevu dans plusieurs films kung-fu subséquents, notamment; Skyhawk, Tournament et Shaolin Hand Lock). L’action du film consiste surtout en des bagarres de style judo/ karatéka dans lesquels les acteurs et cascadeurs se démènent beaucoup mais dont la chorégraphie est parfois approximative (les coups frôlent souvent leurs cibles de loin) et qui sont assez platement filmés. Il y a quand même un passage à retenir lorsque Paul Chang affronte l’acteur Feng Yi une véritable ceinture noire de judo (il fera face plus-tard à Bruce Lee dans la scène du dojo de Fist Of Fury), la qualité de l’action est alors un peu plus relevée.

En fait, les Shaw à l’époque n’étaient non seulement pas habitués à faire des films d’action. Des films centrés sur un héros masculin était tout aussi nouveau pour eux. Ce sont les stars féminines qui dominaient le cinéma d’alors et les stars masculines étaient reléguées au second plan dans l’importance et le prestige des rôles. Il est d’ailleurs intéressant de noter que bien que Paul Chang soit le héros de Golden Buddha, son nom n’est placé qu’en 3eme place au générique d’ouverture derrière Jeanette Lin Tsui et Fanny Fan Lai les vedettes féminines qui pourtant n’apparaissent que tardivement et occupent moitié moins de temps à l’écran que Paul Chang.

La coquine et voluptueuse Fanny Fan (surnommée la Brigitte Bardot d’Asie) joue le rôle d’une vamp aguicheuse qui cherche à séduire le héros notamment en exhibant son derrière (ça aussi c’était nouveau à l’époque). Par contre Jeanette Lin qui apparaît à la suite est une ingénue très sage. Jusqu'à date dans sa carrière de star elle avait surtout joué les premiers rôles. Dans Golden Buddha elle se voit reléguer au rang assez accessoire de demoiselle en détresse. Toutefois, il y a un curieux petit retournement vers la fin du film puisque s’est son personnage qui résoud l’énigme du bouddha doré et grâce à une ruse désespérée parvient à déboussoler les criminels au dernier moment.

À l’époque de sa sortie Golden Buddha a du épater bien des chinois pour la nouveauté de voir un homme d’action suave et séducteur d’origine asiatique. Tout un changement avec le héros mâle traditionnel qui selon l’éthique ayant jusque là dominait le cinéma chinois depuis l’après guerre était défini plus par la souffrance qu’il endurait que par des actes d’héroïsme. Le succès dut être assez grand pour encourager les Shaw à produire toute une série de spy caper au cours des années à suivre, incluant Angel With The Iron Fists, (avec la starlette débutante Lily Ho toujours mis en scène par Lo Wei), Asia-Pol avec "Jimmy Bond Wang Yu" de même que Black Falcon, Operation Lipstick et Kiss and Kill dans lesquels Paul Chang reprenait du service. Mis à part Angel, tout ces films ont été mis en scène par des cinéastes japonais engagés par les Shaw qui eux avaient le savoir faire nécessaire pour mettre en œuvre des films d’action contemporains. Longtemps disparus de la circulation, la plupart des pseudo Bond Shaw ont refait surface au cours des années 2000 en format DVD/VCD ou sur le net.

En tant que film spy caper asiatique mi James Bond / mi Hitchcock Golden Buddha se qualifie comme une curiosité historique rétro-kitch C’est un bon exemple de cinéma « made in Shaw » avec ses ressources et ses limites. Les décors futuristes de la base secrète et quelques maladresses dans les tentatives de faire du pseudo bond font aussi un peu sourire ici et là. Ceci dit, tant les spy caper de Bond et de Hitchcock étaient des modèles de thrillers enlevés et spirituels, tant Golden Buddha ne s’avère n’être qu'un pastiche plutôt prosaïque et indigent.
Yves Gendron 11/9/2010 - haut

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 11/9/2010 Yves Gendr...

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