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Critiques Express

Vice Squad 633    (1979)
Wa Yan est le type même du « réalisateur éclair » qui n’a pour production connue à ce jour qu’un ensemble de trois longs métrages, tous réalisés en 1979, deux films policier et un film d’arts martiaux. Difficile donc d’en faire rétrospectivement un véritable auteur. Il serait en fait plutôt à classer du côté des artisans honnêtes mais sans génie, tombés dans la réalisation cinématographique on ne sait comment, et disparus aussi vite qu’apparus.

En cette fin des années 70, alors que les films d’arts martiaux traditionnels périclitent et que la kung-fu comédie remporte tous les suffrages, un nouveau genre prend son essor, le film policier. Son atout principal pour les petites compagnies indépendantes ou économes : son coût de production des plus faibles. En effet, l’utilisation de décors et de costumes contemporains permet de réduire les budgets, tout comme la mobilisation d’acteurs peu connus et moins spécialisés (il est plus onéreux d’embaucher un acteur doublé d’un artiste martial qu’un simple acteur). Enfin, l’intrigue policière est principalement focalisée sur la conduite de l’enquête, loin des affrontements pyrotechniques ou des poursuites en voiture en pleine ville ; une ou deux scènes de ce type suffisent, judicieusement placées au milieu et à la fin du long métrage. En suivant cette recette, une compagnie – certes artistiquement peu ambitieuse - pouvait très rapidement mettre sur pied un film, le tourner et en récupérer les bénéfices.
Vice Squad 633 est de cette veine-là, avec un réalisme affiché d’emblée par l’intermédiaire d’une voix off qui nous narre la création de la section. Etonnante rupture de ton, le film s’aventure brusquement sur le chemin de la comédie sociale avec une chanson dont les propos mettent en garde les jeunes afin qu’ils ne tentent pas de devenir conducteur de bus… Cet intermède permet habilement au réalisateur de nous présenter le héros principal de Vice Squad 633, un brave prolétaire (Hon Gwok Choi) qui essaie tant bien que mal de joindre les deux bouts. Par son entremise, le spectateur se retrouve au centre d’une intrigue policière classique opposant forces de l’ordre, la « brigade du vice » chargée de lutter contre la prostitution, les jeux clandestins et le trafic de drogue, et une impitoyable bande de malfrats dirigée par un chef machiavélique (Jeng Kei Ying). La spécialité de cette dernière, empoisonner policiers et policières puis les mettre en scène déshabillés et enlacés dans de petits motels sordides.

La trame pourra paraître usée jusqu’à la corde à nombre de personnes, certes, mais la force du scénario, témoin de l’habilité de Wa Yan, réside dans la mise en œuvre d’astuces scénaristiques foncièrement originales dans le cinéma « classique » de l’époque. Tout d’abord, le spectateur ne pourra que constater le refus du sensationnalisme et la prise de position sociale du metteur en scène. En effet, aux poncifs habituels des films policiers – coups de feu, poursuites, affrontements, homme de loi infaillible et incompris -, le réalisateur substitue la peinture d’une classe moyenne, voire prolétaire, majoritaire à Hong Kong et méprisée par le colon britannique. Le conducteur de bus qui s’adonne à la drogue ne le fait pas par « vice » ou par « désœuvrement » : c’est la dureté de son labeur et ses soucis qui le poussent à y goûter. Tous les protagonistes du film – même les chefs de triade – vivent dans des endroits peu reluisants, loin de ce qu’il est coutume de découvrir dans ce type de peintures. De plus, le réalisateur privilégie l’enquête et s’attache à montrer le travail quotidien d’une équipe qui n’a de cesse que de démasquer et capturer les auteurs des meurtres de confrères. La démarche est moins spectaculaire mais finalement beaucoup plus riche. Autre grande originalité qui n’est pas sans rappeler le Psychose d’Alfred Hitchcock, la mort en plein milieu du film de celui qu’on croyait être le héros ! Ainsi, le policier incarné par Mang Ding Goh que le spectateur a suivi pas à pas dans son enquête et qu’il a appris à aimer, est assassiné par les malfrats. Unique lien positif entre les deux parties du film (outre les triades qui perdurent), le petit conducteur de bus.
Comme poussé par la production, Wa Yan fait tout de même quelques concessions au genre de l’exploitation en offrant au public de courtes scènes de nudité. Elles demeurent cependant toujours justifiées par le récit.

Au scénario, aux chorégraphies et en chef de bande, nous retrouvons Jeng Kei Ying, talent à multiples facettes immédiatement identifiable grâce à ses longs favoris. Très convaincant dans son rôle, il est épaulé par le vétéran Fung King Man et l’intéressant Homer Cheung. Pas de vedettes, mais des acteurs suffisamment rares pour que le spectateur ne soit pas distrait et que le réalisme triomphe. Hon Gwok Choi est lui aussi parfait, tour à tour comique, émouvant et fort.

S’il n’est pas un chef-d’œuvre, loin s’en faut, Vice Squad 633 est un véritable petit classique du cinéma de genre de la fin des années 70, où le réalisme social flirte avec le réalisme policier.
David-Olivier Vidouze 9/12/2008 - haut

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