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Critiques Express

Rendezvous With Death    (1980)
C’est un Sun Chung en grande forme qui, après des réussites - The Avenging Eagle (1978), The Kung Fu Instructor (1979) - et des échecs - The Deadly Breaking Sword (1979) -, clôt l’année 1980 avec une excellente petite série B dont lui seul a le secret.

Rendezvous With Death est l’histoire d’un jeune et arrogant aventurier (Wong Yu) qui souhaite laisser son empreinte dans le monde du Jiang Hu. Dès le plan d’ouverture du film, Sun Chung nous le présente comme un être irrespectueux et fat, affalé sur une gigantesque statue de Bouddha comme si, Madame Récamier chinoise, il trônait sur un canapé… Loin de se sommeiller, il prend en fait la pose pour impressionner quatre redoutables bandits (dont Yuen Bun, Ng Hong Sang et Tommy Cheng Kei Ying) missionnés par un puissant seigneur. Son objectif, les assassiner pour reprendre à son compte la charge qui leur a été assignée afin de recevoir reconnaissance et fortune : convoyer un mystérieux paquet à travers le pays. Après une fort belle lutte réglée de main de maître par le talentueux et fidèle Tong Gaai (toujours aussi fertile lorsqu’il s’agit de créer des armes originales), le jeune paon parvient à occire les brigands. Il se rend alors au campement du seigneur (Ku Feng) et, après l’avoir convaincu de sa virtuosité, se voit remettre le colis. Seule obligation : ne jamais regarder ce qui se trouve à l’intérieur…
Une fois sur les routes, le jeune écervelé attire la convoitise de tout ce qui se compte d’hommes armés. Il croise alors des clans maléfiques mus par l’appât du gain, des clans chevaleresques tentant de le persuader qu’il transporte des informations destinées à massacrer des innocents, de simples voleurs et deux êtres énigmatiques : un mendiant (Lo Lieh) et un épéiste de renom (Chen Kuan Tai). Le premier va l’accompagner et faire équipe avec lui, tandis que le second apparaîtra et disparaîtra épisodiquement.

Rendezvous With Death à la structure narrative d’un film de série, sorte de road movie à travers de dangereuses contrées peuplées de brigands et chevaliers. Son héros a pour mission d’aller d’un point A à un point B alors que pièges, embuscades, faux amis et faux ennemis vont se dresser sur son chemin. Comme Robert Mitchum dans The Big Steal / Ca commence à Vera Cruz (Don Siegel, 1949), l’homme est poursuivi et le spectateur assiste à une course haletante et riche en rebondissements. Bien vite, le paquet à transporter n’apparaît plus que comme la justification de cette poursuite, sorte de McGuffin hitchcockien dans la Chine des chevaliers. Le film n’est plus alors qu’une suite de tableaux colorés, saynètes presque indépendantes les unes des autres dans lesquelles nous observons les déboires de l’aventurier. Mais tout est dans le « presque », car Sun Chung a l’intelligence de faire progresser son récit et d’enrichir, pas à pas, les personnages qui gravitent autour du héros. Ironiquement, ils gagnent en épaisseur ce que lui perd en substance. Le destin de la jeune femme interprétée par Lam Sau Kwan est ainsi beaucoup plus émouvant et captivant que celui du bouillonnant Wong Yu. Car comme c’est souvent le cas chez Sun Chung, le héros du film n’est pas vraiment un être respectable et digne d’admiration. A la différence de Chang Cheh (même s’il existe quelques rares exceptions), le cinéaste aime à dépeindre des individus peu aimables et imbus de leur personne (citons pour mémoire le Ti Lung de The Deadly Breaking Sword). L’idéal de pureté cher à l’ogre de Hong Kong est bien loin des préoccupations dramatiques de Sun Chung, plus porté sur les tourments humains. Et quel acteur mieux que Wong Yu pouvait incarner ce type de personnage, traduire l’ambition sans interdits de la jeunesse ? Son personnage n’a qu’une idée en tête, qu’importe qu’il fasse le mal ou le bien : il désire avant tout démontrer qu’il est capable de livrer son paquet en temps et en heure, tâche assignée à quatre redoutables bandits et qu’il remplira seul ! Il en viendra même à reprocher à l’héroïne de lui avoir sauvé la vie, convaincu qu’il était de pouvoir remporter un combat bien mal engagé…
La caméra du réalisateur, aussi vive que son interprète, vole et virevolte autour de lui, fidèle à un style cinématographique reconnaissable entre tous. Est-il besoin de rappeler que Sun Chung, passionné par la technique, fut le premier à utiliser la Steadicam au sein de la Shaw Brothers ? Il filme ainsi avec gourmandise les somptueux décors qui s’enchaînent à grande vitesse, passant d’un temple bouddhiste niché dans une montagne à un campement militaire superbement éclairé, d’une procession au milieu d’un cimetière à une demeure en ruine, de bordels en auberges, de somptueux appartements à un gigantesque manège pour chevaux… pour finir au bord d’un magnifique moulin, dans une des scènes les plus intenses du film.
Devant le nombre conséquent de chevaliers et de brigands, Tong Gaai peut se livrer à un de ses sports favoris : inventer de nouvelles armes toutes plus invraisemblables les unes que les autres. Il en parsème ses chorégraphies et exploite à bon escient les espaces proposés par le metteur en scène. De la bel ouvrage.

Entre les mains d’un réalisateur médiocre, nul doute que le scénario de Rendezvous With Death, œuvre de Ni Kuang, nous aurait valu un des ces films ennuyeux au doux parfum de déjà-vu. Mais Sun Chung parvient à enlever le récit et mener le spectateur par le bout du nez jusqu’au générique de fin.
David-Olivier Vidouze 2/13/2007 - haut

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