Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

L' Ombre du fouet    (1971)
The Shadow Whip s'ouvre sur un magnifique paysage enneigé, quasi lunaire. Le spectateur enthousiaste, qui a en tête le sublime Pale Rider de Clint Eastwood, est alors persuadé qu'il va avoir affaire à un film original et esthétiquement magnifique. Or, si le western précédemment cité tirait parti de son environnement (les brumes neigeuses et le sol d'un blanc virginal construisaient un climat proche du fantastique), fort est de constater que le réalisateur de The Shadow Whip n'en a pas du tout exploité l'énorme potentiel. Alors pourquoi être aller tourner dans les montagnes coréennes ? Pour faire ressentir l'isolement des héros ? Pour s'éloigner des hippodromes hongkongais (on sait que Lo Wei était un joueur invétéré qui dilapidait son salaire en pariant sur des chevaux de course) ? Pour s'offrir des vacances sur le dos des producteurs ? D'autant plus qu'on revient assez rapidement à nos classiques décors des films de la Shaw Brothers... Un beau gâchis !

S'il n'est pas à marquer d'une pierre blanche dans la production de la Shaw Brothers, The Shadow Whip restera plus dans l'histoire comme un des derniers films de Lo Wei pour la firme qui l'a hébergé pendant de nombreuses années (il "trahira" Run Run Shaw en allant retrouver Raymond Chow à la Golden Harvest et lancera Bruce Lee puis Jackie Chan) et aussi la dernière oeuvre des 5 tournées ensemble par le duo Cheng Pei Pei / Yueh Hua (à l'époque amants à la ville), depuis Come Drink With Me (1966).

Quels sont les principaux reproches que l'on peut faire à The Shadow Whip ?

Certains prétendent que Lo Wei était un metteur en scène sans talent, mais qu'il possédait un réel don pour raconter des histoires. Peut-être, mais à la vision de The Shadow Whip, on est très loin d'en être convaincu. L'intrigue est convenue et peu originale, le spectateur, s'il est un peu attentif, devine très aisément ce qui va se passer dans la séquence qui suit. De plus, certains retournements de situation ou certaines astuces scénaristiques sont tout simplement ridicules. J'en veux pour preuve la façon donc Cheng Pei Pei confond le méchant à la fin du film. Je ne vous dévoilerai pas la scène, mais je vous défie de ne pas rire à ce moment !

Autre très gros handicap : les chorégraphies martiales. Tout d'abord, les câbles sont utilisés à outrance et d'une si grossière façon qu'il est impossible de ne pas les voir (ou de ne pas les oublier). Ce n'est certainement pas une question d'époque, la maîtrise de ces artifices étant déjà bien acquise dans les années 70. De plus, on voit trop souvent les héros voler d'un endroit à un autre raides comme des bâtons (un peu à la manière de Superman ou de Spectreman) : on a l'impression qu'une bûche de chêne habillée en sabreur a traversé l'écran de part en part, le bras (la branche ?) en avant... Pitoyable !
Et ce n'est pas tout : si vous êtes allergiques aux héros qui font des bonds à l'envers pour nous faire croire qu'ils sautent très haut (on les filme en train de sauter d'un toit et hop, on repasse la bobine dans l'autre sens !), vous allez être servis... En règle générale, cette "astuce" était utilisée une ou deux fois par film, ce qui était peu gênant au final. Le problème, c'est que Lo Wei avait l'air d'être un fan de cette technique !

Autre reproche : si sur le papier (ou sur l'affiche, au passage superbe), le concept d'héroïne avec un fouet est une très bonne idée - encore que Lo Wei n'exploite pas du tout les possibilités de sous-entendus sexuels que peut offrir un tel outil (voir Barbara Stanwick dans Forty Guns de Samuel Fuller) -, à l'écran, le résultat est désastreux. Pour obtenir de la précision dans le maniement du fouet, le manipulateur doit obtenir une certaine vitesse de la corde... ce qui provoque sa disparition totale de l'image ! On a donc l'impression que Cheng Pei Pei se bat avec un bout de bois qu'elle brandit de temps en temps dans l'air. Le fouet n'est pas cinégénique, mais c'est l'argument principal du film... qu'à cela ne tienne, Cheng Pei Pei se voit finalement affublée d'un poignard et d'une dague.

Pour finir dans les armes dont The Shadow Whip aurait pu se passer, si le ridicule ne tue pas, les petites "bombes en série" (les "serial bombs") du "Trio en série" (le "serial trio") tuent, et la parade de Yueh Hua est un moment de franche rigolade (son plateau transparent de garçon de café est magnifique !).
En échos à Come Drink With Me, on retrouve une scène de taverne dans laquelle Cheng Pei Pei est confrontée à plus d'une dizaine d'opposants. Las, Lo Wei n'est pas King Hu et la séquence ne parvient jamais à s'envoler... chorégraphies martiales ou simplement mise en scène, tout est exécuté platement, sans aucune imagination (ne parlons pas de génie !), comme si, en bon tâcheron, Lo Wei s'évertuait à fournir le minimum syndical.

Côté acteurs, ce n'est pas non plus très réjouissant. Si The Shadow Whip nous permet de découvrir le faciès rigolard de Lo Wei (au moins, il a l'air d'être bon vivant) dans un petit rôle, force est de constater que Yueh Hua, transparent, n'est pas en grande forme, que Ku Feng fait du Ku Feng de base, et que le film ne repose que sur les épaules de sa charismatique actrice principale (bizarrement l'unique représentante féminine au générique). Là encore, un ratage complet...
Lo Wei y pousse la recherche de la rentabilité jusqu'à faire durer son film moins d'une heure vingt, ce qui, compte tenu des nombreuses scènes d'action, laisse peu de temps au récit et au développement des personnages. Mais sont-ce ses priorités ? J'en doute fort, le réalisateur étant plus connu pour sa volonté de satisfaire les goûts immédiats du public plutôt que pour la poursuite d'une thématique ou la recherche esthétique.

The Shadow Whip est un réel naufrage compte tenu des atouts dont il disposait. On a d'ailleurs du mal à croire qu'il a été tourné en 1971 et pas au début des années 60, tant la mise en scène et le jeu des acteurs sont datés.

Une bien triste conclusion à l'aventure Cheng Pei Pei / Yueh Hua...
David-Olivier Vidouze 7/6/2004 - haut

L' Ombre du fouet    (1971)
Cheng Pei Pei et Yueh Hua grandes vedettes martiales des studios Shaw Brothers au cours des années 60 ont fait cinq Wu Xia Pian ensemble. L’incontournable classique de King Hu Come Drink With Me (Juillet 66) fut le premier, SHADOW WHIP (Aout 71) réalisé cinq années plus tard le dernier. Pour l’ultime aventure de leur couple héroïque, les Shaw ont situé l’action dans un décor inusité de montagnes enneigées et ont aussi fait du fouet l’arme de prédilection de Cheng Pei Pei.

SHADOW WHIP est en fin de compte un film qui repose sur deux gimmicks inusités : “faisons un film d’épée situer en hiver et donnons un fouet a Pei Pei". Cela n’en fait pas moins une production des plus émoustillantes superbement porter par ces vedettes et avec pas moins de huit cinglantes scènes de combat insérée dans une courte durée de 78 minutes. Bien que mince, pleine de clichés (vengeance trahison étant les moteurs de l’intrigue ) et pas sans quelques écueils dans sa narration (les récapitulations sont d’un tel ennui), l’histoire n’en demeure pas moins suffisamment accrocheuse et le changement de décors donne au film un attrait insolite.

SHADOW WHIP est l'un de ces rares films Shaw qui a été tourné loin de leurs célèbres studio de Clearwater Bay. De fait cela dut être un film terriblement éprouvant et difficile a faire pour son équipe de tournage pas seulement parce qu’ils avaient à travailler loin de leurs installations mais de plus dans une région hivernale et apparemment reculée (probablement située au nord du Japon ou de la Corée du Sud). L’équipe de cascadeurs du film et ses chorégraphes d’action ont eu aussi à faire face au défi de créer une chorégraphie centrée sur l’usage du fouet qui n’est pas une arme du répertoire des films d’art martiaux et pour plus d’une raison. Car s’il s’agit la d’une arme avec laquelle il parait très cool de prendre une pose héroïque son usage n’en demeure pas moins fort difficile et dangereux autant pour ceux qui en sont la cible que celui qui l’utilise si il n’est pas un expert (ce que les acteurs sont rarement). De plus parce que la mèche du fouet vole plus vite que la vitesse du son, elle n’est donc pas saisit sur la pellicule, ce qui fait que contrairement à l’épée ou la lance elle n’est pas vraiment appropriée pour l‘écran. Finalement une arme plutôt vue comme assez vicieuse et malsaine un heros ne paraît pas disons trop héroïque à l’utiliser.

Toutefois, les cascadeurs et chorégraphes de SHADOW WHIP se sont prouvés égaux à la tâche. Cheng Pei Pei a ainsi été équipée d’une longue dague comme arme de complément. De plus avec l’aide de trucage de corde et de montage, ils ont créé une chorégraphie de combat tout à fait habile voire même amusante dans laquelle les héros tuent leurs adversaires en leur renvoyant leur propre arme sur eux ou même en les projetant sur leurs armes de bien des manières. Bien que la mise en scène demeure en elle-même assez sobre voir plate, un bon usage est fait de l’espace et des décors spécialement dans les scènes d’action d’intérieur de même qu’une superbe scène d’extérieur au cours de laquelle Yueh et Pei Pei cherche à fuir une auberge en faisant face à tout un bataillon d’adversaires. Sans nul doute cela est la grande scène du film. Tout n’est pas parfait, cependant. Comme d’habitude pour un film d’épée de l’époque les envolées à la corde paraissent plutôt maladroites et
la partie tardive du combat pour fuir l’auberge est filmée en léger accéléré ce qui ruine la séquence. Dieu merci cela ne dure pas longtemps

SHADOW WHIP fut réalisé par Lo Wei, le cinéaste qui mit en scène les deux premiers films d’art martiaux de Bruce Lee Big Boss (71) et Fist Of Fury (72) et tenta de lancer Jackie Chan comme un nouveau Bruce. Quelques livres écrits sur les deux plus grandes vedettes martiales de Hong Kong, tout spécialement l’autobiographie supposée de Jackie Chan JACKIE CHAN: MY LIFE, ont présenté Lo comme un médiocre tâcheron dont l’ego et l’humeur intempestive était inversement proportionnelle à son vrai talent de cinéaste et qui avait l’habitude d’écouter les courses de chevaux à la radio pendant le tournage. Le fait demeure toutefois, qu’au tournant des années 70 il était avec Chang Cheh, bel et bien le metteur en scène Hong-Kongais remportant le plus de succès commercial. En vérité son secret était tout simplement qu’il laissait le charisme de ses vedettes porté le film et cela suffisait. C’est évident avec SHADOW WHIP qui bien qu’une production soignée avec un haut niveau technique n’en demeure pas moins assez platement filmé et dont les vraies étincelles viennent des vedettes surtout la vaillante Pei Pei elle-même. Une jeune première au début de sa carrière. Lo Wei n’hésitait jamais à se donner un rôle dans ses films et dans SHADOW WHIP il joue le père de l’héroïne dans un flash-back.

Lo Wei a filmé Cheng Pei Pei dans cinq productions de la Shaw Brothers entre 69 et 71, tous de grands succès au box-office, et deux films supplémentaires au début des années 70 alors qu’elle tentait un retour après sa retraite comme reine des films d’art martiaux de la Shaw. En fait, SHADOW fut le dernier film d’elle lancé par la Shaw et aussi l’avant dernier de Lo lui-même avant qu’il ne quitte le studio pour les plus verts pâturages de la nouvellement établie Golden Harvest. Pour eux il a mis en scène deux autres films d’art martiaux avant que la Shaw ne lance finalement SHADOW WHIP en Août 1971. Ironiquement ce dernier film fit mieux au box-office que ces prédécesseurs de la Golden Harvest. L’un d’entre eux Invincible Eight (Janv. 71) montrait des hommes de mains armés de fouets et le fouet était aussi l’arme de prédilection d’une héroïne vue dans une autre des productions initiales de la Golden The Fast Sword (Juillet 71) le premier film de Sammo Hung comme chef des chorégraphies qui avait lui-même travaillé auparavant comme cascadeur sur SHADOW WHIP.

Certains spectateurs pourront trouvés SHADOW WHIP un film trop vieillot et banal pour être d’un grand intérêt. D’autres cependant pourront apprécier sa rondelette efficacité et considérer le film comme passablement amusant malgré quelques petit défauts. Quoiqu’il en soit voilà un film spécialement recommandé pour les admirateurs de Cheng Pei Pei qui y brille. Le décor hivernal et l’usage du fouet donne aussi une touche originale au film. Celui ci n’est pas dans la même classe que Come Drink With Me cependant et vaudrait plus le coût d’un VCD que d’un DVD.

Yves Gendron
Yves Gendron 1/5/2004 - haut

Index de la page
 7/6/2004 David-Olivi...
 1/5/2004 Yves Gendro...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com