Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

The Moon Warriors    (1992)
On aurait aujourd’hui beaucoup de difficultés à réunir à l’affiche un tel vivier de talents ! Tout d’abord, un trio d’acteurs au faîte de leur gloire (Andy Lau, Maggie Cheung et la regrettée Anita Mui), renforcé par de non moins célèbres seconds couteaux (Kenny Bee et Kelvin Wong, les deux frères ennemis). Ensuite, des chorégraphes qui ont fait l’histoire du néo wu xia pian (Sammo Hung – non crédité -, aussi réalisateur, ainsi que Ching Siu Tung et Corey Yuen), un des meilleurs directeurs de la photographie (Arthur Wong Ngok Tai, à qui ont doit la photo de Shaolin Mantis, Heroes Of The East, mais aussi Miracles, Chinese Ghost Story 2 et la série des Once Upon A Time In China). Enfin, le grand compositeur récemment décédé James Wong Jim (assisté de Mark Lui), auteur d’une partition mêlant musiques traditionnelles et d’inspiration « western italien ».
Aujourd’hui, réalisateurs et chorégraphes, fatigués par les conditions de tournage hongkongaises, ont peu à peu exporté leur talent aux Etats-Unis. Les acteurs, quant à eux, se sont vus pour la plupart remplacés par une horde de jeunes vedettes sans grande épaisseur (certains, fort heureusement, ont du talent !) ou sélectionnent de manière drastique (scénario + réalisateur + cachet) leurs participations.
The Moon Warriors est donc un film typique de l’âge d’or du cinéma hongkongais, situé entre le début des années 80 et le milieu des années 90, une époque où l’on mettait en scène plus vite que son ombre et où les stars tournaient près de 10 films par an. Certes, proportionnellement à la production les chef-d’œuvres se faisaient rares, mais au final, à la fin de l’année, ils étaient bien là, nombreux et complètement jouissifs. Si The Moon Warriors ne peut véritablement prétendre au statut de chef-d’œuvre, eu égard à un certain nombre de défauts qu’il serait vain de cacher, il possède de sérieux atouts et a vu de biens belles fées se pencher sur son berceau !

The Moon Warriors n’est pas un film «auteurisant», encore moins un film à thèse. Comme toute production populaire, elle n’a d’autre but que de divertir le spectateur, lui procurer des émotions et lui faire passer un bon moment en ne le rendant si possible pas plus bête (et c’est un exercice parfois difficile avec le cinéma dit «populaire»). Alors que peut on retenir une fois le générique de fin terminé ? Le contrat est-il rempli ?

Ce qui frappe dans The Moon Warriors, c’est la curieuse utilisation à contre-emploi des trois acteurs principaux. S’il faut bien avouer qu’Andy Lau, en jeune pêcheur naïf, n’est pas très convaincant, la prestation d’Anita Mui en princesse virginale et effrontée est assez réussie. La grande actrice pouvait décidemment tout jouer : épouses mûres ou jouvencelles, elle était l’incarnation de la femme ! Mais c’est Maggie Cheung qui domine littéralement le trio de vedettes. Plastiquement, elle a rarement été aussi belle, aussi bien habillée que dans The Moon Warriors (un grand bravo à la costumière !) : magnifiques chapeaux, superbes robes… on en vient presque à se demander où son personnage trouvait tous ces vêtements dans le film ? Mais plus que son apparence, c’est la performance d’acteur qui est remarquable. Elle joue un rôle ambigu dès le début du film. Guerrière au fort tempérament, on sent sourdre en elle de forts sentiments pour le prince qu’elle est chargée de protéger. Elle lutte alors vaillamment pour remplir sa tâche mais aussi dominer son amour. Pas une seule fois elle ne sourit et c’est la tristesse bien plus que la colère qui l’anime.
Le chanteur-acteur Kenny Bee est lui aussi gratifié d’un personnage intéressant et profond : c’est un prince sage, qui place l’amitié presque au-dessus de tout, un être quasi sans tâche. Et pourtant, lors de la dernière confrontation avec son frère, on apprend qu’il aurait pu éviter à son peuple de souffrir. Sammo Hung fait alors naître une lueur d’ambiguïté dans ce monarque en fuite…
Mais si quelques idées et trouvailles scénaristiques sont bienvenues, fort est de constater que le scénario est le point faible de The Moon Warriors. Le film démarre sur les chapeaux de roue, avec une ouverture mettant en scène la fuite du prince sur fond de citadelle en feu, mais perd peu à peu son rythme trépidant. Le dosage entre séquences romantiques et d’action n’est malheureusement pas tout à fait adéquat, même si la fulgurance de certains plans ravive soudainement notre intérêt (le prince félon qui punit un des ses lieutenants, les méchants «armés» de cerfs-volants, etc.). Heureusement que les acteurs parviennent à nous faire oublier cette faiblesse.

The Moon Warriors bénéficie de la présence de beaux et originaux décors, loin des habituels villages et intérieurs archi-communs. Le film est pour une grande partie tourné en extérieur dans de somptueux lieux tels qu’un magnifique village de pêcheurs (reconstitué pour l’occasion et photographié avec soin) ou des forêts envoûtantes. Pour les scènes d’intérieur, le décor est quasi unique : un mausolée sous terrain à l’éclairage très travaillé (voir le superbe plan tout en oblique où Maggie Cheung arpente un couloir sans fin).
On aura cependant le droit de se moquer en reconnaissant des morceaux de l’Ocean Park de Hong Kong lors de passages réunissant Andy Lau et son orque !

Sammo Hung et Ching Siu Tung se sont partagés la réalisation des scènes d’action, chacun chorégraphiant et mettant en scène ses propres séquences. On aurait pu craindre que cette répartition peu orthodoxe, conséquence des plannings chargés des acteurs principaux, nuise à la cohérence cinématographique et stylistique de The Moon Warriors. Que nenni, les deux hommes se connaissaient depuis plus de vingt ans (ils ont commencé côte à côte en tant que cascadeurs) et n’ont eu aucune difficulté à se fondre dans un style commun.
Au vu du résultat, il est clair que la patte de Ching Siu Tung domine. Ses chorégraphies, même s’il est évident qu’elles ne sont pas interprétées par les vedettes du film, sont aériennes et poétiques. Et si elles ne sont pas aussi abouties que dans ses chef-d’œuvres, temps et budget obligent, elles n’ont pas été bâclées pour autant.

Il faut voir en The Moon Warriors une incarnation du néo wu xia pian à petit budget, tourné à une époque où le cinéma hongkongais était inventif et fou. Grands acteurs, grands chorégraphes, grand metteur en scène réunis pour une œuvre, certes mineure, mais distrayante et réussie.
David-Olivier Vidouze 4/3/2005 - haut

Index de la page
 4/3/2005 David-Olivi...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com