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Vermilion Door (1965) |
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Héritier de films comme Le Chant des Pécheurs, Vermillion Door est un mélodrame dans la plus pure tradition Chinoise. Soyons clair d’entrée de jeu : seuls les amateurs de ce genre pourront vraiment apprécier intégralement la vision du film de Law Chun. Car tout comme le film précité, la règle qui est de mise ici est la surenchère. Une volonté constante de faire en sorte que nos héros aient des obstacles face à leur amour (pur cela va sans dire). Evidemment ceux qui sont allergiques à la guimauve et aux bons sentiments peuvent tranquillement passer leur chemin. Les autres pourront y trouver leur bonheur… A condition de ne pas être trop regardant.
Le problème ne tient pas aux caractéristiques techniques du film. Bien au contraire, Vermillion Door est visuellement superbe. Le shawscope est resplendissant, les décors et costumes flamboyant. La résidence du seigneur de guerre ou les théâtres à l'intérieur desquels officie notre couple vedette ne peuvent pas manquer d’impressionner le spectateur par leur beauté. La réalisation de Law Chun est elle aussi tout à fait digne d’éloges. Maîtrisée, sophistiquée, on sent ici la technique du réalisateur qui sait profiter des infrastructures mis à sa disposition par la Shaw Brothers. Les acteurs sont aussi au top de leur glamour et s’acquittent de leur tache avec talent. On ne peut que saluer la performance d’une Li Li Hua pourtant trop vieille par rapport à son rôle mais qui par son jeu on ne peut plus professionnel parvient à totalement le faire oublier.
Malheureusement l’excellence des caractéristiques techniques ne peut camoufler le caractère bien artificiel du scénario. L’illusion peut encore prendre lors de la première partie du métrage. Utilisant les grosses ficelles de ce genre d’intrigue, nos amoureux vertueux se voient séparés en raison de la méchanceté d’un seigneur de guerre locale. C’est peu dire que le bougre est chargé ! C’est bien simple, il semble condenser à lui tout seul tout les défauts de la terre. A la fois lâche, jaloux, pervers… j’en passe et des meilleurs. Croire à un tel personnage, aussi caricatural, n’est pas chose aisée mais Law Chun s’en sort en maintenant un rythme soutenu et en donnant suffisamment d’espoir à ses personnages principaux pour qu’on soit intéressé par leur sort. C’est encore fondamentalement imparfait mais on peut passer outre le problème.
Ce n’est hélas plus le cas dans la seconde partie de Vermillion Door. On entre alors de plains pieds dans la dimension « Sans Famille » d'Hector Malot. Toutes les excuses deviennent bonnes pour accumuler les malheurs ! Expérience agaçante pour le spectateur qui voit les personnages se complaire dans leurs problèmes alors que la solution pour les résoudre est évidente. La volonté de tirer la larme au spectateur devient par trop voyante et ne peut aboutir qu’à une réaction de rejet. Dommage que Law Shun n’ait pas pu conserver une juste balance entre caricature et réalisme, Vermillion Door aurait ainsi pu devenir un mélodrame de référence, à la place de ce métrage surchargé dans sa volonté lacrymale.
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Arnaud Lanuque 1/10/2004 - haut |
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