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Critiques Express

Kamikazes du Kung Fu    (1973)
L’éditeur du dvd zone 2 des Kamikazes Du Kung Fu l’annonce comme un « film spectaculaire aux ressorts dramatiques poignants ». Parle-t-on bien des Kamikazes Du Kung Fu ou de Bullet In The Head ? On cherche à nous tromper mais vous ne tomberez pas dans le piège : Les Kamikazes Du Kung Fu, dont le magnifique sous titre Les Requins Du Karaté montre bien l’ignorance totale en matière d’arts martiaux des traducteurs et un désir de nanardiser l’ « œuvre », n’est pas ce film spectaculaire qui vous fera penser que la Shaw Brothers avait du souci à se faire en 1973 face à ses cousins taïwanais jaloux.

Un an après Fist Of Fury, voici que Fu Ching Wa nous fait le coup des méchants japonais, quoique sur ce point la maladresse de la mise en scène nous laisse interrogateur : le méchant est habillé à la chinoise comme une partie de ses élèves, mais il a des alliés japonais en kimono qui enseignent le karaté. Mettons dans un même sac tous ces personnages grossiers qui à cause de la traduction bâclée pratiquent tous le même art : le karaté (des acteurs aux yeux bridés qui se battent font par définition du karaté, le terme kung fu étant ambigu). Le problème est que quand on présente son film comme un film de Kung..euh de karaté, et qu’on accouche de combats aussi médiocres que ceux des Kamikazes, il n’y a pas de quoi se réjouir.

Tantôt en accéléré, tantôt au ralenti, les combats sont souvent désespérants. On a d’une part une incapacité du réalisateur à filmer un combat comme il se doit (il y a quelques plans larges mais beaucoup de gros plans sur la tête et le haut du buste des acteurs ce qui enlève toute impression d’amplitude) et d’autre part des acteurs qui sont loin d’être aussi entraînés que les élèves de la Shaw. Si les héros savent à peu près bouger et donner des coups, les seconds rôles et les figurants sont désolants : ils tombent avant d’avoir été frappés, ne savent pas attaquer car ils sont des méchants et donc moins forts que les gentils, se cassent la figure rien qu’en levant la jambe. Une chose est sûre, aucun des protagonistes mous n’attire l’œil comme un Hsiao Hou ou un Gordon Liu, et n’ont pas l’entraînement nécessaire à des combats spectaculaires. Les chorégraphies approximatives sont peu cherchées, sont en majorité des attaques et blocages des membres supérieurs, tendre le bras faisant partie de ce que peuvent faire les acteurs.
On peut également rigoler en constatant l’utilisation abusive et surtout mal contrôlée des câbles. Les sauts câblés sont lents, il semble que des rails aient été installés vue la trajectoire rectiligne des vols planés. Voir un des deux héros sauter d’une pierre à une autre en faisant de gigantesques bonds est plaisant, mais on atteint un sommet du ridicule avec la technique dangereuse et très inventive du « retour volant mortel » (la VF fait vraiment des miracles), qui est en fait un vol à la Superman avec un demi tour vers l’adversaire, qui n’a pas assez de réflexes pour voir le bonhomme dans les airs arriver au ralenti sur lui. Le « retour volant mortel » (décidément, je trouve que ça sonne faux) est la technique secrète du méchant qui va même endosser une cape de super héros à la fin, mais celle du gentil est un redoutable coup de paume -sans doute pompé sur La Main De Fer- qui laisse de grandes marques noires. Les effets « gore » sont, eux, parfaitement inadaptés aux frappes faibles.

Comme si la médiocrité amusante des combats (qui s’estompe un peu lors du combat final) ne suffisait pas, les dialogues n’évitent pas la redite ni les évidences comme c’est le cas avec la VF de One Foot Crane, mais peut être la version française est-elle trompeuse, le ton lourdingue étant censé remplacer les intonations subtiles du mandarin. Le vide de ces dialogues ne saurait égaler le manque de présence d’acteurs dignes de ce nom, si l’on excepte la pétillante Doris Lung qui se débrouille bien dans son rôle de femme combattante et tricheuse au jeu. Tien Peng, qui interprète le héros qui veut venger son père (les assassins ont une « dette de sang » comme il est dit cinquante fois en 1h30), possède à peu près le charisme d’une tranche de jambon combiné à une maladresse agaçante dans les combats. Le scénario de frères qui se retrouvent en s’entretuant aurait pu donner chez le maître Chang Cheh des scènes grandioses, mais les deux acteurs interprétant les frères n’arrivent pas à faire émerger de cette scène de retrouvailles le moindre sentiment.

De cet océan de tâches ressortent néanmoins quelques procédés filmiques tout à fait agréables, et on notera chez Fu Ching Wa une influence possible des westerns, que ce soit quand le héros et un japonais marchent en parallèle en se regardant de côté avant de se battre, ou le face à face entre les deux frères, les décors naturels quasi désertiques favorisant ce côté far west. Fu affectionne également cette succession de plans très rapide sur des visages, qui à force sent plus l’amateurisme qu’une sorte de montage signifiant quelque chose.

Amusant si on le regarde entre amis pour s’amuser, mais assez lourd si on le prend au sérieux, Les Kamikazes Du Kung Fu reste une déception. Bénéficiant d’un scénario plutôt bien écrit, Fu Ching Wa ne parvient pas à développer ses personnages (on connaît peu la personnalité du héros) ni à faire ressortir de ce « drame martial et familial » de grandes émotions. Dans sa version française exécrable et avec ses combats mal bricolés, ce nanar gentil se digère mieux au second degré.
Florent d'Azevedo 8/24/2004 - haut

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 8/24/2004 Florent d'...

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