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The Rescue (1971) |
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Chronologiquement, premier des 3 wu xia que tourna le réalisateur San Kong avec le couple Lo Lieh/Shih Szu (avant "Heroes of Sung" et "Lady of the Law") formé par la Shaw Brothers pour surfer sur le succès des "Griffes de Jade". "The Rescue" est très nettement influencé par le style de Chang Cheh, que ce soit dans la violence (victime criblée de lances, coupée en deux, ou l’arme de Lo Lieh - une hache reliée à une chaîne comme celle de Lau Kar Leung dans "Le Bras de la Vengeance") ou le sacrifice finalement inutile (l’épilogue final). Le réalisateur n’ayant pas de style personnel, il ne transcende pas les mises en scène de ses morts comme le faisait Chang Cheh, mais livre un wu xia pian divertissant, à défaut d’être original.
Le scénario est tout ce qu’il y a de plus classique, avec certaines invraisemblances comme l’idée des doublures réutilisée en tout 3 fois ; si la première sert de point de départ crédible, le fait qu’un des méchants ressemble comme par hasard trait pour trait à l’un des bons Hans et pourra les infiltrer est une facilité scénaristique un peu trop grosse, de même que la volte-face du personnage de Bolo Yeung comme dans les "14 Amazones", une montagne de muscles mongole cruelle, du moins au début du film.
Shih Szu étant encore une débutante (2ème ou 3ème film), son jeu s’en ressent fortement. Ses mimiques boudeuses et son immaturité passaient bien pour son personnage des "Griffes de Jade" car elle jouait une aspirante disciple encore adolescente. Ici, elle est sensée jouer une patriote à tendance suicidaire, mais il suffit de comparer son interprétation à celle de "The Flying Guillotine 2" (un film à la structure quasiment analogue) 7 ans plus tard, pour mesurer le chemin qu’elle a parcouru au niveau de son jeu. C’est surtout les scènes où le personnage de Lo Lieh tente de la séduire, ou celle où elle se trouve cachée dans un bordel, qu’elle est particulièrement irritante. Lo Lieh quant à lui est toujours égal à lui-même, et ne joue pas les preux chevaliers servants, mais plutôt un personnage frivole et individualiste, détaché des valeurs ou du côté suicidaire de ses compatriotes qu‘il observe avec détachement, même s’il finit par se ranger de leur côté (plus par désir pour sa partenaire que par conviction personnelle). Un réalisateur plus concerné par ses personnages n’aurait pas manquer d’opposer ces valeurs, d’ailleurs la fin du film lorgne vers l’inanité des idéaux des héros, vu que les sacrifices, soulignés par un chant patriote final façon "Les 14 Amazones", s’avèrent inutiles.
En ce qui concerne la partie chorégraphique assurée par Tang Chia et Yuen Cheung-yan, elle ne fait pas seulement étalage de joutes aux armes blanches, mais aussi un peu de combats à mains nues (essentiellement Lo Lieh VS Bolo Yeung). Cependant, le film est très ancré dans son époque, avec la présence de gros câbles permettant aux personnages de faire des bons de 100 mètres. D’ailleurs, les joutes old school seraient tout à fait appréciables aujourd’hui (Shih Szu fait même preuve d’un certain dynamisme) si elles n’étaient pas continuellement entrecoupées par ces sauts surhumains. La même année, un certain Bruce Lee démodera ce style avec l’apport que l’on sait.
En résumé, un film inférieur à "Heroes of Sung" ou "Lady of the Law", mais de bonne facture, à voir surtout pour les inconditionnels de Lo Lieh.
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Anne Saïdi 8/26/2008 - haut |
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