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Golden Chicken (2002) |
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Le cinéma de Hong Kong et l'Histoire de la colonie ont depuis longtemps, au travers des films, témoigné des liens qui les rattachaient l'un à l'autre. Sans forcement faire une analyse socioculturelle poussée, il a toujours semblé difficile de dissocier les évènements qui ont bouleversé la société hongkongaise à la fin du 20° siècle et au début du 21° des films produits par l'industrie locale. Cette idée se montrait de plus en plus prégnante au travers des films intimistes ou plus "commerciaux" de la nouvelle vague et d'une bonne partie de la production situant son action dans un Hong Kong contemporain. Difficile en effet, dans un contexte où le "monde" se réduit à une ville (certes cette ville subit les influences de la Chine mainland ou de l'occident mais n'en reste pas moins un monde clos) de ne pas retrouver dans les films locaux des marques de la société et de son influence. Golden Chicken fait partie de cette catégorie de films, plus "frais", qui abordent plus directement les problèmes de la société hongkongaise, sous un angle plus social.
Un soir, Kum, une prostituée (incarnée par Sandra Ng), se fait braquer par un homme démuni (Eric Tsang), mais tous deux se retrouvent coincés dans l'antichambre de la banque à cause d'une panne de courant. Kum va alors raconter sa vie à notre joufflu préféré. A partir de là, Golden Chicken (tout comme sa suite) dresse un portrait de la ville de Hong Kong, ou plus précisément de son Histoire. Politique et nostalgique, le film narre vingt années de l'Histoire de la colonie au travers du parcours de Kum. Au cours de cette période Samson Chiu ne manque pas d'évoquer les différents évènements ayant marqué la fin du siècle (le massacre de Tian Anmen, la rétrocession ou encore les séries TVB des années 80 avec Chow Yun Fat ou Tony Leung Chiu Wai). Ces deux décennies, marquées par des hauts et des bas laissent entrevoir l'affection qu'a le cinéma local pour Hong Kong et ses modes de vie, avec tout ce que cela comporte de clichés (cela va des parties de Mah-jong à l'habituel tycoon). Et ces éléments ne sont pas à négliger puisque dans ce film, l'argent est le nerf de la guerre. Si cette succession de rencontres entre les personnages marquent dans l'ensemble les différents souvenirs de la vie de Kum, le problème central reste le même: l'économie. Ces rencontres qui jalonnent la vie de Kum permettent au travers des nombreux seconds rôles et caméos de luxe (Eric Tsang, Tony Leung Ka Fai, Hu Jun, Andy Lau) de dresser un panorama intéressant et diversifié de la vie hongkongaise et de ses habitants.
Si cet aspect décousu du scénario aurait put faciliter la narration sous forme d'une succession de sketchs, il n'en est rien. Samson Chiu suit la trajectoire de son personnage et les enjeux qui la poursuivent (la réussite financière et la quête de l'amour) avec rigueur. Rappelons malgré tout qu'il s'agit d'une comédie. Et si l'humour aurait pu là aussi justifier une structure à sketches, le film suit cette idée de destinée, qui avance à tâtons, sans vraiment savoir ce que le futur va apporter, malgré une échéance qui pèse sur les consciences. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui fait que l'on ne se retrouve pas devant un Mo Lai To mais une comédie légère, douce amère, qui aurait pu tendre à la comédie dramatique entre les mains d'un autre réalisateur et sans l'énergie d'une Sandra Ng particulièrement attachante.
Finalement, de quoi parle le film ? Certes, d'une prostituée et de ses rencontres, mais ce qu'aborde véritablement le film ne serait-ce pas de la mémoire ? La mémoire d'une population qui se laisse porter par son Histoire, et des souvenirs qui restent. Ce dont le film parle, c'est de l'amour indéfectible du peuple hongkongais pour sa ville.
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Anel Dragic 11/23/2010 - haut |
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Golden Chicken (2002) |
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Petit succès au box office, ce film n'en est pas moins très décevant. Traiter du milieu de la prostitution est délicat. Et le film tombe dans tous les travers. Graveleux, insultant pour les femmes, oubli d'un point de vue moral, cette vision idéalisée de la prostitution n'est qu'un prétexte à une évocation nostalgique du Hong Kong passé. Mais ce n'est sans doute pas en se complaisant dans le passé que le cinéma de Hong Kong trouvera les réponses à la crise qu'il traverse.
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Laurent Henry 4/21/2003 - haut |
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