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The Tea House (1974) |
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Œuvre s’inscrivant dans la catégorie des productions des Shaw Brothers destinée à trouver son public par des thèmes dans la mouvance de son temps, Gwai Chi Hung l’a détournée de son but purement commercial pour en faire un pamphlet engagé. Et de réussir un instantané de son époque encore terriblement actuel.
Cité comme référence aux futurs polars réalistes à venir – tout d’abord à la télé HK dans les années 70’s, puis au cinéma dans les années ‘80s – The Tea House pose effectivement les bases de l’approche quasi documentariste, mais ne privilégie pas autant la violence. Mis à part un début désarçonnant de nihilisme anarchique, les scènes d’action sont éparses et peu spectaculaires. Gwai privilégie d’avantage la dramaturgie du récit et s’intéresse plus particulièrement aux aberrations judiciaires de son époque, notamment les lois concernant les mineurs de moins de quinze ans. Non condamnables aux yeux de la justice, la montée de violence dans les milieux de jeunes désœuvrés et délinquants était spectaculaire dans la société HK dans les années 70’s. Alors qu’un adulte risquait la prison ferme pour le simple fait de cracher en pleine rue, des adolescents coupables d’homicide n’encouraient aucune peine pénale. Les jeunes en profitaient alors pour gagner un certain statut pour parfois intégrer plus facilement les triades. Une résonance d’autant plus actuelle de nos jours, où la loi 45 (code pénal pour mineurs) est remise en cause dans notre propre pays.
Ce n’est qu’après un long prologue dépeignant les méfaits toujours plus terribles, que l’intrigue principale prend finalement place. La police impuissante face à la délinquance juvénile, ce sont les habitants eux-mêmes, menés par Cheng, qui seront obligés de s’organiser pour faire régner un certain ordre dans leur quartier. Incommodés par cette résistance inopinée, les chefs de triades des quartiers avoisinants tenteront d’enrôler, puis d’éliminer Brother Cheng. Ce dernier se prend alors à leur jeu, flirtant dangereusement avec les limites de la loi sans jamais véritablement l’outrepasser. Créant ainsi sa propre didactique – et une communauté quasi utopique au sein de son salon de thé – Cheng finira tout de même par se heurter aux lois en vigueur et de voir son rêve d’une société idéaliste s’envoler.
Très dure vision de la part de son réalisateur, qui dépeint Hongkong comme une ville sombre (gratte-cieux écrasants), pervertie (jeunesse délinquante, hommes d’affaires corrompus, …), seulement régie par la police (impuissante) et les triades omniprésentes. Le salon de thé semble comme un havre de paix, refuge d’une foule d’anonymes soudée respectueuse envers leur leader. La fin peu spectaculaire, mais d’un réalisme saisissant est d’un pessimisme rarement présente dans les productions SB.
Gwai aurait pu créer un classique instantané rivalisant avec les meilleurs œuvres sociales japonaises ; malheureusement la structure même du film est plombée par une narration maladroite. Le prologue est trop long, les différentes parties de la dense histoire sont mal introduites et le flash-back – revenant sur une partie du lourd passé de son personnage principal - casse singulièrement le rythme du film. Si beaucoup d’importance est accordée à la dramaturgie, les personnages sont mal développés. Trop nombreux, les protagonistes sont à peine esquissés. Evoquant des justiciers mystérieux principalement issus du western, Cheng manque de profondeur pour lui attribuer un charisme suffisant pourtant nécessaire à son rôle. Quelques poncifs et la musique de synthé semblent directement emprunts aux films de blaxploitation alors en vogue à l’époque.
Néanmoins, Gwai marque d’une empreinte véritablement artistique ce qui n’aurait pu donner un film d’exploitation de plus. Le succès public a d’ailleurs été au rendez-vous en faisant du film l’une des principales réussites de ses studios pour l’année 1974.
A noter la présence au générique d’un jeune Danny Lee dans un petit rôle, ainsi que les débuts de Tony Ching Siu Tung, futur chorégraphe de "Dragon Inn" (1992) et de "Shaolin Soccer". Une séquelle suivit quelques mois plus tard sous le titre de Big Brother Cheng marquant le retour de son personnage principal au salon de thé. La suite perdra en profondeur, ce qu’il gagnera en action et n’égalera pas le génie du premier. Cinq minutes semblent avoir disparus de l’édition Celestial, le film ne durant plus que 96 au lieu des 101 minutes originales. Une œuvre à recommander chaudement à tous ceux qui s’intéressent à un autre cinéma, que celui empreints de scènes d’action.
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Bastian Meiresonne 7/27/2004 - haut |
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The Tea House (1974) |
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The Teahouse est un mélange de drame et de film d'action. Malheureusement, ces ingrédients n'ayant pas été mis en quantité suffisante, le résultat est fade, sans aucune saveur... Il décevra les amateurs de kung-fu ou de combat (The Teahouse est quand même classé catégorie III !), mais aussi ceux qui préfèrent les drames ou chroniques sociales (on y dépeind une population d'anciens immigrés). Le scénario est indigent : une succession de sainettes, vaguement reliées les unes avec les autres (mais ce n'est pas une règle !!!), sans intérêt aucune. Le film a eu du succès, a même eu une suite l'année suivante (Big Brother Cheng), mais j'ignore complètement pourquoi... Et dire que l'acteur principal, Chen Kuan Tai, est un artiste martial émérite !
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David-Olivier Vidouze 12/15/2002 - haut |
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