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Critiques Express

Gunmen    (1988)
Gunmen est présenté par son réalisateur comme la version chinoise des Incorruptibles de Brian De Palma. Un film apprécié par Kirk Wong et les autres géniteurs de Gunmen à tel point qu’ils veulent en faire la version HK, avec les méthodes de production locales et tout ce que cela implique. Produit par Tsui Hark au nom de sa Film Workshop, le projet Gunmen a survécu au désaccord permanent entre Kirk Wong et son producteur pendant le tournage, Tsui Hark surveillant toujours de près ce qu’il finance et n’hésitant jamais à faire modifier une scène au réalisateur si elle ne lui convient pas. Bricolé avec talent, ce film qui marie western et film de gangster des années 1920 est en quelque sorte le rescapé en très bonne santé d’une avalanche de contraintes face à laquelle s’est retrouvé Kirk Wong.

Il est certain qu’en 1988 à Hong Kong, réaliser un film de gangster se déroulant au début du vingtième siècle n’a rien de facile comparé aux polars urbains des années 80, tournés en pleine rue et sans costumes ni décors particuliers à acheter. Muni d’un budget qui se fait de plus en plus restreint au fur et à mesure de la production de Gunmen, Kirk Wong fait avec les moyens du bord, même s’il doit sacrifier de nombreuses nuits pour dessiner des storyboards ou veiller dans la salle de montage après des heures de tournage éprouvantes. Et le travail du cinéaste porte ses fruits : la reconstitution de l’époque est particulièrement réussie et le Shanghai des années 1920 prend vie devant l’objectif. Une reconstitution qui a demandé à l’équipe du film une vigilance et une patience que ne se permettaient pas d’avoir les réalisateurs qui expédiaient un petit polar contemporain en quelques semaines de tournage, puisqu’il fallait que les rues et les figurants qui y traînent paraissent crédibles (le film a été tourné à HK, et pour certaines scènes derrière les locaux de la Workshop !). Et il fallait éviter à tout prix l’apparition dans un coin de l’écran d’un élément du milieu urbain moderne. Un problème qui sera vite réglé par Kirk Wong quand il choisira de filmer ses personnages en longues focales pour éviter une largeur du champ de vision qui pourrait malencontreusement laisser voir une voiture ou un building. Un tel procédé lui permet de nous promener en extérieur pour des scènes de poursuites ou de foules qui nous font découvrir une ville à une époque trop peu représentée dans le cinéma de Hong Kong, une reconstitution digne de ce nom d’une époque étant un obstacle coûteux pour un réalisateur voulant faire un polar.

Les costumes et les rues ne sont pas les seuls à avoir été vieillis puisque le scénario est lui aussi imprégné des grandes mœurs du début du vingtième siècle. L’histoire de Gunmen est à peu près la transposition dans le passé des scénarios typiques des polars hong kongais contemporains, avec le lot de flics corrompus, de trafic de drogue (ici la cocaïne est remplacée par l’opium, années 20 obligent) et d’éléments assurant la partie mélodramatique de l’intrigue. Gunmen est même une histoire chargée en personnages et assez forte, mêlant la vengeance d’un flic honnête (Tony Leung) sur un mafieux respecté de tous, avec ses histoires sentimentales, familiales et amicales. Une histoire bien ficelée et qui mieux que n’importe quelle autre permet un face à face sans merci entre deux hommes ayant chacun perdu un être cher. Mais les personnages ne sont malheureusement pas assez développés, la faute à un travail effectué dans l’urgence et à une durée de métrage trop courte. Ce sont les coups de feu qui compenseront cette carence, les scènes d’action ayant bénéficié d’un soin tout particulier de la part de metteurs en scène pas radins en munitions.

Cadre spatio-temporel ancien n’étant pas pour Kirk Wong synonyme de mise en scène lente et moins dynamique que les polars contemporains comme le chef d’œuvre du genre A Better Tomorrow, le réalisateur va même faire de Gunmen un film au rythme effréné, dont les ellipses du scénario au début déboussolent mais vont vite dévoiler leur fonction : elles sont un raccourci vers les scènes d’action. Nerveuses, ces dernières le sont et se paient le luxe, entre deux magnifiques ralentis, d’une violence qui vaudra à Gunmen la classification en category III et traduisent l’habituelle tendance du maître Tsui Hark à vouloir assouvir sa soif de petits effets gore dans ses productions. Dans Gunmen, les corps tombent comme les feuilles en automne, aussi bien dans le camp de la police que dans celui des triades, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que deux principaux adversaires, Tony Leung Ka Fai (dont l’intensité du jeu est parfaite) et Adam Cheng (lui aussi digne de ce rôle) opposés à l’écran pour une scène finale grandiose à valeur dramatique. Un exploit quand on constate que le tournage s’est effectué sous le signe de la précarité.

Si les neuf mois de préparation de Gunmen peuvent paraître une longue durée de tournage pour l’industrie hongkongaise, le film sent à certains moments le bricolage (notamment le début du film dont l’enchaînement des évènements n’est pas très fluide). Rien d’étonnant à cela quand on entend de la bouche du réalisateur (lors d'une interview accordée à l'éditeur HKVidéo) les histoires de « disputes » entre Kirk Wong et Tsui Hark pendant le tournage, le second ayant sans cesse de nouvelles idées à confier à Kirk Wong, qui se voit à chaque fois obligé d’obéir et de modifier des scènes de Gunmen. Comme si ces ennuis quotidiens avec le producteur ne suffisaient pas à Kirk Wong, ce dernier voit le budget de son film rétrécir à grande vitesse au fil du tournage, et on lui annonce un jour qu’on lui donnera moins que prévu pour réaliser Gunmen. De plus, le grand nombre de personnages que fait intervenir Gunmen n’arrange rien au désordre général, certains acteurs n’étant pas disponibles tous les jours pour tourner et travaillant sur d’autres films, aggravant pour le coup la situation. Le tournage de Gunmen a donc été un véritable chaos duquel aurait pu résulter un film médiocre et incohérent. Mais à Hong Kong, les techniciens du cinéma sont en général des travailleurs acharnés qui au lieu de pleurer sur leur maigre budget et leurs conditions de tournage artisanales voient ce qu’ils pourraient en tirer de positif. Et Gunmen, malgré son côté « fouillis » indéniable, tient la route et sait se montrer largement à la hauteur en ce qui concerne les scènes d’action qui sont de grands moments.

Avec des conditions de tournage plus confortables, Gunmen aurait certainement pu être plus abouti, surtout au niveau du scénario et des personnages, dont le profil et les relations intéressantes sont trop peu développés. Mais un tournage dans l’urgence donne son aspect si nerveux et direct à ce western HK furieux, un film qui va droit à l’essentiel et qui vous fait respirer l’opium et le sang jusqu’à vous rendre dépendant des polars hong kongais de qualité.
Florent d'Azevedo 11/27/2004 - haut

Gunmen    (1988)
La réponse hongkongaise aux Untouchables de Brian de Palma. Une très belle reconstitution du Shanghai des années 20, une mise en scène intelligente, des acteurs impeccables, un récit haletant et des gunfights remarquablement chorégraphiés. Sous l’égide de Tsui Hark, Kirk Wong réalise une œuvre forte et passionnante. Le classement en catégorie III est dû à la violence des combats.

David-Olivier Vidouze 1/4/2003 - haut

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