Hong Kong Cinemagic
Version française English version
 Critiques   Forum   Facebook  
 Personnes
 Films
 Studios
 Lexique
 Vos réglages

Rech. HKCine
Utiliser la Recherche Google
>> Aide

 Réalisateurs
 Acteurs
 Techniciens
 Producteurs

 Arts martiaux
 Action / Polar
 Comédie
 Drame & Opéra
 Catégorie 3

 Shaw Brothers
 Comptes rendus
 Industrie du film
 Culture et société

 Tests DVD Z2 VF
 Tests DVD SB Z2
 Autres Tests DVD
 Bibliographie
 Guide d'achat

 La Catégorie 3
 Héros handicapés
 Le Japon et HK
 Index des Archives

 BOF & Musique
 PDF & E-books
 Livre d'or VIP

 Plan Du Site
 Archives des éditos
 Aide à la Navigation
 Rédaction
 Historique
 Liens Web
 Le ciné HK et nous
 Livre d'or
 Remerciements
 HKCinemagic 2

Statistiques :
11630 Films
19215 Personnes
1448 Studios
230 Articles
82 Interviews
155 Tests DVD
32452 Captures DVD
3722 Vidéos
Critiques Express

Killers Five    (1969)
L’histoire de ce wu xia pian produit par les Shaw Brothers et réalisé par Ching Gong au début de 1969 reprend la trame archi-connue où l’on donne à un groupe d’individus aux attributs et à la personnalité distincte une mission délicate et dangereuse à réussir. Celle-ci une fois terminée ils font face à un retournement de situations inattendues qui les amènent à vouloir rendre des comptes. Voilà l’intrigue de nombreux westerns, de film d’action ou polars (incluant le célébrissime Mission de Johnny To), excepté que pour Killers Five l’histoire se déroule dans un univers wuxia des plus pittoresques. Le vrai titre chinois du film Hao Xia Chuan, signifie en fait « La Légende des valeureux héros », reflète bien davantage l’histoire et les thèmes du film que celui de son titre anglais bêtement série B de Killers Five c'est-à-dire les « Cinq Tueurs ».

Les protagonistes héroïques du film sont le chevalier stoïque et scrupuleux : Yue Zhenbei, la pétillante mais prude ingénue Ma Jinling une as autant à l’arbalète qu’à l’épée, Li Xiaoqui un expert nageur mais aussi un indécrottable joueur, Niu un larron bourru qui avec sa hache peut autant escalader des hauteurs escarpées que fracasser une tête et l’élégant, sulfureux Liang Shengfei qui armé d’un éventail bardé de fers semble autant aider les héros que les bandits pour ses propres mystérieuses raisons. Chaque personnage apporte une touche particulière au film qui joue sur plusieurs gammes typique du récit wuxia du tragique au truculent en passant par l’intrigue rocambolesque et bien sur les scènes d’action enlevées.

Dans Killers Five aucun des protagonistes principaux n’est joué par une vedette martiale reconnu de la Shaw Brothers, ni Jimmy Wang Yu, Yueh Hua, Cheng Pei Pei, ou Lo Lieh. Bien que tous les acteurs de Killers Fives soit des habitués du genre martial la plupart sont des acteurs de second rang habitué au rôle de composition. Seule exception Li Ching qui était certes une des grandes vedettes maison des Shaw mais le wuxia n’était pas son genre de prédilection.

Bien qu’il s’agisse d’une production sans grande vedettes, d’une envergure et d’une originalité plutôt limité et qui est plutôt rondement mener (il dure 81min), Killers Five n’a rien d’un produit bâclé. Bien au contraire c’est un film à la mise en scène fluide et élégante, aux personnages très bien campés et dont l’histoire est menée tambour battant avec un adroit dosage d’intrigue et d’humour. Mis à part l’enlèvement de la fille du duc au tout début il n’y a que deux scènes d’action dans les premières cinquante cinq minutes du film et l’une d’elle plutôt courte (20 seconde à peine) mais les personnages sont si colorés et le rythme du récit est si vif qu’on ne tient pas grand compte de se manque. Le film se rattrape amplement dans son dernier tiers avec deux séries de batailles qui sont très enlevées, pleine de carnages, de coups fourrés de même que de pièges secrets et dans lequel on ne fait qu’un usage parcimonieux des câbles et des trampolines.

Bien que l’on voit Tang Ching se démener dans ses propres combats c’est surtout Li Ching qui est vraiment mise en valeur dans les scènes d’action. . Comme mentionné plus tôt Li Ching était une des grandes vedettes féminines de l’époque spécialisée dans des rôles d’ingénue pour les genres Huangmei Diao, la comédie romantique et parfois le mélodrame. Avec le déclin du huangmeng diao et l’ascension du wuxia au cours de la seconde moitié des années 60, Li Ching transita d’un genre à l’autre, bien qu’habituellement pour jouer de simples rôles de jolie fleur ayant besoin le plus souvent d’être secourue. Killers Five constitue en fait une rare exception où on la voit vraiment entrer dans le feu de l’action épée à la main. Bien que plein de charme et de verve le personnage de Li Ching n’a ni l’intensité ou le tranchant d’une dame d’épée à la Cheng Pei Pei cependant. Son personnage de midinette martiale n’est pas très convainquant et fait même assez puéril par moment. Pourtant dans les deux grandes batailles du film, c’est elle qui a droit aux moments d’action les plus spectaculaires et adroitement menés. Li Ching y démontre une belle fougue et fait usage de nombreuses astuces qui sied bien à son personnage d’ingénue pétulante. Cela compense amplement pour le manque d’une authentique prestance martiale chez la jeune actrice.

Assez curieusement le générique d’ouverture n’identifie pas le chorégraphe du film. Durant le grand affrontement contre les bandits, on entrevoit pendant une fraction de seconde nul autre que Han Ying Chieh l’un des plus grand chorégraphe de son époque surtout reconnu pour son travail avec King Hu, ce qui indique d’une manière quasi-certaine que c’est lui qui aurait arrangé les combats et cascades du film. Cette absence d’accréditation est d’autant plus navrante que Han aura vraiment fait de l’excellent travail créant des scènes de combat pleines de panache et ce avec un minimum d’effet de câbles de même des acteurs non martiaux pour la plupart. Son travail est aussi essentiel que celui du metteur en scene dans la réussite générale du film et il est donc dommage qu’il s’agisse pratiquement d’une contribution anonyme (voir note 2)

Killers Five est un film de Ching Gong, qui pendant longtemps n’était mentionné que comme le père de Tony Ching Siu Tung et un vieux metteur en scene des Shaw dont l’œuvre filmique était enfermée dans les voûtes scellées du studio de ses anciens patrons. Maintenant qu’on commence à distribuer le catalogue des Shaw, l’oeuvre de Ching Gong est enfin révélée petit à petit. Après avoir été longtemps scénariste pour les Shaw, Ching commença à tourner des films pour eux à partir de 1967. Killers Five fut son cinquième film et troisième wu xia pian. C’est Ching Gong lui même qui aura écrit le scénario de Killers Five avec l’aide d’un dénommé Sung Hoi Leng qui travailla aussi sur le film comme assistant metteur en scène. Détail intéressant l’un des cinq héros de Killers Five est un joueur de dés invétéré qui n’arrête pas de mener en bateau le larron bourru Niu. Or en 1976, Ching Gong écrit et réalisera King Gambler un film totalement axé sur les personnages de joueurs et la pratique de l’arnaque et qui initia un nouveau sous-genre typiquement hongkongais le Gambling Movies.

On a rapporté que dans son deuxième film wuxia Sword Of Swords, Ching Gong s’était surtout inspiré des films d’épéistes écorchés de Chang Cheh. Pour Killers Five de nombreux fans de cinéma wuxia pourraient trouver que Killers Five porte la marque de King Hu. En effet certain aspect du style filmique et de l’histoire sont à première vue assez similaire à ceux de Come Drink With Me le premier wuxia pian de King Hu. Par exemple Killers Five semble recycler la fameuse scène de Come Drink With Me ou dans une auberge un épéiste confond ses adversaires avec des faits d’arme éblouissants. Le personnage en question le mystérieux Liang Shenfei partage aussi une ressemblance des plus frappante avec l’un des méchants principaux de Come « le Tigre de Jade » (excepté pour la couleur de leurs accoutrements respectif. l’un étant vêtu de vert, l’autre de blanc) et tous deux utilisent un éventail comme arme. Il serait facile alors de dire que Ching Gong fait du King Hu, mais en fait cela serait peut-être une exagération. N’oublions pas que Come Drink With Me and Killers Five sont tout deux des productions Shaw dont l’action a été réglée par le même chorégraphe Han Ying Chieh utilisant les même trames musicales ou effets sonores. De plus les deux films puisent pour leurs histoire dans la vieille tradition du récit wuxia classiques. Tous ces éléments ont eu pour effet d’accentuer indûment la ressemblance de Killers Five, sur Come Drink With Me pouvant conduire a de fausse assomptions (comme l’auteur de texte l’aura fait dans une première version de cette critique). Certes King Hu avec Come et plus tard Dragon Gate Inn exerça une énorme influence sur le cinéma wuxia de son temps qui se reflète un temps soit peu sur Killers Five mais il serait faux d’assumer que Ching Gong calqua pesamment Killers Five sur l’œuvre de son illustre collègue.

Killers Five ne se compare pas aux chefs d’oeuvre de King Hu ni aux classiques wuxia de Chang Cheh le film n’en demeure pas moins une oeuvrette vive et efficace qui restitue très bien le caractère rebondissant et pittoresque du récit wuxia classique. En plus d’être fort divertissant sa principale vertu est de révéler des acteurs un tant soit peu connus du public occidental tel Tang Ching ou bien familiers mais dans des rôles inhabituels pour eux. Il s’agit bien sûr de Ku Feng et Cheng Miu qui forment ici une belle paire de larrons truculents au lieu de leurs personnages attitrés du traître et du patriarche respectivement. Et puis finalement il y a la très charmante et enjouée Li Ching. Pour ceux qui ne sont pas des adeptes des comédies romantiques voilà une bonne manière de la découvrir. Killers Five est donc un film recommandé bien que l’on suggère ici de se le procurer dans le format plus économique du VCD plutôt que le DVD.
Yves Gendron 3/26/2005 - haut

Index de la page
 3/26/2005 Yves Gendr...

 Publicité avec Google AdSense   Participer au site   Contact   FAQ   Utilisation contenu du site   Disclaimer   Rapport d'erreur  
copyright ©1998-2013 hkcinemagic.com