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Swordswomen Three (1970) |
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Wu xia pian féminin de bon niveau et divertissant de Shen Chiang, réalisateur d'autres films du même calibre avec Shih Szu ("Lady of the Law" ou "Heroes of Sung"), avec trois actrices un peu moins connues : Essie Lin Chia (la Reine 1000 pattes du "Bras de la Vengeance"), Violet Pan Yingzi (celle qui ampute Wang Yu dans "Un seul Bras les tua tous") et Shen Yi ("Princess Iron Fan"), et Lo Lieh en grand méchant au sourire carnassier, qui abordait la 2ème phase de sa prolifique carrière.
L'histoire en quelques mots : Le vieux Yeung Chi-hing et Chang Yi sont à la tête d'une prestigieuse et noble école d'arts martiaux, et le trio féminin fait partie de leurs disciples. Chang Yi est défié par Lo Lieh qui appartient à une autre école et qui est battu en combat loyal, mais promet qu'il prendra un jour l'avantage. Lo Lieh est également fiancé à Shen Yi et profitera de sa position pour duper la jeune femme femme, car il convoite une épée mystérieuse gardée par les 3 soeurs, arme qui pourrait lui permettre d'écraser le clan adverse. Il parviendra bien évidemment à ses fins, et Chang Yi, avec l'aide du trio héroïque, chercheront vengeance.
Le titre du film laisserait présager une oeuvre centrée sur un trio d'épéïstes féminin, et si c'est bien le cas, le traitement des 3 héroïnes est très déséquilibré, en réalité seule Essie Lin Chia a vraiment un rôle important et se démarque de ses partenaires. Elle a la chance de bénéficier du personnage féminin le mieux écrit : débrouillarde, intelligente, bonne combattante, elle réussit à infiltrer le domaine de Lo Lieh après avoir battu un de ses hommes de mains, qui avait la particularité de cacher son visage hideux derrière un masque de bourreau (pratique pour ne pas se faire reconnaître). Il faut dire aussi qu'avec sa beauté métisse et son jeu frais et naturel, le spectateur la remarque immédiatement. Dommage que cette actrice n'ait pas eu une plus grande carrière. Par contre, Shen Yi, qui en plus d'être naturellement fade, bénéficie du personnage le plus stupide : Lo Lieh vole l'épée sous ses yeux, et quand elle le retrouve, elle gobe ses explications du genre "Mais j'ai pas volé l'épée, je voulais la mettre en sécurité" ! Elle met 35 minutes à comprendre que son fiancé est un fourbe, ce qui nuit à la fluidité du récit. Quant à Violet Pan, elle est évacuée du récit rapidement après une blessure infligée par Lo Lieh, et revient plus tard avec Chang Yi en échangeant son statut de grande blessée avec Shen Yi.
Lo Lieh bénéficie d'un excellent traitement, et il est évident que le réalisateur est plus intéressé par lui que par les personnages féminins (sauf Lin Chia), on sent venir son duel final contre Chang Yi, et on voit bien que la masculinisation du wu xia était déjà entamée. Le voir l'année suivante dans "Les griffes de Jade" où il revient à ses rôles de nobles et preux chevaliers servants des années 60 est presque anachronique, tant il ne nous semble pas crédible dans ce type d'emploi.
La partie chorégraphique est assurée par le célèbre binôme Liu Chia-liang/Tang Chia et est de bonne facture pour une oeuvre de cette époque, malgré des câbles assez grossiers (comme on en voyait chez Chang Cheh dans les années 60). L'épée magique est une trouvaille intéressante, car elle est aimantée : en effet Lo Lieh peut désarmer ses adversaires à distance car l'épée attire les autres armes blanches. Ainsi, au milieu du film, Chang Yi et les trois sœurs décident de se servir de bâtons en bambous pour le battre, le bambou ou le bois ne pouvant être attirés par l'épée. Le travail chorégraphique annonce certains travaux ultérieurs du Sifu, et dans une certaine mesure le film "Les 8 diagrammes de Wu-lang", où Gordon Liu apprenait la maîtrise du bâton pour contrer les bâtons "serpentins" des mongols. De plus, la violence sanglante du duel final éprouvant entre Lo Lieh et Chang Yi rappelle celle des "8 diagrammes", même s'il n'y a pas la même maestria martiale. On pense également à des oeuvres comme "La mante religieuse" et le combat de David Chiang contre "l'oncle à roulades" (utilisant également des bambous sectionnés à la base pour neutraliser l'adversaire - ce qui était déjà le cas dans une scène du "Bras de la vengeance").
En conclusion, un wu xia dans la bonne moyenne, qui aurait été un très bon film si les deux autres personnages féminins étaient mieux écrits.
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Anne Saïdi 7/26/2008 - haut |
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