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Critiques Express

Drunken Monkey    (2002)
La mode du film d’arts martiaux chinois en costumes, relancée par le monstre du box office Crouching Tiger, Hidden Dragon, est accompagnée par l’adoption systématique (dans des productions de l’Ouest aussi bien que de l’Est) d’artifices et d’effets spéciaux dans les scènes d’action. Les fameux câbles popularisés par Yuen Woo Ping et faisant s’envoler en l’air les acteurs sont devenus à Hollywood un outil indispensable à un point où l’on peut désirer un retour au Kung-fu véritable et épuré comme celui de certains bijoux de la Shaw Brothers. Personne ne saurait mieux représenter cette manière de filmer les arts martiaux chinois de façon sobre et dénuée d’effets spéciaux, que le vieux maître Liu Chia-liang. Et face à la multiplication des films montrant des scènes de combats aériens et truffés d’effets digitaux (souvent pour masquer l’inaptitude de certains acteurs), Liu ne pouvait rester silencieux, même après une période peu glorieuse où il a tenté d’adapter son art aux nouvelles attentes du public des années 90. C’est donc un Liu Chia-liang énervé, et ayant plus que jamais envie de montrer le patrimoine martial chinois sans le prostituer pour les spectateurs occidentaux, qui nous revient avec ce Drunken Monkey. Et si vous pensiez que le maître était désormais en maison de retraite, grande sera la surprise.

Pour ce retour aux « vraies valeurs » du Kung Fu Pian entrepris par Liu Chia-liang, ce dernier juge nécessaire de raviver la flamme de la Kung fu Comedy, un genre auquel il avait donné ses lettres de noblesse une trentaine d’années avant ce Drunken Monkey. Les gags ne sont pas toujours à la hauteur et ramènent à une question qu’on est souvent en droit de se poser, même devant certains films de Stephen Chow : un gag raté est-il définitivement un gag raté ou peut-il être une subtilité de l’humour cantonais inaccessible au spectateur occidental de base ? La question n’a pas de réponse juste, mais toujours est-il qu’il faudra parfois renoncer à trouver de la substance vraiment hilarante dans Drunken Monkey. Rares sont les gags qui font mouche et ne poussent pas le bouchon trop loin.

Pour ce qui est du casting, Liu Chia-liang décide d’une part de rendre hommage à son frère Gordon Liu en lui confiant un petit rôle et en échangeant quelques coups avec lui, et d’autre part d’engager des « petits jeunes » dont les carrières n’ont pas vraiment décollé à savoir Jacky Wu Jing et Shannon Yao Yao. Révéler un talent au grand public (même si Jacky avait déjà joué dans Legend of Zu) a fait partie des habitudes du maître qui avait fait connaître le succès aux jeunes Hsiao Ho et Kara Hui en des temps plus glorieux pour le kung fu pian. Le choix de Jacky Wu n’est pas étonnant de la part du réalisateur, le jeune acteur n’étant pas encore une superstar comme Jet Li et pouvant incarner une sorte de Hsiao Ho, son jeune poulain des années 70-80. Comme dans Mad Monkey Kung Fu, Liu tient également à montrer ce qu’il sait faire. Mais là où Hsiao Ho gardait la vedette grâce à ses prouesses et sa présence, Jacky Wu n’est dans Drunken Monkey pas aussi présent que le vieux maître alors qu’il est censé représenter le futur du film martial et Liu son passé fertile. Le problème n’est pas que le jeune Wu Jing ne sache pas se débrouiller avec son corps (bien au contraire, il a toute l’énergie d’un Donnie Yen) mais bien que le réalisateur lui pique la vedette en voulant à tout prix montrer qu’il peut toujours bouger à son âge, et l’on met bien sûr à part le fait qu’il s’est comme toujours confié le rôle du maître expérimenté et juste. Liu a donc gagné en égoïsme au fil des âges : alors qu’il présentait autrefois au grand public ses jeunes disciples en se mettant quelque peu en arrière, ce Drunken Monkey semble être la réunion de quelques retraités du Kung fu pian qui, indignés par la direction que prend actuellement le cinéma d’action, rappellent qu’ils sont toujours en vie et que rien ne sera jamais aussi beau qu’autrefois en ce qui concerne ce genre de cinéma. Une initiative justifiée mais qui aurait pu être plus raisonnable en représentant équitablement les « papy » de la comédie Kung Fu et la nouvelle donne ici un peu étouffée. L’amour du passé et de la comédie Kung fu telle qu’elle était conçue dans les années 70-80 ne tient pas qu’à la présence de quelques hommes majeurs de cette période mais également au traditionalisme des combats de Drunken Monkey.

Abus de câbles, utilisation d’effets spéciaux : Liu Chia-liang considère les films d’action aux combats « truqués » comme une tricherie vis-à-vis du public. Ce même public, envers qui Liu Chia-liang se fait un devoir de montrer de façon très pédagogique les arts martiaux chinois, va avoir le plaisir de retrouver dans Drunken Monkey des combats peu aériens et aux chorégraphies assez fouillées dans les enchaînements de frappes des membres supérieurs notamment. Tantôt sérieux, tantôt comique et non-violent, le ton des scènes de combats dépend du contexte et des relations entre les personnages combattant. Ces scènes sont à vrai dire assez réjouissantes et renouent plutôt bien avec le style de combat des productions Shaw chorégraphiées par Liu, sans toutefois faire abstraction des nouveaux procédés qui permettent par exemple de rendre un impact violent et une chute en vol plané. Enfin, Liu Chia liang et son frère ont encore la forme malgré leur âge et se battent un instant avant de lier amitié, exactement comme dans Eight Diagram Pole Fighter.

Drunken Monkey, le film de kung fu qui marque un retour en force des anciennes valeurs du kung fu pian et fait autant plaisir qu’un vieux Liu Chia-liang de la bonne époque ? La réponse est négative. Liu n’arrive pas à faire aussi bien que Jackie Chan et son Drunken Master II duquel il semble s’inspirer fortement et auquel il avait participé avant une querelle de tournage avec Jackie Chan. Les combats sont trop peu nombreux, l’humour inefficace et Jacky Wu Jing sous-exploité dans Drunken Monkey qui promettait pourtant beaucoup de bonnes choses. On peut cependant garder une image positive de ce film très sympathique qui, en 2003 a tenté (à coup de combats de qualité et d’apparition de vieux maîtres) de redonner vie à la Kung Fu Comedy telle qu’on la cuisinait à la Shaw dans les années 70/80, un genre qui n’a en ce début du 21ème siècle plus sa place dans l’industrie du cinéma hong kongais.
Florent d'Azevedo 1/8/2005 - haut

Drunken Monkey    (2002)
Huit ans que Liu Chia Liang, autrefois figure de proue de la dernière grande époque de la Shaw Brothers (fin des années 70 / milieu des années 80), disciple de troisième génération de Wong Fei Hung, n'avait réalisé de film. Il nous avait laissé sur une immense déception, le nanard Drunken Master III (1994), où il apparaissait clairement que sont rôle dans l'excellent Drunken Master II avait dû être plus que limité (je rappelle qu'un différend est survenu sur le tournage entre Jackie Chan et Liu Chia Liang, et que ce dernier a été débarqué ; Jackie Chan a achevé le film sans le co-signer et nous n'avons aucune indication sur la paternité des différentes scènes ; Liu Chia Liang, pour contre-attaquer, a mis en chantier Drunken Master III dès son éviction, pour un résultat pitoyable... on est donc en droit de penser que Drunken Master II est un film de et avec Jackie Chan !). Il est ainsi acté que Liu Chia Liang n'avait pas réalisé de grand film depuis l'année 1983 et son The 8 Diagram Pole Fighter (si l'on considère que Disciples of the 36th Chamber [1985] et Martial Arts Of Shaolin [1986] ne sont pas des chefs-d'oeuvres !). La question est aujourd'hui celle-ci : Drunken Monkey sera-t-il le film de la renaissance d'un des plus grands réalisateurs / chorégraphes hongkongais ?

Chine, années 30. Biao (Liu Chia Liang) est chef d'équipe dans une société de transport d'objets de grande valeur qu'il protège grâce à sa maîtrise des arts martiaux (et notamment de la technique de la "boxe du singe / monkey fist"). Il découvre un jour que les faibles revenus que ce travail procure ont poussé un de ses collègues à faire du trafic d'opium avec des Occidentaux. Avant qu'il ait pu contacter les autorités, il est battu, laissé pour mort... et est finalement recueilli par une jeune paysanne. Un an plus tard, deux étudiants partent à sa recherche afin d'apprendre la boxe du singe. Leur découverte ravivera la haine de ses ennemis...

Hé bien non, désolé... Malgré son budget de plus de 10 millions de dollars hongkongais, son titre (auto-proclamé !) de "premier film de kung-fu du nouveau millénaire", son casting bien alléchant (Jacky Wu, Gordon Liu, le maître lui-même), sa volonté de ne pas utiliser d'effets spéciaux et de limiter les câbles, Drunken Monkey, co-production sino-hongkongaise, est une sacré déception...

Tout d'abord le casting. Si on était bien sûr heureux de retrouver Liu Chia Liang, on l'était tout autant de voir à nouveau combattre le grand Gordon Liu, artiste martial émérite de la série des The 36th Chamber Of Shaolin, de Legendary Weapons Of China et autres The 8 Diagram Pole Fighter. Or, il ne tient en fait qu'un rôle secondaire (il est même crédité comme cameo dans le casting officiel !) et n'a pas une seule fois l'occasion de nous faire la démonstration de son immense talent. Deux questions viennent à l'esprit : Gordon Liu est-il encore physiquement capable d'être la vedette d'un film d'arts martiaux ? Liu Chia Liang a-t-il minimisé son rôle pour conserver la tête d'affiche ? A vous d'en juger... Jacky Wu Jing, prometteur dans The Legend Of Zu de Tsui Hark, n'a aussi que peu l'occasion de s'exprimer au combat. Encore un coup de Liu Chia Liang ? Car finalement, c'est sur lui que le film repose : il est au centre de quasiment toutes les scènes d'action, mène les combats (même ceux d'un générique très "old-school") et ne laisse que peu de place aux autres. Le problème, c'est que Liu Chia Liang n'a plus 20 ans (ni même 30, 40 ou 50 !) et a du ventre...

Producteur, réalisateur, service presse se sont réclamés du film d'arts martiaux traditionnel, c'est-à-dire sans utilisation abusive des effets spéciaux numériques (spécialité de la fin des années 90), comme cela peut être le cas dans Storm Riders ou The Avenging Fist : un acteur qui a du mal à faire la roue pourra paraître aussi doué que le Jet Li des débuts. De même, les câbles ont été mis à contribution avec parcimonie, alors qu'ils étaient de tous les combats au début des années 90 (voir la série des Once Upon A Time In China, des Swordsman...). C'est louable, mais pour rendre la chose attrayante, les scènes d'arts martiaux se doivent d'être chorégraphiées avec brio, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Elles sont au contraire poussives et fort mal filmées.

Même si le sujet de la vengeance a été maintes et maintes fois traité dans le cinéma hongkongais (à tel point que certains journalistes l'ont qualifié de "Cinéma de la vengeance" - voir le livre séminal Cinema Of Vengeance de Verina Glaessner, malheureusement épuisé), l'histoire aurait pu être intéressante si seulement la tentation de la comédie n'avait pas été la plus forte... Une nouvelle fois, à force de vouloir ratisser large et faire un film pouvant satisfaire un maximum de spectateurs, un réalisateur livre une oeuvre hybride. D'un côté, un récit sombre de trahison et de vengeance au sein d'une quasi famille, de l'autre, une gaudriole niaise et lassante avec, pour seul ciment, des scènes d'arts martiaux loin d'être convaincantes. Du beau gâchis !

Certains films sont des hommages à des genres passés (la série des Indiana Jones, par exemple) : ils recyclent les poncifs, les lois du genre et y apportent un décalage salutaire. D'autres sont de pâles copies de films qu'on ne fait plus : aucune réflexion sur le genre, aucun recul... de véritables films "réactionnaires", du "photoco-pillage" ! Sans être trop méchant avec Drunken Monkey, il se rapproche sans conteste de la deuxième catégorie.
Ce nouvel essai de la Shaw Brothers de revenir dans la course des films d'arts martiaux (après le lui-aussi peu réussi Hero) est encore une fois un échec. Au lieu de se pencher sur son passé, cet autrefois grand studio devrait inventer le futur !
David-Olivier Vidouze 9/29/2003 - haut

Drunken Monkey    (2002)
Profitant des rééditions des films de la Shaw Brother en DVD, cette production a pour ambition de remettre au goût du jour les films d'arts martiaux. Malheureusement, le vétéran Liu Chia Liang reprend la formule abandonnée il y a 20 ans sans la dépoussiérer. Du coup le film pâtit d'une réalisation datée et d'un air de déjà vu. Pire, le traitement des thèmes du genre est peu inspiré au regard des meilleurs films de l'époque. Quant au combat, Lau Kar Leung donne dans un classicisme dès plus sclérosé. En outre il sous-exploite l'excellent Jacky Wu Jing (vu dans Legend Of Zu) pour s'octroyer la plupart des combats. Or si le maître n'a rien perdu de son savoir, il commence quelque peu à manquer de vigueur. Il aurait fallu repenser le genre, ce que n'a pu réussir Liu Chia Liang, réalisateur définitivement trop passéiste. Réactionnaire, ce film n'intéressera par conséquent que les nostalgiques d'un style aujourd'hui révolu.
Laurent Henry 7/28/2003 - haut

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