|
Statistiques : 11630 Films 19215 Personnes 1448 Studios 230 Articles 82 Interviews 155 Tests DVD 32452 Captures DVD 3722 Vidéos
|
|
|
|
Les 5 Epreuves du karatékas (1979) |
|
|
Comme son titre l’indique clairement, Snake In The Monkey's Shadow est un de ces petits Kung Fu d’exploitation cherchant à capitaliser sur le succès du Snake In The Eagle’s Shadow de Yuen Woo Ping. Tous les films qui ont suivi cette voie ont essayé de promouvoir de nouveaux talents, de nouvelles stars du film d’action censés concurrencer la consécration de Jackie Chan. Tous ont logiquement échoués dans cette tache. Ici, c’est à John Cheung qu’on a donné sa chance. Acteur/cascadeur très compétent et doté d’un physique correct (ce n’est pas Mars ou Cliff Lok), Cheung avait surtout été utilisé jusqu’ici en tant que second rôle martial sur des productions Shaw Brothers, tout spécialement par le grand Lau Kar Leung. Snake In The Monkey's Shadow est sa grande chance dans un premier rôle. Grâce au succès relatif que connaîtra le métrage, d’autres suivront tels que Eagle's Killer ou Super Dragon. Ces films représentent l’apothéose de sa carrière d’acteur car il ne faudra pas plus de 3 à 4 années pour que Cheung rentre dans le rang et retourne aux activités du cascadeur moyen. Un apothéose tout relatif si on regarde de plus près ce très moyen Snake In The Monkey's Shadow.
Généralement, les Kung Fu d’exploitation cherchent à imiter l’œuvre de référence en ajoutant une petite originalité à l’ensemble afin de s’en distinguer suffisamment pour attirer le public. Un fragile équilibre entre copie et création originale, voila les éléments contradictoires avec lesquels ces films doivent jongler. Cheung Sam et Wilson Tong ne semblent même pas s’être préoccupés d’ajouter un peu de nouveauté aux formules établies par Snake In The Eagle’s Shadow et Drunken Master. La structure de Snake In The Monkey's Shadow en est un quasi copier/coller : Cheung est un jeune homme brimé par ses camarades et désireux d’apprendre le Kung Fu pour se défendre. Ajouter à cela un duo de tueurs, un maître excentrique, un mélange de styles de Kung Fu éprouvés (L'Homme Ivre, le Serpent et le Singe) et vous avez tous les ingrédients des films de Woo Ping repris quasiment à l’identique. L’aspect « simple copie » du scénario se retrouve également dans les prestations des acteurs. Cheung présente de respectables capacités martiales mais est loin d’avoir les qualités comiques de Jackie Chan. En l’état, il fournit le minimum nécessaire pour que son personnage soit sympathique mais est incapable de rivaliser avec l’ombre de son modèle. En face, le duo Wilson Tong/Charlie Chan manque de présence et d’agressivité. La comparaison avec l’excellent Hwang Jang Lee ne joue pas en leur faveur. Le reste de la distribution joue en mode automatique, donnant vie à leurs habituels stéréotypes déclinés de films en films (Cheng Hong Yip par exemple). Seul Pomson Shi s’en tire un peu mieux grâce à son visage si particulier et quelques attitudes excentriques bien senties.
Malheureusement, les combats ne sont pas mieux lotis. Non pas qu’ils soient mauvais, loin de là. Si Wilson Tong et San Sin ne sont pas aussi talentueux que Yuen Woo Ping ou Lau Kar Leung, ils sont tout de même largement compétents et leurs chorégraphies pour Snake In The Monkey's Shadow reflètent cette différence de talent : elles sont honnêtes, sympathiques à défaut de génialement inspirées. Le mélange des styles Singe contre Homme Ivre, Serpent contre Homme Ivre ou Serpent contre Singe Ivre aurait du aboutir à des chorégraphies originales, relativement enlevées mais c’est une certaine routine qui domine. Seuls les combats de fin font preuve d’une accélération de rythme accrue, d’un peu plus d’intensité dans les échanges de coups. Dommage que cela ne soit qu’en fin de métrage !
Snake In The Monkey's Shadow n’est pas un mauvais film en soi mais la volonté de son metteur en scène de coller à l’identique à ses modèles en limite drastiquement l’intérêt. Tant qu’à verser dans l’exploitation de Snake In The Eagle’s Shadow, mieux vaut jeter un œil sur des œuvres comme Snake Deadly Act.
|
|
|
Arnaud Lanuque 5/8/2006 - haut |
|
|
|
|
|
|