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Hong Kong Godfather (1985) |
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S’il est un terme qui semble définir Johnny Wang Lung Wei à la perfection, c’est celui de dur à cuire. Il suffit de voir ses prestations de sadiques dans les kung fu pians de la Shaw Brothers pour s’en convaincre. Et pour ceux à qui ça ne suffirait pas, il ne serait pas inutile de se pencher sur certaines des réalisations du bonhomme. Le très rock n’roll Angry Ranger en est le meilleur exemple, avec un Ben Lam qui a enfin l’occasion de montrer ce dont il est capable, à coups de machette, de pied, de poing, de chaise, de balai…
Hong Kong Godfather, film quasiment introuvable aujourd’hui, bénéficie d’un statut culte, et l’anticipation qui précède sa vision n’en est que plus importante. Alors Hong Kong Godfather, buzz mérité, confirmation de l’efficacité de Johnny Wang Lung Wei, ou supercherie ? Eh bien il semblerait que surévaluer un film que peu de monde a vu soit à la mode.
Comme son titre l’indique, l’intrigue se déroule dans le monde des triades et décrit les luttes de pouvoir inhérentes à ce milieu. Il est question d’amitié, de famille, de trahison… Mais malgré ces thématiques fortes, ne vous attendez pas à du Chu Yuan ou du Chang Cheh dans un contexte moderne.
Ici, tout est tellement plat, que la tentation de regarder autre chose ne quitte presque jamais le spectateur. Et la qualité du média n’est pas seule en cause, loin de là. Techniquement, le film est en retard de dix ans (et pourtant les standards des polars de l’époque n’étaient pas franchement élevés), avec une photographie inexistante et un rythme soporifique.
L’intrigue est sans enjeux, sans tension dramatique, on a plus l’impression d’assister à une succession de scènes destinées à combler le vide entre les (rares) scènes d’action qu’à une histoire construite. Certaines personnages apparaissent et disparaissent sans raison, et l’ennui est constant. Les acteurs font pâle figure, et leur look très connoté n’est pas un facteur permettant de les prendre au sérieux.
Hong Kong Godfather n’est même pas assez bis pour être un bon nanar jouissif. Ce serait un ratage complet sans les quelques éclats de violence qui parsèment le film. Les affrontements se font à la machette dans des geysers de sang. On est face à du combat de rue dans ce qui se fait de plus violent et de plus brutal. Le sang peint littéralement les murs. Les quelques combats qui précèdent le climax sont courts, peu nombreux, mais d’une intensité hallucinante. C’est bien simple, tout le monde y passe. Certains passages gores avec des enfants rappellent d’ailleurs au spectateur qu’il n’est pas devant un téléfilm de M6 (méprise compréhensible), mais bien devant un polar de Hong Kong.
Le final dure une bonne dizaine de minutes et rappelle par contre bien les massacres à la Chang Cheh, avec nos trois héros armés de machettes contres une armée de gardes dans le centre commercial qu’on retrouvera dans Mercenaries From Hong Kong. Johnny Wang Lung Wei s’invite même pour distribuer quelques mandales à Leung Kar Yan. Voir de tels acteurs dans un final de cette tenue est un régal, mais tout le reste est tellement long, mauvais, irritant que ce final à lui seul parvient difficilement à faire pardonner les nombreuses fautes de goût.
En effet, les scènes hors action sont tellement mauvaises que les quinze minutes d’action ne suffisent pas à faire de Hong Kong Godfather un bon film. On peut même difficilement parler de film tout court.
Un conseil, ne vous imposez pas la vision pénible du film et gardez la télécommande en main jusqu’au prochain combat.
Un final culte pour un film qui ne l’est pas.
Le film 3/10 Le final 9/10
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Léonard Aigoin 9/22/2009 - haut |
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