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Le Roi singe (1995) |
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Le premier volet de A Chinese Odyssey s’achevait sur un teaser des événements à venir, annonçant un rythme tout aussi enlevé, et des personnages encore plus haut en couleur. La première scène laisse entrevoir une approche néanmoins plus calme, à l’esthétique encore plus léchée. Les décors sont magnifiés, et la mise en scène encore très théâtrale assure un côté intimiste convaincant. Au-delà du statut de stars des acteurs, ce sont les personnages qu’ils interprètent avec autant d’humour et de second degré que de sincérité qui permettent au spectateur de s’investir dans une histoire dont les enjeux sont de plus en plus marqués.
La rupture de ton est immédiate, et même si l'humour reste très présent, cette deuxième partie n'est pas comique. Les situations deviennent plus sombres, les personnages gagnent en maturité, et l'importance de la quête se fait plus pressante. La quête identitaire de Sim Bao et son refus d'assumer un héritage qu'on lui balance en plein visage conduisent à des choix qui s'avèreront tragiques.
Le personnage du moine, interprété par le génialissime Law Kar Ying, prend plus d'importance, et se permet de jouer la scène la plus drôle du film. Mais si ce personnage est amusant, il n'en n'est pas moins attachant. Ses incessants discours et sa reprise d’une chanson connue de tous en font l’un des éléments les plus drôles, mais l’importance de sa quête conduira à des dilemmes bien plus intéressants que ne le laissait présager le premier film. L’acteur est très talentueux, et il parvient parfaitement à restituer la conviction et la détermination de cet être entièrement dévoué à une cause noble. Il est le symbole du changement de ton de cette partie, qui n’oublie jamais l’humour et la grosse farce, mais s’inscrit dans une histoire plus surréaliste, plus chargée d’émotion également.
L'apport d'Athena Chu est indéniable, un vent de fraîcheur souffle sur le récit, mais elle une touche plus tragique vient également approfondir l’ensemble. Mais c'est bien du côté du personnage de Stephen Chow que le drame vient. Son conflit intérieur évolue de façon prenante. Ses doutes, ses interrogations sont particulièrement bien rendues par le jeu de Stephen, qui sait quand arrêter de faire le pitre. La scène clé du film, d'une noirceur surprenante, lui permet de prouver ses talents de comédien. Il n'est pas juste un comique. Dès lors, la dramaturgie se construit comme un crescendo, et les nouveaux enjeux, expliqués à Stephen comme à nous, annoncent le drame à venir. A tel point qu’on finit par se sentir davantage dans une tragédie classique que dans une comédie à base de mo lei tau.
Les relations entres les personnages, pleines d'humanité, empreintes de doute, de pitié, de compassion, touchent droit au cœur. La transformation tant attendue en roi singe, n'est plus juste une nouvelle excuse à la farce. Si Stephen s'y révèle spectaculairement drôle, il s'agit davantage d'un rouage qui vient sceller le mécanisme de la machine infernale. La scène la plus poignante du film, appuyée avec élégance par la musique reprise des Cendres Du Temps, est inoubliable, pleine d'humanité, de regret, et de tristesse.
Les situations sont originales, les idées se bousculent par dizaines, et le sentiment de déjà-vu n’est jamais présent. Qu’il s’agisse de l’excuse la plus réussie du monde (qui justifie à elle-même la vision du film), en passant par l’attaque d’un démon avaleur d’âmes, mais aussi des échanges de corps, le scénario n’est pas avare en péripéties et en retournements de situation.
L'épilogue, porteur d'espoir et de renouveau, reste marqué par les regrets exprimés tout au long de l’intrigue, par ces sentiments refoulés, car impossibles à assumer. La première partie de la saga de Jeff Lau s'inscrivait comme une pure comédie non sensique, cette deuxième vient conclure en beauté le mythe, en offrant des enjeux poignants et une dramaturgie puissante.
L'ensemble des deux films forme donc un tout cohérent, épique, drôle, triste, mais surtout une grande aventure humaine, pleine de rebondissement et d'émotion. A voir à tout prix.
L'ensemble mérite 10/10, ce n'est que pris seuls que les deux parties valent un peu moins.
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Léonard Aigoin 6/23/2010 - haut |
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Le Roi singe (1995) |
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Si vous avez aimé A Chinese Odyssey : Pandora's Box, vous risquez d'être véritablement déçu par sa suite. L'humour ? Bien moins percutant… L'histoire ? Extrêmement confuse et pas vraiment passionnante… Les combats ? Très peu nombreux et, même s'ils sont toujours chorégraphiés par le vénérable Ching Siu Tung, bien moins réussis… A part ça, vous retrouverez les mêmes décors (assez pauvres, d'où l'importance prise par les paysages désertiques), les mêmes lumières (bleues ou rouges qui camouflent la pauvreté des décors), les mêmes costumes (mentions spéciales au cochon et au buffle particulièrement réussis)… en définitive, la même ambiance, mais un sacré ton en dessous !
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David-Olivier Vidouze 10/1/1999 - haut |
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