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L' Hirondelle d'or (1966) |
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Il est amusant de remarquer combien, dans certains cas et dans les mains de certains cinéastes, la complexité du scénario n'est pas nécessaire. On remarque d'ailleurs que souvent, les intrigues des films de sabre ne sont pas très compliquées, mais le spectateur ne s'ennuie pas forcément pour autant ! Je prendrai comme exemple, au hasard bien sûr, ce Come Drink With Me du grand King Hu qui inconsciemment a réalisé une oeuvre marquante ressortie des cartons suite au succès planétaire de Tigre et Dragon. L'intrigue a beau n'être qu'une simple histoire d'otage mise en parallèle avec la vengeance d'un vagabond expert en arts martiaux, on ne s'ennuie pas une seconde. Pourquoi ? parce que chaque scène attire l'oeil, parce que le spectateur a plus envie de voir Golden Swallow se battre aux côtés de Drunken Cat que de savoir si le frère de notre héroïne va être libéré à la fin ( fin que nous connaissons tous dès le départ à quelques détails près ), parce que chaque scène est subtile et que finalement l'histoire de rebelles et d'otages n'est que la base de ce monument.
Ce qui demeure indéniablement le pilier le plus robuste de Come Drink With Me est la charmante Cheng Pei Pei, qui peut-être ne se doutait pas à l'époque de la sortie du film qu'elle serait admirée quarante ans plus tard dans le même film, avec ses deux dagues et ses costumes ravissants. Le principe de voir une femme affronter une horde de mâles armés jusqu'au dents est jouissif (voir Girls With Guns !), le voir à l'écran avec Cheng Pei Pei terrassant nombre de voyous l'est mille fois plus. Plus étonnant encore, l'actrice laisse émaner de Golden Swallow une féminité peu commune, qui l'accompagne même dans les combats qu'elle anime de ses mouvements félins. Rarement tant de grâce aura habité une héroïne, éblouissante de beauté, paisible un instant, combative l'instant d'après. On ne peut pas vraiment dire que Golden Swallow use de sa beauté pour parvenir à ses fins face aux hommes dans Come Drink With Me, car elle joue la carte de la discrétion et n'est pas du tout du genre à minauder pour amadouer le premier venu.
On remarquera les rapports plutôt courtois qu'entretiennent les personnages même s'ils savent qu'ils auront tôt ou tard à s'affronter. Ils paraissent envisager le combat comme dernière solution, et installent toujours le dialogue avant de prendre les armes, marque typique de l'adepte des arts martiaux pour qui la loyauté n'a pas d'égale. Mais heureusement pour l'amateur de wu xia pian friand de combats, l'affrontement reste le plus souvent la seule issue du conflit. Le film est rempli d'embuscades sur les routes, de pièges et de duels préparés. La scène mythique de la maison de thé aura par la suite inspiré beaucoup de wu xia pian (voir L'Auberge Du Dragon ou le très célèbre Tigre et Dragon), ces auberges étant souvent construites sur plusieurs étages permettant des acrobaties impressionnantes. Quelques instants plutôt réjouissants dans cette scène où Cheng Pei Pei ridiculise complètement ses adversaires, en jouant avec eux à une sorte de jeu dans une ambiance très tendue. Si les chorégraphies martiales sont réussies, c'est aussi par la disposition calculée au poil des protagonistes dans les affrontements, et les longs moments d'observation précédant les attaques que les combats brillent. C'est tout un art de la mise en scène que nous offre à voir King Hu, et rien n'est moins étonnant que Come Drink With Me soit une source d'inspiration pour des réalisateurs d'aujourd'hui souhaitant réussir un film d'arts martiaux. Alors entre deux copies, pensez à jeter un oeil à l'original !
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Florent d'Azevedo 6/10/2004 - haut |
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L' Hirondelle d'or (1966) |
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Come Drink With Me, en plus d'être un des meilleurs films de son metteur en scène King Hu (avec Dragon Gate Inn, Touch Of Zen et Raining In The Mountain, malheureusement tournés hors des studios Shaw Brothers et donc n'ayant pas droit au traitement "Celestial"), est une des pépites des studios de Sir Run Run Shaw. Tourné en 1966, à une époque où les films de sabres et de kung-fu ne sont pas encore prédominants à Hong Kong - ce sont les drames et les comédies musicales / opéras chinois qui tiennent alors le haut de l'affiche -, Come Drink With Me va révolutionner le cinéma local. Chorégraphies ultra-sophistiquées (aujourd'hui, certains pourront les trouver lentes : scènes d'observation durant lesquelles les protagonistes se jaugent, action non morcelée dans des plans séquences interminables si l'on compare au wu xia pian des années 90, absence de câbles et de délires en apesanteur, etc.), soin extrême apporté aux couleurs, aux costumes (on est loin des approximations historiques et hilarantes de Chang Cheh !), à la mise en scène et aux mouvements de caméra (Run Run Shaw n'embauchait pas en tant que consultants des professionnels japonais ou américains pour rien !).
L'histoire de Come Drink With Me est classique, pourtant King Hu enrichit son film de trouvailles scénaristiques et de personnages originaux qui vont transformer ce simple récit en aventure sombre, violente et palpitante. Un maître martial ivrogne, un moine félon, une bande de méchants fort bien croquée, une héroïne sexuellement ambiguë (impossible de ne pas penser à Brigitte Lin Ching Hsia dans Dragon Inn de Tsui Hark pour le côté androgyne) peuplent Come Drink With Me. L'héroïne est incarnée par Cheng Pei Pei dont c'était un des premiers films en tant qu'actrice et son tout premier en tant que tête d'affiche. Elle est tout bonnement superbe ! Et même si elle s'est exilée aux Etats-Unis pour y suivre son mari, il est agréable de constater qu'elle n'a pas été oubliée, puisqu'elle joue un des rôles principaux de Crouching Tiger, Hidden Dragon.
Même si le personnage de Golden Swallow sera repris maintes fois, notamment par Chang Cheh pour la mise en scène et Cheng Pei Pei pour l'incarnation, aucune suite directe ne sera donnée à Come Drink With Me, alors que la fin du film de King Hu laisse présager que l'aventure n'est pas terminée...
Un classique, un chef-d'oeuvre... du bonheur pour les fans de cinéma hongkongais !!!
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David-Olivier Vidouze 12/15/2002 - haut |
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L' Hirondelle d'or (1966) |
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Un film historiquement important puisqu’il révèle Cheng Pei Pei en dame d’épée. La réalisation de King Hu est très méthodique, il joue sur le fameux jeu d’attente et d’observation cher au western (les duels chez Sergio Léone). On dénote une violence assez sèche qui tranche radicalement avec ce qui avait été fait avant. Mais bientôt Chang Cheh passera par là et accentuera encore plus cet effet.
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Philippe Quevillart 1/30/2002 - haut |
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