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Critiques Express

Survivre !    (1980)
Décembre 1980, sorti juste une semaine avant L’Enfer des Armes, The Beasts est un des grands oubliés du cinéma HK. Film atypique et très peu chinois dans l’âme, il est plutôt à rapprocher des grands films d’exploitation américains qui ont vu le jour durant les années 70 (Day of the woman, Delivrance, I drink your blood).Le film ne cherche nullement à faire passer un message social ou un état des lieux de la société. Et pour cause, chose très rare, le film se déroule intégralement en pleine nature, bien loin des immeubles et ruelles surpeuplés de HongKong. The Beasts délivre un message plutôt misanthrope, débarrassé de tout structure et règle sociale, l’homme livré à lui même n’est en fait rien d’autre qu’un animal comme les autres, plus violent encore peut être puisqu’il n’ignore pas la rancœur et la vengeance. Car ne nous méprenons pas, The Beasts reste avant tout un film d’exploitation et de vengeance il sera surtout question.

Expédition tragique d’un groupe d’adolescents insouciants dans un village perdu au fond des montagnes, ils auront le malheur de croiser la route d’une bande de « bêtes sauvages » (d’où le titre du film) volant, violant et tuant sans aucun remords. Ce qui ne sera pas du tout du goût du père d’une des victimes qui ira assouvir sa vengeance. On peut d’ailleurs y voir un embryon de réflexion sur le thème de la vengeance. Les méthodes du père sont en effet tout aussi bestiale que celle de la bande incriminée, et malgré sa légitimité proclamé, il n’est lui aussi qu’une simple « bête » mue par son seul instinct vengeur. Tous les moyens sont bons pour arriver a ses fins : machettes, flèches, crochets, pieux, serpents. Autant d’armes qui donnent lieu à autant de scènes sanglantes très crues et particulièrement réussies (la scène du viol est digne du fameux Day of the woman, il se murmure même qu’une version explicitement pornographique existerait). The Beasts ne repose pas uniquement sur l’hémoglobine, mais sait aussi distiller de vrais moments de terreur psychologique, comme dans la fameuse scène de la maison infestée de serpents, Dennis YU fait alors preuve d’un réel talent de mise en scène et de cadrage. Le reste du film est à l’avenant, mise en scène en plans séquences distants afin faire ressortir la force imposante et imperturbable de la nature, la caméra devient nerveuse, tremblante pour mieux retranscrire le chaos et la peur des personnages

Des moments forts contrebalancés par des passages plus posés et qui, une des grandes forces du film, ne sont pas de simples bouches trous. Le film utilise parfaitement les ressorts du suspense, utilisant ces moments creux pour faire monter insidieusement la tension mais aussi pour faire douter ses personnages, tel ce personnage (interprété par Kent Cheng dans un des ses meilleurs rôles) s’apercevant qu’il ne peut plus faire marche arrière et que le cycle de la violence doit inexorablement se poursuivre. On remarquera aussi ce passage quasi-onirique reflétant de manière sensible le traumatisme de la jeune femme violée.

La photographie du film est soignée (Daniel Thompson, un américain aussi responsable de la très bonne photo de The Imp), les filtres sont utilisés avec justesse et parcimonie pour faire mieux ressortir certains passages forts. Le reste du temps la lumière est très « brute « donnant un fort aspect naturaliste au film. Nature qui peut d’ailleurs à ce titre presque être considérée comme un personnage à part entière tant sa présence, lourde et étouffante, transpire à chaque plan. Nature, témoin impassible des pulsions humaines qui n’ont décidément pas évolué depuis les ages primitifs. Un des parents pauvres du cinéma HK a toujours été la bande son, une des grandes réussites de ce film : musique expérimentale tribale, violents riffs de guitare,s sonorités électroniques étranges, bruits d’animaux inquiétants et cris hystériques renforçant l’aspect quasi documentaire du film, tout cela accompagne parfaitement aussi bien les moments à suspens que les scènes d’action et conférent au film une réelle atmosphère oppressante. On pourra toute même regretter certains touches kitsch typiquement eighties, une époque décidément maudite.

Film doté de réelles qualités cinématographiques, d’une vraie ambiance dérangeante, forte et marquante (de sacrés gueules!), totalement dénué d’humour, ce grand film d’exploitation atypique mérite enfin de sortir de l’oubli dans lequel il est injustement plongé depuis plus de vingt ans. The Beasts est tout simplemet un incontournable du ciné HK !

Pour la petite histoire, on retrouve également crédité à la coréalisation un certain Stanley KWAN (!) ainsi que le directeur artistique Tony AU qui a également officié sur L’Enfer des Armes. On peut d’ailleurs se demander, tant on sait combien Tsui HARK et Teddy Robin KWAN (producteur de The Beasts) sont proches, si ces deux films possèdent des liens cachés témoignant d’une influence réciproque. Avec Lost Souls, The Beasts et L’Enfer des Armes, la fin d’année 1980 aura vu l’arrivée de trois poids lourds qui ont profondément modifié la face du cinéma HK. Une page est définitivement tournée, les films d’exploitation seventies font dorénavant place à un cinéma plus dur, lourd et pessimiste. Un courant tellement marqué qu’il est permit de s’interroger : simple tendance passagère ou véritable reflet angoissé d’une colonie à une période clé de son histoire (les négociations concernant la rétrocession de HK à la Chine) ?
Martin Vieillot 7/29/2004 - haut

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 7/29/2004 Martin Vie...

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