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Critiques Express

The Hidden Power Of Dragon Sabre    (1984)
En 1984, le verdict des docteurs est sans appel : Chor Yuen a pété un câble. Réalisateur versatile durant les années 60, le metteur en scène s’était vu emprisonné dans le genre du Wu Xia Pian fantastique suite aux succès de ses Magic Blade et Killer Clans pour la Shaw Brothers. Commence alors une longue série de films de chevaliers, la plupart adaptés des écrits de Gu Long. Malgré son talent indéniable pour le genre, la répétition des adaptations l’use petit à petit. Il doit également faire face à l’arrivée de jeunes metteurs en scène avides de s’approprier l’univers du Wu Xia dénommés Taylor Wong, Tony Liu ou Tsui Hark (par ordre croissant de talent). Leur arrivée dans l’industrie oblige le réalisateur des années 50 à suivre le mouvement. Ainsi naissent The Enchantress et Descendant Of The Sun, deux œuvres remplies d’effets spéciaux à la pointe de la technologie (à l’époque !) et au final très loin d’être ce que Chor Yuen a fait de mieux.
Dernier avatar de cette vague : Hidden Power Of The Dragon Sabre. Rien de moins que la suite des 2 Heaven Sword And Dragon Sabre et surtout ultime Wu Xia Pian de son auteur. Enfermé dans le cocon de la Shaw Brothers, déterminé à battre les petits jeunes sur leur propre terrain, le metteur en scène explose en vol ! Son Hidden Power Of The Dragon Sabre est un feu d’artifice narratif et visuel : Plus rapide, plus grand, plus fou… Chor Yuen donne tout ce qu’il lui reste dans les tripes et laisse les spectateurs pantois face à un tel délire !

Superficiellement, le film est typique des autres Wu Xia Pian made in Chor Yuen. On y trouve un scénario rempli de plans machiavéliques, un univers coloré, une galerie de personnages haut en couleurs et des combats inventifs.
Mais une des différences par rapport à ses œuvres précédentes, c’est le rythme. D’habitude, le réalisateur équilibre adroitement développement de l’histoire, des personnages et action débridée. Le tout est au final harmonieux et une des forces du style Chor Yuen. Pour Hidden Power Of The Dragon Sabre, basta ! Les personnages sont déjà connus si bien que le metteur en scène se préoccupe à peine de leurs sentiments. On a juste droit à une poignée de très courtes scènes romantiques/émotionnelles traitées, le plus souvent, par-dessus la jambe (voir la discussion entre Derek Yee et Cherie Chung). Chor Yuen préfère privilégier les moments clés de son récit sans perdre le moindre temps en veines palabres. On se retrouve alors avec un enchaînement de tableaux où il y a à chaque fois un ennemi à affronter, un piège à déjouer ou un lieu étrange à explorer. Pas un seul instant où le rythme ne se relâche. A croire que Chor Yuen enchaînait les rails de cocaïne pour garder la pression.

Une hypothèse qui prend encore plus de force à regarder le surprenant scénario. Officiellement adapté d’une autre nouvelle de l’infatigable Jin Yong, Hidden Power Of The Dragon Sabre ne conserve finalement que peu de chose du célèbre auteur, une certaine structure, l’aspect lutte de clans mais c’est à peu près tout. Car au sein de cette architecture classique, les scénaristes ajoutent la touche d’originalité qui fait toute la différence : Une pointe de science fiction. Mélanger légendes et science fiction n’est pas une approche nouvelle si on connaît un tant soit peu la littérature fantastico-science fictionnelle Occidentale. Par contre, c’est largement moins fréquent dans l’univers du Wu Xia Pian. C’est même carrément le seul long métrage qui ait tenté ce mélange contre nature. L’influence de Star Wars ainsi que la nécessité de réutiliser les coûteux décors de Twinkle Twinkle Little Star sont assurément des raisons majeures qui poussèrent Hidden Power Of The Dragon Sabre dans cette direction pour le moins surprenante. Au final, ce mélange incongru, sorte de Magic Crystal à la sauce Wu Xia Pian, est difficile à prendre vraiment au sérieux faute d’une réelle exploration des possibilités ouvertes par cet angle d’approche inédit.
Pour autant, cette recherche d’originalité est louable et l’équipe de scénaristes parvient même à accoucher d’authentiques trouvailles prémonitoires pour le futur du genre. C’est essentiellement au personnage d’Alex Man qu’on pense, un artiste martial ambitieux qui à l’apogée de sa puissance devient… Androgyne ! Intéressant de voir cette idée sur grand écran seulement 7 ans avant qu’elle devienne si populaire. Evidemment, vu la nature du film, privilégiant la surenchère à tout prix, le personnage est traité avec moins de classe que son alter ego Tsui Harkien.

Cette orientation a aussi ses bons cotés. Etant donné que Chor Yuen n’a pas un scénario furieusement élaboré à se préoccuper, il concentre tout son talent sur la construction d’une Chine fantastique sublime d’esthétisme. Son pari est réussi, Hidden Power Of The Dragon Sabre est peut être un de ses plus beaux films visuellement parlant, ce qui n’est pas peu dire ! Si on se risquait à une comparaison hasardeuse, on pourrait dire que ce dernier Wu Xia Pian est à son auteur, ce que Inferno est à Dario Argento. La photographie est superbe, riche en couleurs et en éclairages inspirés, les décors ont rarement été plus beaux parfaitement mis en valeur par un Chor inspiré (sublime plan où un épéiste arrive en barque dans un décor sous la neige, il n’a rien à envier à certaines images des plus grands maîtres Japonais), tout comme les costumes flamboyants portés par les acteurs (Cherie Chung, Alex Man…). Chor Yuen démontrait clairement ses intentions en utilisant pour son introduction des estampes traditionnelles. Le réalisateur parvient avec brio à recréer cette Chine martiale et merveilleuse.

Qui dit Wu Xia Pian, dit affrontements armés. Hidden Power Of The Dragon Sabre s’inscrit clairement dans la vague post Buddha's Palm ou post Zu, où l’on trouve une poignée d’oeuvres constituant les chaînons manquants entre l’approche old school des années 70 et l’énergie débridée des néo Wu Xia des années 90. Les chorégraphies sont donc câblées sans scrupules, tout en conservant quelques enchaînements martiaux à l’ensemble. L’ensemble est inventif, comme on pouvait s’y attendre, avec présence de combattants capables de creuser des tunnels ou de prendre l’apparence de n’importe qui.
Mais cela reste encore beaucoup trop sage au goût de notre metteur en scène allumé. Chor Yuen veut un spectacle total et fait donc appel à la division SFX du studio. La petite équipe avait déjà été mise à large contribution pour les besoins de Descendant Of The Sun mais ce n’est pas grande chose par rapport à Hidden Power Of The Dragon Sabre qui est un pur feu d’artifice : les rayons lasers tirent de tous les cotés, le palais de l’envoyé céleste est plein de pièges électroniques… Si bien que l’on a parfois l’impression d’assister à un gigantesque feu d’artifice (voir la scène finale). Une orgie de technologie coloriée à même la pellicule qui ne peut qu’enchanter les amateurs d’effets spéciaux artisanaux.

Au sein de ce festival de lumière, les acteurs font ce qu’ils peuvent. Yee est un peu transparent mais assure le minimum syndical. Ti Lung par contre parvient à tirer son épingle du jeu, malgré un âge qui commence à se sentir, en composant un guerrier Mongol héroïque et charismatique. On ne peut pas en dire autant de Cherie Chung, aussi belle que potichement inintéressante. Alex Man compose un méchant comme on les aime et prouve être prêt à aller jusqu’au bout de son art en travestissant une moitié de son corps pour l’occasion. On en attendait pas moins de la part de l’acteur de The Last Duel ou de Journey Of The Doomed. Le reste de la distribution, composée de vétérans du studio, peine à trouver ses marques et ne mérite pas plus qu’une mention passable. On ne les blâmera pas pour ça cependant, le film avait clairement d’autres ambitions que d’aligner les performances d’acteurs.

Hidden Power Of The Dragon Sabre n’est assurément pas un des chefs d’œuvre de Chor Yuen mais c’est, paradoxalement, un de ces films les plus jouissifs à regarder. Ce n’est pas une si mauvaise manière de tourner la page d’un genre auquel il a tant contribué.
Arnaud Lanuque 12/26/2005 - haut

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 12/26/2005 Arnaud La...

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