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Critiques Express

Le Tigre de jade    (1977)
Jade Tiger est une nouvelle réussite du surdoué Chu Yuan qui se présente comme une sorte de croisement entre le film d'espionnage (son côté "infiltration" du camp ennemi) et les arts martiaux (fort bien représentés par Tang Chia et Huang Pei Chi). Est-ce un signe, le film est adapté d'un roman de Gu Long et, chose assez rare pour être mentionnée, il participe même à l'écriture du scénario ! Il en ressort un récit complexe, en perpétuelle évolution (cheminement psychologique du héros parallèle au cheminement géographique, le tout marqué par de grandes étapes) et aux multiples rebondissements - on appelle ça des "twists" aujourd'hui ! -, construit de manière à surprendre le spectateur jusqu'à son issue finale. Cette impression de mouvement nous fait d'autant mieux réaliser la prise de conscience progressive, par le héros, de la nature non figée des choses : il perd ses certitudes et sa vision manichéenne de la vie. Il arrive parfois à en jouer (lors de la confrontation entre les deux commerçants dont l'un est prétendu traître) mais en est bien souvent la première victime. C'est à l'intérieur du "tigre de jade" que se trouve l'éclair ultime qui va mener Ti Lung à la réalité en lui faisant jaillir la vérité au visage : en l'espace de quelques secondes, son référentiel va s'effondrer, ses croyances disparaître et il regardera avec des yeux neufs son parcours passé. Devant le sacrifice de son père et pour sauver son clan, il sait qu'il devra lui-aussi se sacrifier... et sacrifier ceux qu'il aime.

Jade Tiger est riche en thèmes et en personnages à l'épaisseur non feinte. Chu Yuan y développe une vision complexe de l'amour et ne cesse de poser la question : l'amour doit-il être sacrifié sur l'autel de l'honneur et du devoir ? Le personnage de Ti Lung est tragique : pour infiltrer le camp ennemi, il lui faut se faire passer pour un autre et en épouser une femme (alors qu'il est déjà marié). Le jour des noces, sa première épouse se présente à lui pour lui demander des explications sur son comportement et il fait mine de ne pas la reconnaître malgré ses pleurs et prières. La scène se déroule sous les yeux des deux clans : Ti Lung est puissant dans cette séquence et on peut raisonnablement dire qu'il est au sommet de son jeu d'acteur. Lo Lieh quant à lui revêt sa tunique de méchant et nous prouve une nouvelle fois qu'il est un des plus grands acteurs de l'écurie Shaw Brothers : aussi à l'aise au combat que dans la comédie ou le drame... un acteur complet !

Sans en parler directement, Chu Yuan aborde aussi la question religieuse en nous présentant une communauté très proche de la philosophie bouddhiste : d'anciens épéistes, lassés par la violence et les passions, se refusant le droit de juger et de condamner (un des membres va soigner Ti Lung même s'il sait que celui-ci cherche à se venger d'un de ses proches), jouent un rôle central dans Jade Tiger. Deux fois ils viendront au secours du héros : ils sauveront tout d'abord son corps empoisonné au début du récit, puis ils sauveront son âme, elle aussi empoisonnée, à son dénouement. Pour eux, toute personne qui ne rompt pas les liens avec la "société civile" est condamné aux tourments : amour, haine, violence, devoir, honneur... toute passion conduit au malheur. La coupure se doit d'être franche et nette, aucun mi-chemin n'est possible. Ainsi, le personnage de Yueh Hua, raisonnable et bon, se sent obligé de rejoindre le camp des méchants (et quels méchants ! cruels, fourbes et spécialistes des armes à base de poison !), même s'il n'adhère pas du tout à leurs idéaux. Il doit le faire, c'est son devoir... Il en perdra son âme. Et tout ça malgré la semi-retraite qu'il partageait avec sa jeune sœur, loin des hommes, de la politique et de l'ambition.

Comme c'est souvent le cas chez Chu Yuan, les décors sont splendides : les intérieurs des demeures, les paysages, la "cour fantôme" des épéistes retirés du monde... le tout sublimé par un réel soin apporté à la lumière ainsi qu'aux couleurs, et une mise en scène très travaillée. On est vraiment en face d'un auteur, pas d'un simple faiseur, honnête artisan des studios Shaw Brothers (comme il y en avait tant).

Un très grand film.
David-Olivier Vidouze 10/19/2003 - haut

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 10/19/2003 David-Oli...

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