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Critiques Express

Les Maîtres De l'Epée    (1972)
Réaliser un film à sketches n’a jamais été chose aisée, d’autant plus si celui-ci possède un titre aussi accrocheur que celui de Trilogy Of Swordsmanship ! Et quelle n’est pas la déception du spectateur lorsqu’il s’aperçoit que le produit qu’on lui a vendu, au final, n’a que peu de choses à voir avec sa dénomination si prometteuse…
Nous sommes en 1972 et Chang Cheh est au faîte de sa gloire. Il vient de mettre en scène, les deux années passées, quelques uns de ses chef-d’œuvres – Vengeance ! (1970), The New One-Armed Swordsman (1971) et Boxer From Shantung (1972) – et se trouve en position de force à la Shaw Brothers. Son rythme de tournage est frénétique durant cette période, dirigeant seul, à plusieurs, supervisant ou produisant des dizaines de longs métrages en moins de 5 ans (exactement 31 en 5, entre 1969 et 1973 !). Pour 1972, l’année de Trilogy Of Swordsmanship, ce ne sont pas moins de 8 films qui portent son nom au générique. Il incarne véritablement le wu xia-pian aux yeux du public asiatique et la Shaw Brothers, ne s’y trompant pas, profite de la situation avec tout l’opportunisme commercial qu’on lui connaît. Trilogy Of Swordsmanship est donc mis en chantier afin de capitaliser sur la notoriété de l’ogre de Hong Kong et se servir ce celle-ci pour relancer la carrière du metteur en scène vieillissant Griffin Yueh Feng (premier film dirigé en 1938 ; il n’en tournera plus que 4 jusqu’à Village Of Tigers en 1974) et essayer de faire décoller celle du scénariste passé à la mise en scène, Ching Gong (ses 14 Amazones, qui sortiront sur les écrans la même année 1972, auront nécessité deux ans de tournage, ce qui soulève une intéressante question : a-t-il mis en scène son sketch après ou pendant le tournage de son chef-d’œuvre ?). La malice des patrons de la Shaw Brothers est telle que sur le générique des trois segments, Chang Cheh et Ching Gong sont crédités sur The Iron Bow, les mêmes sont crédités sur The Tigress et Chang Cheh est crédité seul sur White Water Strand. Or, il est aujourd’hui établi que Griffin Yueh Feng (probablement pas assez vendeur…) a mis en scène The Iron Bow, que Ching Gong a mis en scène The Tigress et que Chang Cheh a mis en scène White Water Strand. Tout n’est donc que publicité…

D’une durée de 31 minutes, The Iron Bow est de loin le sketch le plus faible de Trilogy Of Swordsmanship. Griffin Yueh Feng, également co-scénariste non crédité au générique (décidemment, c’est une manie !), nous conte les déconvenues de la fille (Shih Szu) d’une patronne d’auberge (Kao Pao Shu) dont s’est épris le fils d’un notable local (Tin Ching). Bien entendu, la jeunette ne l’aime pas et, bien entendu, l’amoureux éconduit est déplaisant au possible. Arrive sur ces entrefaites un bel épéiste (Yueh Hua) qui va voler le cœur de la belle…
Voilà résumé, en quelques lignes, la quasi-totalité de la demi-heure que dure le sketch. Manquent deux combats sympathiques et le tour est joué ! Ce segment est tellement mal construit qu’on a réellement l’impression d’assister à la première demi-heure d’un film qui s’arrête de manière abrupte et incompréhensible… Les acteurs ne sont pas en cause, les décors et accessoires non plus, mais le récit ne parvient pas à décoller et capter l’attention du spectateur. Un sketch où le classicisme de la mise en scène rivalise avec la médiocrité du scénario, une œuvre d’un autre âge qui sent le renfermé !

Les 43 minutes de The Tigress, réalisé par Ching Gong, nous réconcilient enfin avec Trilogy Of Swordsmanship. Une ravissante prostituée (Lily Ho Li Li), courtisée sans relâche par un célèbre bandit (Lo Lieh) qui écume la région, est éprise d’un général (Chung Wa). Un jour, alors qu’ils sont en pleins ébats, elle détourne son fiancé de ses obligations militaires, l’empêchant de répondre à l’appel de son seigneur. Condamné à mort pour cette désertion, le général est sauvé par la belle qui échange sa tête contre celle du redoutable bandit. Le seigneur accepte le marché…
The Tigress a tous les atouts pour lui. Un metteur en scène qui aime les femmes (voir ses 14 Amazones), de grands acteurs (magnifique Lily Ho Li Li, tour à tour impertinente, dure et sensible, et subtil Lo Lieh qui ne se perd pas dans la caricature du bandit), de beaux décors (des intérieurs où la tension est palpable et des extérieurs où l’action bat son plein) et une superbe histoire. Pour Ching Gong, c’est l’amour qui fait l’homme et non le pouvoir ou la force. Le général transgresse un moment l’interdit paternel (l’obéissance à son seigneur), mais revient finalement, une fois cet acte de rébellion réparée (par sa fiancée qui plus est !), dans le giron de l’autorité. Le militaire est ridicule, il est combattant mais il n’est pas homme. Le bandit de grands chemins, meurtri par la vie, s’avère être plus consistant. Mais c’est vraiment la femme, qu’elle soit prostituée ou mère du seigneur, qui porte le pouvoir. L’homme n’est qu’un jouet entre ses mains… Un excellent sketch !

White Water Strand, adapté d’un segment d’un opéra chinois du même nom, nous conte l’histoire d’un cruel militaire (Ku Feng) qui a pour mission d'éliminer tous les épéistes de la région afin d'asseoir le pouvoir du seigneur local. Alors que ses hommes convoient un maître prisonnier (Ti Lung), sa bande vient le délivrer malgré l’intervention d’un autre héros (David Chiang). Au lieu de le remercier, le cruel militaire le fait à son tour prisonnier et fixe le jour de son exécution. Mais les anciennes victimes du seigneur décident de lui porter secours…
S’il avait dépassé les 33 minutes, le segment de Chang Cheh, White Water Strand, aurait pu être une réussite tant on retrouve les fondations de son univers cinématographique et ses partenaires de l’époque (Liu Chia Liang, Tong Gaai pour les combats, David Chianget Ti Lung pour les vedettes). Malheureusement, la durée bien trop courte de l’exercice le contraint à ne pas développer la psychologie de ses personnages, les jetant sans ménagement devant les yeux du spectateur et ne leur laissant pas la possibilité de dépasser les stéréotypes. Bien sûr, on prend plaisir à retrouver l’univers de l’ogre de Hong Kong, mais le sentiment d’inaboutissement est trop fort…

Trilogy Of Swordsmanship est une grande déception, un film bancal sensé célébrer le monde des chevaliers (abordé ici dans sa composante « esprit chevalier à la française » – cf. les romans de Chrétien de Troyes – plutôt que sa composante « épéistes » : l’esprit chevaleresque est mis bien plus en avant que les performances martiales !) mais qui n’est, au final, qu’une addition de sketches allant du ratage à l’excellence, en passant par le médiocre. Une occasion manquée…
David-Olivier Vidouze 3/3/2007 - haut

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