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Le Syndicat du crime 2 (1987) |
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Avant que A Better Tomorrow pulvérisa le cerveau de la jeunesse Hongkongaise, plus personne ne donnait cher de la carrière de John Woo, et Chow Yun Fat était loin d’être l’acteur encensé que l’on connaît (même si ce statut semble appartenir au passé quand on voit les choix de carrière récents de l’acteur). Pas étonnant que le succès inespéré du film ait rapidement entrainé la création d’une suite.
Plusieurs problèmes sont soulevés par cette initiative : le scénario de Woo, simple mais puissant, était d’une précision telle que tout a déjà été dit, et le personnage emblématique de Mark est décédé dans l’explosive conclusion du précédent film. Dès lors, comment justifier le retour de l’acteur, pour beaucoup dans le succès du premier A Better Tomorrow, et surtout comment recréer ce mélange de drame, de polar et d’action ?
Seulement, nous sommes à Hong Kong, et tourner une suite qui reprend presque à l’identique les éléments de son prédécesseur pour capitaliser sur une recette sûre est un procédé aussi courant que maîtrisé. L’histoire d’un truand repenti à qui on ne laisse pas sa chance a plu au public ? Qu’à cela ne tienne, le nouveau truand traversera des épreuves encore plus terribles, rien ne lui sera épargné ! Chow Yun Fat était tellement cool que tous les jeunes de Hong Kong ont pris exemple sur lui ? Et bien son frère jumeau sera encore plus cool et les jeunes du film prendront l’icône décédée pour modèle ! Les fusillades violentes et sèches ont fait tourner la tête de tout le monde ? Prenons un chorégraphe plus virevoltant, faisons durer plus longtemps, rajoutons des dizaines d’adversaires comme le faisait Chang Cheh et… Chang Cheh… mais n’aurait-on pas un de ses acteurs fétiches à portée de main ? Ti Lung faisait vibrer les salles à grands coups de sabres ? Mais donnez-lui un sabre immédiatement !
A Better Tomorrow II partage donc un grand nombre de similitudes avec son illustre ainé, mais certainement pas son originalité ou sa sincérité. Il s’agit d’une pure œuvre de commande aux nombreux défauts. Et pourtant, John Woo, définitivement porté par l’inspiration, réussit à transcender son matériel et nous livre un divertissement moins profond, mais ultra jouissif, qui achèvera de faire de lui un réalisateur reconnu.
Côté casting, Ti Lung est largement mis en retrait, ce qui reste l’un des points les plus négatifs du film. Dans le rôle du truand malheureux, on retrouve Dean Shek, plus connu pour ses prestations comiques (que beaucoup qualifient de détestables) dans des kung fu comedy que pour ses talents dramatiques. Ami du réalisateur, avec qui il a déjà tourné, il nous livre une prestation schizophrène. Insupportable lorsqu’il joue les traumatisés autistes en surjouant comme jamais, il parvient à faire passer une réelle émotion d’un seul regard dans les scènes où son personnage est lucide. Leslie Cheung hérite comme son frère dans le film, d’un rôle moins satisfaisant, mais qui lui permet quelques scènes touchantes. Mais c’est bien sûr le show Yun Fat que l’on retiendra. La star est l’argument pour lequel les gens se déplacent à présent, et il manifeste une telle décontraction qu’il n’y a rien d’étonnant à ça.
Si le scénario est approximatif, les scènes d’émotion parfois un peu forcées, la réalisation ample de Woo et les affrontements épiques permettent d’oublier les défauts de cette suite pour passer un moment inoubliable, de ceux qui créent des passions comme la nôtre.
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Léonard Aigoin 8/27/2009 - haut |
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