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Critiques Express

L' Exorciste Chinois    (1980)
Mr Vampire, est peut-être la Ghost Kung Fu Comedy la plus reconnue mais l’œuvre la plus cruciale du genre est Gwai Da Gwai (Fantôme attaque Fantôme) mieux connu en occident comme Encounter of the Spooky Kind et en France comme L’Exorciste Chinois. Le film marque une date majeure à la fois dans le cinéma fantastique hongkongais et dans la carrière de sa vedette/metteur en scène le grand Sammo Hung Kam Bo

En 1979 Sammo surfe sur la vague de l’engouement pour la Kung Fu Comedy. Il est l’une des deux grandes vedettes du genre (avec Jackie Chan) tant comme comédien que cinéaste.. Beaucoup plus prolifique que Jackie, il est apparu dans quatre films cette année là (dont 2 qu’il a filmé lui-même), tous des tops au box-office. Toutefois, le tournant des années 80 s’annonce problématique, le public ayant l’habitude de se lasser vite des genres ou même des acteurs surexploités, ce qui est certainement le cas avec la Kung Fu Comedy. D’ailleurs deux films de Sammo de début d’année ne rapportent pas autant de succès qu’avant. Sammo se doit de lancer son personnage de balourd Kung-fu dans une autre direction. Pour son film de fin d’année, il décide de se lancer dans une aventure qui tient autant du Kung-fu que du fantastique surnaturel et bien sûr de la comédie.

Pour concevoir son film, Sammo a raconté plus-tard s’être remémoré les récits effrayants racontés par son maitre à l’école d’opéra lors de veillées nocturnes. Il fut peut-être également influencé par une mini vague de films de fantômes qui a frappé le cinéma hongkongais en 1980; avec The Spooky Bunch, Hex, et Haunted Tales tous de grands succès au box-office. Il s’est certainement inspiré du Shadow Boxing de Lau Kar Leung le premier film à vraiment combiner action Kung-fu, comédie et effroi et qui racontait les aventures d’un duo maitre/disciples spécialistes dans la magie taôiste et l’art d’animer les morts. Bien que Sammo ait emprunté certaines idées du film de Lau, il a su leur donner une toute autre envergure avec son style exubérant qu’il tient de l’opéra et qui est sien depuis son premier film.

Gwai Da Gwai est constitué d’une série de sketchs d’effroi burlesques impliquant le personnage de Sammo : « Cheung Le brave » victime des machinations d’un sorcier qui invoque des Gyonshis (zombies sauteurs chinois) contre lui et lui jette des envoutements malveillants. A mi chemin, Cheung est également accusé du meurtre de sa femme et devient un fugitif aux abois, ce qui ajoute au suspense. Les séquences d’horreur comiques sont suscitées par une atmosphère d’outre tombe couplée avec des situations de suspense dans laquelle le jeu exagéré des acteurs et l’emploi de gags donnent une touche humoristique. Loin de désamorcer l’intensité d’une situation, cette approche la stimule davantage. L’atmosphère gothique du film est créé par les moyens habituels : direction photo ténébreuse, bande son et musique évocatrice, maquillage et effets spéciaux. L’emploi de cordes et de ralentis donne une présence inusité aux Gyonshis lorsqu’ils font leur apparition.

La dimension comique du film, ses maquillages grotesques et ses effets spéciaux un brin primitif ne doivent pas induire en erreur; Gwai Dai Gwai ne se veut ni une potache parodique ou une comédie d’horreur dans laquelle les éléments surnaturels sont traités à la légère (comme la comédie fantastique américaine Ghostbuster par exemple). Le film a bel et bien autant le désir de faire rire que de donner des frissons d’effroi en s’inspirant d’un folklore imagé et de croyances mystiques profondément ancrés parmi les chinois. Pour eux, le film a souvent dû paraître aussi troublant que les films d’horreur comme L’Exorciste en occident tout en demeurant paradoxalement fort drôle. Une partie de l’ambiance du film tient des nombreux rituels magiques taoïstes qui y sont présentés que Sammo a cherché à rendre le plus pittoresques que possible. C’est une démarche qu’il a reprise du Shadow Boxing et qui était déjà au centre des Black Magic série de films d’horreur produits par le studio Shaw centrés sur la magie Thai.

Dans la première heure, il ya juste y avoir une brève scène Kung-fu entre Sammo et un Gyonshi. Le film se rattrape dans son dernier tiers avec d’abord une scène dans une petite auberge ou Sammo doit se défendre contre une escouade de policiers avec notamment l’emploi acrobatique d’un banc. Puis arrive l’affrontement de boxe spirituelle qui voit le personnage de Sammo et deux adversaires successifs possédés par des divinités martiales (notamment le Roi Singe). Non seulement la chorégraphie (avec l’emploi d’armes comme l’épée, la lance et même le cerceau de bronze) y est brillante, mais les duellistes possédés font de la pantomime burlesque dérivante. Les combats des divinités est le pendant physique d’un duel entre sorciers, qui perchés au sommet d’autels surélevés se lancent des sorts magiques prenant la forme de pétards, de rayons magiques et de flammes. Le tout se termine avec une cascade risqué de torche humaine fort spectaculaire.

Le film met bien en valeur les nombreux talents de Sammo, chorégraphe, metteur en scène et combattant martial. Il s’est donné de nombreuses opportunités pour démontrer qu’il était bien plus qu’un clown kung-fu mais un authentique comédien burlesque apte autant à jouer le balourd terrifié, une divinité martiale comique et une poupée humaine incapable de contrôler certaines parties de son corps (lors du sketch de la main envouté). Le penchant de Sammo pour le tragi-comique noir et cruel est aussi bien mis en évidence surtout avec les derniers retournements qui font l’effet d’un punch mémorable.

Finalement, Gwai Da Gwai est aussi un excellent exemple du talent de Sammo pour mettre en exergue sa troupe d’acteurs. Contrairement au narcissique Jackie, Sammo n’a aucun problème à utiliser des acteurs autres que lui-même et à leur faire jouer des personnages bien juteux. Peter Chan Lung, Chung Fat et Huang Ha y trouvent leurs meilleurs rôles. Avec sa trogne de sorcier et son jeu truculent Chung est particulièrement mémorable et il est navrant de songer qu’il ne retrouvera jamais un aussi bon personnage à jouer. Un transfuge de la troupe de Jackie Chan Tai Bo est aussi délicieusement comique dans le rôle du larbin de service jusque là joué par Dean Shek Tien dans les films de Sammo. Lam Ching Ying a le temps de voler quelques scènes dans son rôle de chef policier imperturbable et il ne faut pas oublier non plus Yuen Biao méconnaissable en Gyonshi sautillant à qui il réussit à donner une aura de menace bien sentie.

Au delà du mélange tonique de burlesque et de violence brutale typique de Sammo et qui ne peut pas être du gout de tout le monde, le seul reproche potentiel qu’on peut faire au film est un moment de stagnation redondant en plein milieu de l’histoire alors que Sammo rencontre un troisième Gyonshi de suite dans un sketch qui semble un peu prendre son temps mais qui finit par s’avérer fort amusant (Sammo et le cadavre se miment). C’est un petit épisode qui repose un peu les spectateurs entre des épisodes plus intenses et qui en fin de compte s’avère le bienvenu. Contrairement à la plupart des Kung Fu Comédies et même des Kung Fu Pian en général, le fil narratif est très consistant, aucun des sketchs n’est là juste pour faire du simple remplissage.

Sorti à la toute fin de 1980 (un 24 décembre), Gwai Da Gwai s’est avéré un énorme succès au box-office supplantant en recette tous les autres films de fantômes sortis cette année et la deuxième Kung Fu Comedy de l’année après le Young Master de Jackie Chan. En fait, jamais aucun autre film fantastique hongkongais n’avait probablement rapporté un tel succès public. Le succès du film tant critique que populaire assura que Sammo ait surmonté le tournant problématique du début des années 80 et qu’il pouvait continuer le mouvement ascendant de sa carrière.

Dans les années qui suivirent, Sammo produit, co-écrit, fut la vedette et mit en scène beaucoup d’autres Ghost Kung Fu Comédies comme Mr Vampire bien sûr, le film emblématique du genre mais également Hocus Pocus, The Dead and The Deadly, Spooky Spooky, Encounters Of The Spooky Kind 2 (une suite en nom seulement) et Ghost Punting. La plupart toutefois s’avéreront de qualité assez inégale en général, presque aucun ne rivalisant avec l’aura macabre et le calibre créatif du film original, œuvre marquante du cinéma fantastique chinois qui aura permis d’établir un des genres dominants du cinéma de Hong-kong durant son âge d’or. Avec Prodigal Son Eastern Condors et Pedicab Driver Gwai Da Gwai fait partie du grand palmarès de l’œuvre de Sammo.
Yves Gendron 3/20/2010 - haut

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 3/20/2010 Yves Gendr...

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