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Critiques Express

Les Associés    (1991)
Après avoir tourné deux de ses films les plus noirs, The Killer et Bullet In The Head, et connu un cuisant échec au box office avec le second (d’autant plus difficile à accepter qu’il portait ce projet personnel dans son cœur depuis fort longtemps), John Woo décide de livrer au public, à l’occasion du Nouvel An chinois, une comédie d’action légère avec d’énormes stars locales.
Once A Thief sera de plus un vibrant hommage aux œuvres qui restent les pierres angulaires de son panthéon cinématographique. Tout d’abord, pour l’atmosphère de la Côte d’Azur et un récit tournant autour de grands voleurs, To Catch A Thief d’Alfred Hitchcock. Le parallélisme est d’autant plus flagrant que l’acteur principal en était Gary Grant, comédien chic et classe dont Chow Yun Fat s’inspire constamment dans le film. Pour le trio amoureux, c’est chez François Truffaut et son magnifique Jules et Jim qu’il faudra chercher : John Woo pousse l’hommage jusqu’à donner le prénom de Jim à Leslie Cheung dans Once A Thief ! Le reste est à l’avenant, mais nous pouvons citer en pagaille Jean-Pierre Melville et Sam Peckinpah (dont les ralentis n’ont pas influencé que Chang Cheh !).

Once A Thief est donc l’histoire d’un trio de voleurs mais aussi d’un trio d’amis (ils ont été élevés ensemble après avoir été arrachés des griffes d’un méchant voleur par un gentil policier !) et d’un trio d’amoureux.
Au début du récit, la belle Cherie (Cherie Chung) est la fiancée de Joe (Chow Yun Fat), personnage complètement irresponsable et immature, même s’il semble être l’aîné du groupe. Jim (Leslie Cheung), beaucoup plus sérieux et posé, reste dans l’ombre. Après la mort présumée de Joe, c’est vers Jim que Cherie ira naturellement trouver du réconfort. Le spectateur ne manquera pas de mal juger cette « infidélité » post mortem, mais l’amour étant plus fort que tout, il sera bien le seul à poser un regard moralisateur sur la jeune femme. Comme dans le film de Truffaut, la belle va d’un homme à l’autre, sans que nous n’osions (puissions ?) la juger. Après son « retour » d’entre les morts, Joe ne tentera même pas de la reconquérir car elle est maintenant avec son camarade Jim. Grand gentleman, il saura se sacrifier sur l’autel de l’amitié.

Pour Once A Thief, John Woo a fait appel au prodige français de la cascade automobile, Rémy Julienne. Quel plaisir de voir des Renault, des Peugeot et des Citroën se poursuivre et s’entrechoquer dans un film hongkongais ! Les séquences sont très bien rythmées et spectaculaires à souhait. Une grande nouveauté dans le cinéma local !
Le film possède aussi de nombreuses scènes d’action pure, notamment durant les tentatives de vols de tableaux avec utilisation de gadgets, toujours très cinégéniques.
Les fusillades ne sont pas en reste et John Woo s’avère être toujours un des maîtres de la discipline. Il nous refait une nouvelle fois le coup de la maison prise d’assaut, comme dans A Better Tomorrow II ou Just Heroes (voire l’église de The Killer). Une réminiscence des westerns avec les indiens qui assaillent le fort des gentils soldats bleus ? En tout cas, tout est bon si cela fait du bruit ou de la lumière : explosion de micro-onde avec un ballon placé devant la porte (il fera un parfait projectile une fois enflammé), crachement de feu, grenade, tableau piégé qui électrocute dans un déluge d’éclairs ceux qui tentent de le décrocher, etc. On a même droit à des séquences dignes des films de jeux de Wong Jing, lorsqu’un méchant lance des cartes au visage de Chow Yun Fat comme il lancerait des couteaux.

Once A Thief étant un film destiné au Nouvel An chinois, il ne pouvait être du même acabit que les films violents réalisés par John Woo depuis A Better Tomorrow. Le réalisateur s’étant montré navrant dans le registre du comique (Run Tiger Run, Plain Jane To The Rescue, etc.), on avait tout à craindre de cette nouvelle tentative (on le croyait, à tort, définitivement calmé !). Heureusement pour son public, et peut-être en partie grâce aux acteurs, John Woo aborde son film comme une comédie sophistiquée américaine des années 30 : milieux luxueux, slapstick, humour parfois absurde, hommes pas vraiment matures (une des spécialités du Cary Grant de The Philadelphia Story de George Cukor ou Brigin’Up Baby d’Howard Hawks), etc. Cette approche originale donne un ton réellement décalé à Once A Thief et le place à mille lieues de ce qui se tourne à l’époque dans l’ancienne colonie.
Chow Yun Fat, frivole et désinvolte à souhait, était l’acteur parfait pour ce type de projet (contrairement à Leslie Cheung pas vraiment à son aise). Il explose d’ailleurs les limites dans les deux dernières minutes et après le générique de fin, moments d’anthologie d’humour hongkongais ! On applaudira aussi la magnifique scène de bal au cours de laquelle il se paye le luxe de danser avec Cherie Chung, mais aussi de faire une performance en solo qui restera gravée dans toutes les mémoires. Quelle classe cet acteur !
Comme je le disais plus haut, Leslie Cheung est moins convaincant que ses partenaires dans Once A Thief. Autant ses prestations dans les scènes d’action ou d’émotion (après le décès supposé de Joe) sont parfaites, autant il n’atteint pas le degré comique de Chow Yun Fat. Ce manque d’humour flagrant le limite énormément et s’avère être un réel handicap dans une œuvre aussi débridée que Once A Thief.
Cherie Chung, dans un des derniers grands rôles et une nouvelle fois en tandem avec Chow, est glamour à souhait : tout ce que son personnage requérait.

Once A Thief est un film sans prétention, rapidement tourné sur dix semaines et deux continents, avec un budget plutôt modeste. Il n’est pas excessif de dire qu’il est en partie porté par un superbe et versatile Chow Yun Fat qui y traîne une fois de plus sa carcasse d’éternel séducteur.
John Woo enchaînera l’année suivante avec ce qui reste son film d’action le plus épuré et le plus abstrait, Hard Boiled. Once A Thief aura ainsi été la bouffée d’oxygène ou le havre de paix nécessaire à la création de ce pur chef-d’œuvre.

A noter que sur la même trame, John Woo réalisera l’épisode pilote de la série John Woo’s Once A Thief, tournée au Canada et avec Michael Wong dans un rôle de méchant. Il assurera par la suite la production des épisodes de cette série qu’il serait bon d’oublier…
David-Olivier Vidouze 1/21/2005 - haut

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