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Comrades, Almost A Love Story (1996) |
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Comrades, Almost A Love Story est une production caractéristique de la United Filmmakers Organization : prenez un scénario plutôt fouillé, ajoutez des acteurs de bon niveau (Maggie Cheung qui faisait à cette occasion son grand retour devant les caméras après 3 ans de silence, un Leon Lai étonnement dans le ton et Eric Tsang pour une fois parfait), laissez mariner le tout dans un genre bien particulier et typique (qui a dit que ce qui ressemblait le plus à un film UFO, c’était un film UFO ?), et vous obtenez, au final, un produit destiné à satisfaire un public très ciblé, le milieu intellectuel « branché » hongkongais. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant, le résultat est là et il est concluant. Je l’ai déjà dit, c’est un beau sujet : deux natifs de Chine continentale immigrent à Hong Kong pour mieux gagner leur vie. L’un a laissé au pays sa fiancée et sa famille (Li Xiao-Jun), l’autre, sa mère (Li Chiao). Mais une fois atteint le sol de l’ancienne colonie, ils vont chacun évoluer différemment. Entre eux va même s’instaurer, au premier abord, un racisme latent teinté de mépris. La jeune femme va recréer entre son compatriote, issu du Nord campagnard, et elle, citadine, une relation Chinois continental / Chinois de Hong Kong. Si Li Chiao a subi un rejet de la part des locaux, elle rejettera de la même façon, à son tour, le pauvre Li Xiao-Jun (pourtant son « comrade »). Comme elle s’est faite exploiter, elle l’exploitera elle aussi. Plus forte et moins scrupuleuse, elle s’est « blindée » dès son arrivée et vit sous une sorte d’armure qu’elle s’est constituée. Elle parle parfaitement le Mandarin mais se refuse à l’utiliser, hormis une fois pour aider Li Xiao-Jun à faire la queue et commander un repas dans le MacDonald’s où elle travaille comme serveuse. Finalement, le krach financier de 1987 aura raison des économies de Li Chiao et lui fera briser sa carapace : son amitié pour Li Xiao-Jun se muera alors en amour non avoué bien qu’amplement consommé. Malgré ça, elle vivra avec un riche chef de triade et Li Xiao-Jun épousera sa fiancée. Ils en viendront à se séparer. A se retrouver des années plus tard. A se séparer à nouveau... puis à se retrouver à l’autre bout du monde. Comrades, Almost A Love Story mélange habilement de nombreux thèmes, plus ou moins approfondis, mais jamais ridicules. Les Chinois continentaux cherchant fortune à Hong Kong ont certes été plusieurs fois traités à l’écran (Project S, Rock'n Roll Cop ou Long Arm Of The Law), mais ils ne l’ont que rarement été sur le mode purement dramatique (exception notable de l’excellent Sea Root), ce qui rend l’œuvre d’autant plus attachante. L’ambiance générale est à la nostalgie : William Holden, acteur de la grande époque hollywoodienne encore vivant dans la mémoire de la tante de Li Xiao-Jun, Teresa Tang et ses chansons classiques dans la culture chinoise (très prisée chez les expatriés, dont le titre d’une de ses chansons à donné son titre au film : «Tian Mi Mi») La mise en scène est subtile, jamais pesante. Elle suit les pérégrinations à bicyclette de Leon Lai et Maggie Cheung, capture avec pudeur leurs moments d’intimité... A noter la prestation de Christopher Doyle en professeur d’Anglais amoureux d’une prostituée séropositive. En conclusion, un film très chaudement recommandé à tous les amateurs de mélodrames.
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David-Olivier Vidouze 1/11/2000 - haut |
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