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Critiques Express

Les Larmes d'un héros    (1983)
Après des années passées à réaliser des comédies aujourd’hui bien datées (et franchement mauvaises), et malgré quelques incartades dans la comédie musicale (Princess Chang Ping) ou les arts martiaux (Hand Of Death et Last Hurrah For Chivalry), il aura fallu attendre le début des années 80 pour que John Woo puisse enfin aborder un de ses genres de prédilection : le film contemporain avec armes à feu.

Chan Chung (Eddie Ko) fait partie d'une équipe de baroudeurs ayant pour mission de kidnapper le général Samton, baron de la drogue du Triangle d'Or. En récompense, il aura la possibilité de recommencer une nouvelle vie en Amérique avec son fils et sa soeur.
Mais quand Chan et ses hommes sont témoins des exactions d'un cruel officier vietnamien (Lam Ching Ying) vis-à-vis de civils français lors d'un contrôle d'identité, ils interviennent avec force. Chan tire une balle dans l'oeil de l'officier qui n'aura dès lors de cesse de le rattrapper pour se venger.
L'équipe est désormais poursuivie par les hommes du général Samton et les soldats vietnamiens...

Les triomphantes années 80 marquèrent le retour du héros macho, du règne de la violence « justifiée » (à défaut de juste…) et l’avènement de ce qu’on a appelé l’ère reaganienne. Celle-ci, non contente de s’imposer sur la scène politique internationale, gagnait petit à petit le cinéma et dressait un nouveau modèle masculin : fort, musclé, patriote, sans peur, un repère pour les grands et les petits. Nous eûmes droits aux films de Sylvester Stallone (Rocky et surtout Rambo), Arnold Schwarzenegger (Commando, Predator), Chuck Norris (Porté Disparu, Delta Force) et moult imitateurs aux petits pieds.
Il était donc tout naturel que des producteurs hongkongais, sentant le vent venir, se mettent en quête d’un réalisateur apte à tourner leur histoire de course-poursuite dans la jungle, agrémentée de scènes de violence, d’humour et de sexe… le meilleur cocktail au monde !
Le projet fut donc confié à un John Woo plein d’espoir et très heureux d’avoir un budget à la hauteur de ses ambitions ainsi que la possibilité d’aller tourner en extérieur, sur des terres thaïlandaises.

Le canevas classique de la poursuite dans un environnement hostile a déjà été maintes et maintes fois utilisé dans le cinéma pour le meilleur (The Most Dangerous Game / Les Chasses du Comte Zaroff, Objective Burma ! / Aventures en Birmanie ou Distant Drums / Les Aventures du Capitaine Wyatt) et pour le pire (Surviving The Game / Que la chasse commence !). John Woo lui-même en fera à nouveau le thème principal de son premier film américain, Hard Target. Mais rarement le nombre de poursuivants n’aura été aussi élevé que dans Heroes Shed No Tears ! On dirait que toute la jungle en veut à nos mercenaires : l’armée personnelle du baron de la drogue, les soldats vietnamiens – et particulièrement leur chef, magnifiquement interprété par Lam Ching Ying -, une tribu d’indiens sauvages férus d’arts martiaux, les éléments naturels (jungle, feu, rivière déchaînée…).

Heroes Shed No Tears est un film particulièrement violent et lorsqu’un journaliste en vient à faire la remarque à John Woo, celui-ci rétorque que c’est la guerre qui l’est. Si sa représentation cinématographique est fidèle, elle se doit donc de l’être tout autant. Une philosophie artistique qui peut mener loin si elle n’est pas maîtrisée…
On a pourtant du mal à prendre John Woo au sérieux lorsque l’on analyse un tant soit peu le déluge de violence qui s’abat sur les héros. Heroes Shed No Tears n’est pas un film à thèse, même si son auteur essaie de le défendre comme il peut : nous sommes bien devant un film de genre, une série B qui ne serait sûrement pas aussi connue qu’elle l’est aujourd’hui si elle n’avait pas pour géniteur un metteur en scène prestigieux.
Pour sa défense, on pourra néanmoins noter qu’il essaya de s’éloigner du scénario initial que lui avait livré la Golden Harvest et qu'il jugeait inepte, en réécrivant des scènes entières au jour le jour. Furieux, les producteurs décidèrent, une fois le tournage achevé et devant l’étendue de ce qu’ils estimaient être des dégâts, de ne pas le sortir sur grand écran. Cette décision fut prise après avoir tout de même tenté de lui redonner sa forme première en filmant de nouveaux passages qui, aujourd’hui, se démarquent complètement du reste : une scène d’humour balourde et improbable durant laquelle Chin Yuet Sang se retrouve dans un petit village à jouer aux dés, une séquence d’amour « libre » et bien dénudée entre le soldat ex-hippie et ses femmes, etc. (On peut s’amuser à les identifier et les compter !) Le résultat ne les satisfaisant toujours pas, les producteurs laissèrent Heroes Shed No Tears moisir quelques années sur une étagère… jusqu’à ce que la cote de John Woo explose au sein d’un autre studio (la Film Workshop de Tsui Hark) avec A Better Tomorrow. Le film fût alors exhumé par la Golden Harvest mais ne fit pas grand bruit. Quelques années furent nécessaires pour qu’on lui voue une sorte de culte en Occident et que les plus fanatiques y trouvent déjà l’essence du grand réalisateur que John Woo allait devenir (quelques travellings, la pyrotechnie, les ralentis, la loyauté, le sens de l’honneur, l’amitié virile, etc.).

Si l’on prend donc Heroes Shed No Tears pour ce qu’il est – un film mineur et défouloir -, on peut le qualifier aisément de réussite. Pas de temps mort, des méchants très méchants (mention spéciale pour Lam Ching Ying, soldat borgne et rancunier, dans un de ses rares rôles antipathiques), de l’action, de la violence (une scène de torture pas piquée des vers à l’occasion de laquelle on apprend que les Français sont assez résistants (!)), un petit groupe contre plusieurs armées et les forces de la nature, un objectif louable (capturer un baron de la drogue) et des faibles à protéger (plusieurs femmes et un enfant) : tous les ingrédients sont là pour une partie de plaisir d’une heure et demie, si l’on met ses exigences cinéphiles de côté, bien entendu.

Avant de conclure, il n’est pas négligeable de signaler la bonne performance d’un acteur habitué aux seconds rôles, Eddie Ko, dans une de ses seules apparitions en tête d’affiche. Même si la composition ne demandait pas un énorme talent dramatique, il s’en sort plutôt bien et arrive à nous faire croire à la relation qu’il entretient avec son fils, très proche de celle d’Itto Ogami et son rejeton dans la série japonaise Babycart (Lone Wolf And Cub).
David-Olivier Vidouze 12/19/2004 - haut

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