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Black Mask 2 : City Of Masks (2002) |
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Le nouveau film de Tsui Hark a pas mal agité le petit monde des fans du maître qui en attendaient beaucoup. Le premier épisode était déjà plutôt sympathique et avec des capitaux US en renfort on pouvait espérer une réussite. Mais très vite ce fut la consternation et les critiques négatives s’accumulèrent. Au vu des attentes que beaucoup de fans avaient pour ce film on peut penser que leurs opinions étaient sous le coups d’une grande déception et obscurcissait en partie leurs jugements. La vision du film confirme partiellement cette impression : Non, le film n’est pas un immonde nanar, mais oui, Black Mask 2 est très loin d’être une réussite.
Cette suite n’entretient qu’assez peu de rapports avec l’œuvre originale. En soi ce n’est pas vraiment un problème et même assez courant dans le cadre des suites à la Hong Kong. Hark choisit clairement d’orienter son film vers le serial. Tout les ingrédients y sont. D’abord dans la structure du scénario : On est ici en présence d’une grande intrigue à épisodes (le mystérieux Zeus et son laboratoire) et une sous intrigue plus réduite en ambition (les agissements de Murdock) mais qui se connectera dans le déroulement de l’histoire à l’intrigue principale. La réalisation dynamique de Tsui confirme l’orientation. Utilisant beaucoup les cadrages penchés et des effets de « vignettes » très proche du comics (la présentation des catcheurs), Tsui Hark maîtrise bien le langage cinématographique nécessaire à la transposition de cet univers. Mais si sa réalisation est tout à fait adapté on ne peut pas en dire autant du design général, un élément capital dans ce type de film. En gros pour les adaptations de super héros on distingue 2 façons de s’y prendre : Développer la personnalité du personnage titre et pour cela le placer dans un univers relativement réaliste (Superman, Spiderman…) ou créer un univers parallèle de toute pièce où évoluera le super héros (les Batman…). Tsui semble lui toujours entre les deux directions, comme incapable de choisir, et au final rate sur tous les tableaux. Visuellement, le film semble être tourné dans n’importe quelle ville du continent américain. Il y a bien une ou deux retouches mais rien qui donne l’impression d’être dans un autre univers. C’est d’autant plus regrettable que les quelques moments ou il n’hésite pas à jouer la carte du comics (le laboratoire de Zeus) sont parmi les plus réussis. Mais, en pratique, on se retrouve devant une simple ville de série TV US. Le développement des personnages n’a lui non plus rien de reluisant. Le black mask est physiquement convaincant mais totalement unidimensionnel, on ne sait rien de ses intentions, sa personnalité profonde ou son attitude face à ses pouvoirs. On pourrait dire la même chose des méchants eux aussi bien superficiels. L’espoir aurait pu venir du personnage de Tracy Lord (Tsui soigne toujours ses personnages féminins) plus ambiguë que la moyenne, mais au final totalement sous exploité. Le problème viendrait il d’un inadéquation du matériel de base (le super héros version US) avec Tsui ? On peut le penser. Tsui utilise en effet nombre d’éléments issu de la culture US mais sans savoir les utiliser. Les catcheurs par exemple sont une catastrophe : Jamais une menace crédible face au héros, sans personnalité (et pourtant il y aurait eu de quoi faire) et touchant parfois au ridicule. Le gamin qui accompagne le héros est lui aussi plus irritant qu’autre chose, comme toujours dans ce genre de films. Y aurait il une intention caché de Tsui de ridiculiser les USA (les catcheurs, les SFX ratés…) et clamer haut et fort une supériorité Hong Kongaise (quasiment tous les gentils sont des asiatiques) ? Peut être mais dans tous les cas ces intentions ne donnent rien de bon à l’écran. Le film a pourtant quelques bons moments et des idées mais trop souvent écrasés par les contraintes de productions ou le jeu ( ? ) des acteurs. La poursuite en éléphant par exemple une idée originale et bien barrée mais qui ne décolle pas vraiment à l’écran, la qualité médiocre des SFX et la musique répétitive n’arrangeant pas les choses. On peut dire la même chose des combats en général, Yuen Woo Ping fait ce qu’il peut mais entre des catcheurs lourdaud et le recours constant aux SFX le résultat est trop souvent brouillon et peu excitant. Il n’y a guère qu’à la fin où Woo Ping , disposant d’artistes martiaux plus compétents (et pas sur maquillés/SFXés), nous sert quelques chorégraphies efficaces bien que toujours un peu maladroite. Il ne fait guère de doute que les contraintes de production et le scénario bancal ont méchamment plombé Black Mask 2 et on ne peut plus que rêver ce que le film aurait pu donner si il avait été fait à Hong Kongk, un univers familier au réalisateur et dénué des éléments US qui le gêne ici. En l’état Black Mask 2 aurait fait un super épisode pilote d’une série TV, mais pour un film de Tsui Hark c’est très loin d’être une réussite.
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Arnaud Lanuque 7/26/2004 - haut |
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