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Critiques Express

Le Professeur De Kung Fu    (1979)
Lorsqu’il réalise The Kung-fu Instructor en 1979, Sun Chung est déjà un metteur en scène à succès. Il compte à son actif de nombreux polars et quelques films d’arts martiaux très intéressants, tous dirigés pour le compte de la puissante Shaw Brothers. Passionné par la technique et le cinéma étranger (ses influences sont américaines et japonaises), il livre une œuvre puissante et inventive, loin du « cinéma de kung-fu de papa » produit à la chaîne par de vieux réalisateurs ankylosés.
A la lecture du synopsis, il est évident que The Kung-fu Instructor est une relecture hongkongaise du grand classique d’Akira Kurosawa, Yojimbo. L’ombre du grand réalisateur japonais a longtemps planée sur le cinéma local et il est normal que ses films influencent les productions de l’ancienne colonie (Pour une poignée de dollars et Les Sept mercenaires ne doivent-ils pas également beaucoup à Kurosawa ?).

The Kung-fu Instructor narre les répercussions, sur une petite ville chinoise, de la haine ancestrale que se vouent deux clans, les Mong et les Chow. Cette haine se traduit de manière grotesque par le partage de la ville en deux, matérialisée par une ligne qui traverse littéralement les rues, et l’instauration de règles sanguinaires : si un quidam est capturé sur le territoire ennemi, sa jambe sera tailladée au couteau… Les Chow, moins violents, font des tentatives de réconciliation mais chacune d’elle est vouée à l’échec. Le chef des Mong, Meng Er Da (Ku Feng), ne souhaite rien d’autre qu’anéantir le clan rival afin de régner sans partage sur la ville. Mais pour parvenir à ses fins, il a besoin de l’aide du maître en arts martiaux le plus respecté de la région, Wong Yang (Ti Lung). Il tente en vain de l’amadouer afin qu’il enseigne ses secrets à ses hommes. Mais le sifu refuse car il n’a aucun doute sur les raisons cachées de ce soudain amour des arts martiaux… Alors Meng Er Da échafaude un plan machiavélique pour forcer Wong Yang à rejoindre son clan : il le fait accuser de meurtre pour mieux lui proposer sa protection. Le maître n’a pas le choix mais, pris entre les querelles des Chow et des Mong, il va avancer ses pions pour faire évoluer la situation…

The Kung-fu Instructor bénéficie d’un superbe scénario de Ni Kuang qui, loin de se focaliser sur l’affrontement entre deux clans, porte avec lui des thèmes chers au cinéma hongkongais : la relation maître – élève, l’entraînement physique et spirituel, la camaraderie, l’honneur, etc. Il est évident qu’un metteur en scène de série en serait resté à la description de la tension entre les Mong et les Chow. Sun Chung va plus loin en nous proposant un beau portrait de professeur d’arts martiaux qu’il offre à Ti Lung, seul acteur de la Shaw Brothers capable d’en endosser les habits. A l’opposé de chez Akira Kurosawa et encore plus de Sergio Leone, ce héros chinois n’a pas l’attitude ambiguë d’un Toshiro Mifune ou d’un Clint Eastwood : c’est au contraire un parfait exemple de sagesse et d’intégrité qui n’utilisera pas la situation entre les deux familles à son profit mais cherchera (en vain) à les réconcilier. La plus belle preuve de son intelligence réside dans le fait qu’il enseigne tout son savoir martial à ses élèves, se refusant à conserver une quelconque botte secrète de peur de se défaire de sa supériorité. Pour Wong Yang, un professeur est un passeur de savoir, pas un chef. C’est cette philosophie qui l’a fait placer au ban de la société des maîtres de kung-fu par des instructeurs jaloux de leurs connaissances. Autre trait de caractère, il fait passer sa vie sentimentale après tous les autres événements, comme nous le montre avec plein d’humour le réalisateur : Ti Lung et la belle Angie Chiu sont seuls dans la même pièce ; elle essaie de lui parler d’amour et, lui, ne lui répond qu’arts martiaux. Aucune malice dans ses dires, aucune fuite devant la femme : il est réellement à des lieues de penser qu’elle s’intéresse à lui. Wong Yang est en fait asexué et, en ce sens, se rapproche du Wong Fei-hong campé par Jet Li et fuyant devant Rosamund Kwan. C’est donc le jeune Wong Yu qui aura les faveurs du maître, ou tout au moins son précieux temps : comme dans un film de Liu Chia Liang, le sifu va faire souffrir son élève en lui inculquant la philosophie des arts martiaux au cours d’exercices qui flirtent parfois avec le sadisme, tout en restant très ludiques. Ces séquences sont particulièrement réussies et nous préparent en douceur à un magnifique final au cours duquel Ti Lung et Wong Yu sont confrontés au génie du mal, Ku Feng. Tong Gaai et son assistant Wong Pau Gei se hissent à leur meilleur niveau et offrent aux spectateurs ainsi qu’aux interprètes de The Kung-fu Instructor de mémorables et nombreuses joutes martiales. Face à un unique adversaire ou presque la moitié d’une ville, Ti Lung fait montre d’un dynamisme et d’une virtuosité sans égaux.

Toujours soucieux d’utiliser les dernières technologies cinématographiques, Sun Chung utilise la Steadicam et apporte une fluidité toute personnelle au film, absente de trop de productions Shaw Brothers de l’époque. Epaulé par un casting sans faille (même le jeune et trop souvent léger Wong Yu est ici convaincant) et un scénario solide, le réalisateur livre une des plus grandes réussites du studio de l’année 1979.


NB : six ans plus tard, Sun Chung mettra en scène une « vraie fausse suite » à The Kung-fu Instructor, toujours avec Ti Lung dans le rôle titre. Le résultat ne sera malheureusement pas fameux…
David-Olivier Vidouze 11/4/2006 - haut

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