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The Big Hold Up (1975) |
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On avait depuis longtemps remarqué que les films en costumes de Chu Yuan étaient tous imprégnés d'une ambiance typique du film noir, sorte de marque de fabrique toute personnelle. Ti Lung s'y promenait tel un héros de Dashiell Hamett ou Raymond Chandler, pas tout à fait maître de son destin dans une atmosphère des plus sombres. L'intrusion d'un des grands maîtres de l'écurie Shaw Brothers dans le genre du film noir contemporain n'est donc pas une surprise mais un prolongement tout à fait logique et il serait dommage de se priver de la vision de The Big Holdup sous prétexte de n'apprécier que les films d'arts martiaux en costumes. En un mot : si vous aimez Chu Yuan, laissez-vous tenter par ce film !
The Big Holdup est donc un film noir, c'est-à-dire un récit traité du côté des malfrats (par opposition au film "policier"), qui a le bon goût scénaristique de suivre les pérégrinations d'une bande de ratés une nuit durant. Cette excellente idée fait que le film se déroule intégralement dans un climat nocturne du plus bel effet et laisse au metteur en scène ainsi qu'au directeur de la photographie le loisir de créer des visions quasi fantastiques (appartement à la modernité kitch proche de celui de A Clockwork Orange, village de damnés - le tripot, forêt angoissante, apparitions...), voire cauchemardesques.
A la manière des films catastrophes des années 70, chaque malfrat a une personnalité bien définie à la limite du caricatural et des raisons qui expliquent leur participation au holdup (et les rachètent bien entendu aux yeux des spectateurs) : l'acteur (Chen Kuan Tai) trahi par son producteur qui, après s'être gravement blessé, se retrouve sans argent ni contrat, abandonné de tous, le jeune homme pauvre (Danny Lee) maltraité par son beau-père, le bon fils (Yueh Hua) qui veut aider son frère (Wong Chung) drogué à rembourser ce qu'il doit aux triades, un ancien pilote de course mis au chômage à la suite d'un accident, etc. Toutes ces justifications, un peu lourdes, nous sont présentées sous forme de flashs-back et représentent une bonne partie du métrage. C'est peut-être le point faible du film : il aurait sûrement fallu plus de finesse dans l'approche !
Autre maladresse de The Big Holdup, la relation qui se noue entre Danny Lee et un couple de miséreux dont la femme est sur le point d'accoucher. En quelques minutes, ce couple passe de la peur à la reconnaissance éternelle...
Pour conclure, on aurait aimé un holdup un peu plus spectaculaire afin que le film de Chu Yuan porte mieux son titre !
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David-Olivier Vidouze 11/8/2003 - haut |
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